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ATAROTH ADDAR — ATHAIAS

leçon des Septante, outre les fautes de copistes glissées dans le texte grec, suppose une lecture primitive différente : pour la dernière partie du mot, les traducteurs ont lu ארך, avec resch et caph final, au lieu de אףך. Nous sommes ici encore en présence de difficultés presque insolubles. Le premier passage où il est question de cette ville, Jos., xvi, 5, n’est qu’un résumé des versets précédents, dans lesquels est décrite la limite méridionale d’Éphraïm et de Manassé. Voir Ataroth 2. Arrivant au tracé spécial des frontières d’Éphraïm, l’auteur sacré reprend la ligne du sud d’une façon générale, de l’orient à l’occident, en ne signalant que deux points principaux : « La frontière des enfants d’Éphraïm selon leurs familles et la frontière de leurs possessions est, à l’orient, Ataroth Addar jusqu’à Béthoron supérieure, et ses confins se terminent à la mer. » La mention de Béthoron supérieure au lieu de Béthoron inférieure ne change rien, car les deux villes si rapprochées se confondent dans l’étendue du plan. Ce qui semble résulter de ce texte, c’est qu’Ataroth Addar est identique à l’Ataroth du v. 2. Cependant que signifie l’expression « à l’orient » ? Ataroth, par sa position même entre Béthel et Béthoron, appartient au midi plutôt qu’à l’est de la tribu. N’y a-t-il point quelque lacune dans ce passage ? Nous trouvons le même nom dans un autre endroit de l’Écriture, Jos., xviii, 13. Il s’agit ici de la frontière nord de Benjamin, qui devait évidemment se confondre avec la frontière sud d’Éphraïm ; aussi le texte est-il à peu près le même que Jos., xvi, 1-3. « Et leur limite est, vers le nord, depuis le Jourdain, et elle monte au côté septentrional de Jéricho, et elle monte vers l’occident sur la montagne, puis vient jusqu’au désert de Bethaven. Elle passe de là près de Luza, la même que Béthel, vers le midi, et elle descend à Ataroth Addar, sur la montagne qui est au midi de Béthoron inférieure. » Jos., xviii, 12-13. Voir la carte de Benjamin. Ataroth Addar, placée ici au-dessous de Béthel, « en descendant, » semblerait devoir s’identifier avec Y’Atâra, située entre Er-Ràm et El-Biréh ; mais la suite du texte, précisant sa position, nous reporte plus loin, au sud de Béthofon inférieure. Aucun nom correspondant au premier élément du mot composé ne se rencontre dans cette région, mais au bas et au sud-ouest de la colline que domine Beit-’Our-et-Tahta (Béthoron inférieure), une localité, Khirbet ed-Dàriéh, semble rappeler le second, Addar. Cf. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 19, et la

grande carte, Londres, 1890, feuille 14. Nous ne savons, en somme, s’il y a dans ces deux noms deux villes distinctes. Néanmoins la ligne générale où il faut chercher ces Ataroth est assez bien définie.

A. Legendre.

5. ATAROTH, ville frontière de la tribu d’Éphraïm, vers l’est, Jos., xvi, 7. Les limites, de ce côté, sont ainsi décrites : « Machméthath au nord, et la frontière contourne à l’orient vers Thanathsélo, et passe de l’orient jusqu’à Janoé ; et elle descend de Janoé à Ataroth et à Naaratha,

et parvient à Jéricho et se termine au Jourdain. » Jos., XVI, 6-7. Sur ces noms, deux, en dehors de Jéricho, sont identifiés d’une façon presque certaine : Thanathsélo, aujourd’hui Tâna, à l’est de Naplouse, cf. G. Armstrong, V. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 171 ; et Janoé, Khirbet Yanoun, un peu plus bas, cf. V. Guérin, Description de la Palestine, Samarie, t. ii, p. 6. Naaratha, suivant les auteurs anglais, Names and places, p. 133, se retrouve à Khirbet el-Aûdjéh et-Tahtâni, au nord de Jéricho ; ou, un peu plus au nord-ouest, à Khirbet Samiéh, suivant V. Guérin, Samarie, t. i, p. 212. C’est donc entre l’un de ces deux derniers points et Yanoun qu’il faudrait chercher Ataroth. Conder, Handbook to the Bible, in-8°, Londres, 1887, p. 264, propose Tell et-Trûny, à l’ouest de Khirbet el-Aûjéh et-Tahtâni, au pied des collines qui dominent la vallée du Jourdain. C’est une pure hypothèse. On trouve bien, du côté de la frontière nord d’Éphraïm, un village appelé ’Atâra. Il répond certainement à l’Ataroth signalée par Eusèbe, dans l’Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 221, comme étant à quatre milles (environ six kilomètres) de Sébaste (Samarie). Saint Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 871, ajoute que cette bourgade était située au nord de la même ville. Or c’est exactement la position qu’occupe ’Atâra, à la différence d’un mille en plus. Cf. V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 214-215. Mais cet emplacement ne rentre pas dans la ligne de la frontière orientale, telle qu’elle est tracée par l’Écriture Sainte. Voir Éphraïm, tribu et carte.

A. Legendre.

6. ATAROTH (hébreu : ’Atrôt-bê(-Yô’àb ; Septante : Ἀθαρώθ οἴϰου Ἰωάϐ ; Vulgate : Corona domus Joab, « Couronne de la maison de Jacob, » nom qui, dans les listes généalogiques de la maison de Juda, I Par., ii, 54, indique probablement une localité, comme les mots précédents, Bethléhem et Nétopha. Elle est inconnue.

A. Legendre.

ATHACH, terme cabalistique. Voir Athbasch.

ATER, ATHER, hébreu : Atêr, « lié, muet ; » Septante : Ἀττηρ. Nom de trois Israélites.

1. ATER, chef de famille descendant d’Ézéchias ou Hézécia. Ses fils revinrent de la captivité au nombre de quatre-vingt-dix-huit. I Esdr., ii, 16 (Ather) ; II Esdr., vu, 21 ; x, 17.

2. ATER, chef de famille dont les fils, revenus de l’exil avec Zorobabel, furent portiers du temple. I Esdr., ii, 42 ; II Esdr., vil, 46.

3. ATER, un des chefs du peuple qui signèrent avec Néhémie le renouvellement de l’alliance. II Esdr., x, 17. C’est peut-être le représentant de la famille d’Ater 1.

ATERGATIS, ATERGATÉION. Voir Atargatis.

ATHA, mot syriaque qui veut dire « vient », employé par saint Paul, en parlant de Notre-Seigneur (Maran), I Cor., xvi, 22. Voir Maranatha.

1. ATHACH (hébreu : Hatak ; Septante : Ἀχραταῖος), un des eunuques de la cour d’Assuérus, au service d’Esther. La reine l’envoya à Mardochée pour lui demander la cause de son affliction. Esth., iv, 5, 6, 9, 10.

2. ATHACH (hébreu : ’Âfâk ; omis par les Septante), une des villes auxquelles David, revenu à Siceleg après sa victoire sur les Amalécites, envoya des présents. I Reg., xxx, 30. Elle n’est citée qu’en ce seul endroit de l’Écriture et est complètement inconnue. Comme elle est précédée d’Asan, ville de la tribu de Juda, et qu’Asan est généralement accompagnée d’Éther ou Athar (hébreu : ’Étér), Jos., xv, 42 ; xix, 7, on suppose, peut-être avec raison, qu’il y a eu changement dans la dernière lettre, et qu’au lieu de צחף, ’Atâk, il faut lire צחר, ’Étér ou’Afar. Les Septante cependant ont traduit une fois ’Efér par Ἰθάϰ, Jos., xv, 42, et dans I Par., iv, 32, on trouve avant Asan חכץ, Tôkén, Septante ; θoϰϰά, qui se rapproche de ’Afâk. On peut donc hésiter entre les deux formes. Quelques auteurs regardent comme plus probable la forme ’Étér ou’Atar. Voir Éther.

A. Legendre.

ATHAIAS (hébreu : ʿǍṭâyâh ; Septante : Ἀθαῒα), fils d’Aziam, de la tribu de. Juda, demeura à Jérusalem après le retour de la captivité. II Esdr., xi, 4.