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ATARGATIS — ATAROTH ADDAR

côtés du temple ; une sorte de tour, terminée par quatre cornes, couronne l'édicule (flg 345).

Le premier livre des Machabées, v, 43-44, mentionne aussi le temple de Camion, mais sans dire à quelle divinité il était consacré. Il nous apprend seulement que les habitants du pays de Galaad, battus par Judas Machabée, jetèrent leurs armes et se réfugièrent dans l’enceinte sacrée, espérant sans doute que ce serait pour eux un asile inviolable ; mais le vainqueur fit mettre le feu au temple, et tous ceux qui y étaient enfermés périrent dans les flammes.

Voir Richter, Derketo, dans Ersch et Gruber, Encyklopädie, sect. i, t xxiv, 1833, p. 499-205* C. A. Bottiger, Die phönizisch-karthagische Juno, dans ses Ideen zur Kunst-Mythologie, t. ii (1836), in-8°, Dresde, p. 213-221 ; Movers, Die Phönizier, t. i, 1841, p. 389-410 ; Stark, Gaza und die philistäische Küste, 1852, p. 250-255 ; L. Preller, Römische Mythologie, 3e édit., t. ii, 1883, p. 396-399 ; R. Smith, Lectures on the religion of the Sémites, in-8°, Edimbourg, 1889, p. 159 ; W. H. Roscher, Ausführliches Lexicon griechischen und römischen Mythologie, t. i, 1884-1890, col. 651.

F. Vigouroux.

ATAROTH (hébreu : ʿÂtârôṭ, « couronnes, » une fois avec le cholem défectif, Num., xxxii, 34 ; Septante : Ἀταρώθ, nom de plusieurs villes situées des deux côtés du Jourdain. Il se retrouve, à l'état construit, dans les composés suivants : i° ʿÂtrôṭ-Šôfân, Num., xxxii, 35 ; 2° ʿÂtrôṭ-Addâr, Jos., XVI, 5 ; xviii, 13 ; 3° ʿÂtrôṭ-béṭ-Yô'âb, I Par., ii, 54. Il s’est conservé, sous la forme ʿÂtâra, dans plusieurs localités actuelles de la Palestine, sans qu’elles correspondent toujours pour cela aux cités bibliques.

1. ATAROTH, une des villes du « pays de Jazer et du pays de Galaad », Num., xxxii, 1, 3, enlevée à Séhon, roi des Amorrhéens, Num., xxxii, 33, et rebâtie ou fortifiée par les fils de Gad, Num., xxxii, 34. Les cités parmi lesquelles elle est mentionnée suffiraient à elles seules pour nous indiquer son emplacement d’une façon générale : Dibon (Dhibân) et Aroër (Ar’dir), un peu audessus de l’Arnon ; Hesebon (Hesbân), vis-à-vis de la pointe septentrionale de la mer Morte ; Éléale (El 'Al) au nord-est, et Nébo (Neba) au sud-ouest d’Hésebon. Elle se trouvait donc bien dans la région qui s'étend à l’est du lac Asphaltite. Son nom s’est conservé à peu près intact dans le Djebel Attarûs et le Khirbet Attarûs, XXXXXX ou XXXXXX, situés à quelque distance au nord-ouest de Dibon. Voir la carte de la tribu de Ruben. À cette identification on a opposé l’objection suivante : Ataroth ne pouvait être placée si bas, puisque l’extrême limite méridionale de la tribu de Gad ne descendait. pas au-dessous d’Hésebon. Jos., xiii, 26. Cf. Grove, dans Smith’s Dictionary of the Bible, Londres, 1861, 1. 1, p. 134. Nous répondrons d’abord que la difficulté est la même pour Dibon et Aroër, situées plus au sud encore, et dont la position néanmoins ne peut souffrir aucun doute. Ensuite les villes de cette première contrée conquise par les Israélites, après avoir été restaurées indistinctement par les enfants de Ruben et de Gad, furent plus tard réparties entre eux d’une manière spéciale, en sorte que Dibon, Ataroth et Aroër, quoique rebâties par Gad, Num., xxxii, 34, furent, d’après le partage, attribuées à Ruben. Jos., xiii, 16, 17.

Les ruines connues sous le nom de Khirbet Attarûs consistent en une masse de pierres brutes, des rangées de murs démolis, des lignes de fondations éparses sur un long sommet, de larges cavernes et des citernes circulaires. Parmi ces débris s'élèvent quelques figuiers et de vieux térébinthes au tronc noueux. De ce point la vue est très étendue : par un ciel clair on aperçoit Bethléhem et Jérusalem, le Garizim et le Gelboé. Le Tell Chihàn domine la plaine au sud, tandis qu'à l’est de petits points, épars sur le vaste plateau, marquent la position de certains sites ruinés, comme Oumm er-Reçâs et Ziza. De Khirbet Attarûs, une ancienne voie romaine conduit, à travers une contrée boisée et bien cultivée, au Djebel Attarûs, mamelon isolé sur lequel s'élevait l’ancienne citadelle. On y trouve les débris d’un fort et d’un mur qui entourait la crête de la colline. On y jouit d’une belle vue sur l’ouadi Zerqa Main, l’ouadi Habis au nord, et l’ouadi Modjib (Arnon) au sud. Cf. H. B. Tristram, The Land of Moab, in-8°, Londres, 1874, p. 271-274.

Il est question d' Ataroth dans la stèle de Mésa. Le roi de Moab dit : 10. « Et les hommes de Gad habitaient dans la terre d'[Ataro]th depuis longtemps et leur avait bâti le roi [d’I-] 11. sraël A[t]aroth. | Et j’attaquai la ville et je la pris | et je tuai tous les hfommes] 12. de la ville, spectacle agréable à Ghamos et à Moab. Et j’emportai de là l’Ariel (?) Dodo et je le [pla-] 13. çai par terre devant Chamos à Carioth. » Cf. A. H. de Villefosse, Notice des monuments provenant de la Palestine et conservés au musée du Louvre, Paris, 1879, p. 1, 3 ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., t. iv, p. 61.

2. ATAROTH. Le texte hébreu mentionne dans le pays de Moab une autre Ataroth, ʿÂtrôṭ-Šôfân ; Septante : τὴν Σοφάρ. Num., xxxii, 35. Elle est appelée dans la Vulgate Etroth et Sopham. Voir Étroth.

A. Legendre.

3. ATAROTH (Septante : Ἀχαταρώθι, corruption des deux mots Ἀρχί Ἀταρώθ, qu’on distingue généralement, avec les principales versions), ville frontière méridionale de la tribu d'Éphraïm [?]. Jos., xvi, 2. Son emplacement est très difficile à déterminer. Suivons pour cela bien exactement la délimitation tracée par le texte sacré. « Le lot échu aux enfants de Joseph part du Jourdain, auprès de Jéricho et de ses eaux (Aïn es-Soulthân), vers l’orient : [suit] le désert qui monte de Jéricho à la colline de Béthel (Beitin). Et il sort de Béthel Luza et passe vers les frontières de l’Archite, vers Ataroth ; et il descend à l’occident vers la frontière du Japhlétite jusqu’aux confins de Béthoron inférieure et jusqu'à Gazer, et il aboutit à la mer (Méditerranée). » Jos., xvi, 1-3. Deux villages appelés 'Athâra, Ijl^ft, et 'Atâra, KUft, sont assez rapprochés de la ligne décrite depuis Béthel jusqu'à Béthoron. Le premier, situé au nord-ouest de Beitin et au sud-ouest de Djildjilia, s'élève sur une hauteur, avec une population d’environ trois cents habitants. Robinson, Biblical Researches in Palestine, 3 in-8°, Londres, 1856, t. ii, p. 265, et V. Guérin, Description de la Palestine, Samarie, t. ii, p. 169, pensent qu’on peut probablement l’identifier avec la ville dout nous parlons. Et, en effet, par sa position, Athara pouvait être choisie comme un des points de la frontière sud d'Éphraïm : de là on « descend à l’occident jusqu’aux confins de Béthoron inférieure ». Jos., xvi, 3. Le second, situé entre El-Biréh (Béroth) au nord et Er-Ram (Rama) au sud-est, rentre évidemment dans la tribu de Benjamin ; c’est l’Ataroth mentionnée par l’Onomaslicon, Gœttingue, 1870, p. 222, comme appartenant à cette tribu, une des deux Ataroth indiquées dans le voisinage de Jérusalem. Cf. S. Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 872. Placée au-dessous de Béthel, et, sous le rapport de l’altitude, au-dessus de Béthoron inférieure, cette localité, sans faire partie du territoire d'Éphraïm, pouvait cependant servir aussi, comme direction générale, au tracé des limites. Voir Éphraïm, tribu et carte, ou Benjamin. Cette ville est-elle distincte d’Ataroth Addar ? Voir Ataroth Addar.

A. Legendre.

4. ATAROTH ADDAR (ʿÂtrôṭ-Addâr ; Septante : Ἀταρώθ ϰαὶ Ἐρώϰ, Jos., xvi, 5 ; Μααταρώϐ Ὀρέχ Jos., xviii, 13), ville située sur la frontière des deux tribus d'Éphraïm et de Benjamin. Jos., xvi, 5 ; xviii, 13. La