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ASTRAGALE — ASTRONOMIE

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pero, De quelques navigations des Égyptiens sur les côtes de la mer Erythrée, dans la Revue historique, janvier 1879, p. 5, note. Le mot qomi s’appliquait d’une manière générale à toutes les exsudations de certains végétaux, gommes ou substances mucilagineuses, odorantes ou non. La gomme servait dans la confection des nombreux parfums destinés au culte, dans l’embaumement et la conservation des momies ; on l’utilisait aussi pour la préparation des couleurs : « Peint avec du lapis-lazuli dans une solution de gomme, » lit-on au Livre des morts. R. Lepsius, Das Todtenbuch der Aegypter, in-4 « , Leipzig, 1842, pi. lxxix, c. 165, 12. Les Égyptiens faisaient donc une grande consommation des différentes espèces de gomme ; aussi celle du pays ne suffisant pas, ils allaient en chercher par mer, comme le montrent les textes, jusque dans le pays de Poun ( Arabie et terre de Somal) : qomi-u n Poun, « grains de gomme de Poun ». Dûmichen, Historische Inschriften altâgyptischer Denkmâler, in-f°, Leipzig, 1867, pi. xxxil ; Mariette, Deir el-Bahari, pi. 6 et p. 28, note. Cf. Maspero, Revue historique, janvier 1879, p. 24, 25. Si la gomme de Palestine n’est pas mentionnée expressément dans les textes, il y a lieu de croire cependant que les Égyptiens en recevaient de ce pays. De Syrie leur venaient diverses sortes d’aromates. « Anubis remplit ta tête (de la momie) de parfums de Syrie, baume, résine, cèdre, etc. ». Cf. Brugsch, H. Rhind’s zwei bilingue Papyri, in-4°, Leipzig, 1865, p. 5 du texte et lignes 3 et 4, planche vi. Avec le baume et le ladanum qui servaient dans les embaumements, les marchands ismaélites apportaient en Egypte le nek'ôf, la gomme, qui devait être employée probablement pour le même usage. On sait que la tête des momies était enveloppée d’un réseau de bandes gommées. Maspero, Lectures historiques, Histoire ancienne, in-12, Paris, 1892, p. 136. — Voir de la Billardière, Mémoire sur l’arbre qui donne là gomme adragante, dans le Journal de physique, t. xxxvi, janvier 1790, p. 46-53 ; H. Bâillon, Traité de botanique médicale, in-8°, Paris, 1884, p. 639-645 ; A. Héraud, Nouveau dictionnaire des plantes médicinales, in-8', Paris, 1884, 2e édit., p. 111-112 ; F. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., t. ii, p. 15 ; A. P. de Candolle, Astragalogia, in-f", Paris, 1802 ; A. de Bunge, Astragali gerontogei, in-i », Saint-Pétersbourg, 1868 ; E. Boissier, Flora orientalis, 5 in-8°, 1869-1884, t. ii, p. 205-498. E. Levesque.

ASTRE est employé dans la Vulgate comme synonyme d'étoile (hébreu : kôkâb). Deut., iv, 19 ; x, 22 ; xxviii, 62 ; Job, xxxviii, 7 ; Is., xiv, 13. Voir Étoile. Pour le culte rendu aux astres, voir Sabéisme.

    1. ASTROLATRIE##

ASTROLATRIE, culte rendu aux astres. Voir Sabéisme.

    1. ASTROLOGUES##

ASTROLOGUES, devins qui prédisent l’avenir au moyen des astres. Ceux de Babylone étaient célèbres ; Isaie les mentionne, xlvii, 13, et ils sont sans doute désignés dans Daniel, ii, 2, sous le nom de Chaldéens. On attribue à ce peuple l’invention de l’astrologie. J. F. Montucla, Histoire des mathématiques, 2e édit., 4 in-4°, Paris, 1799-1802, t. iv, p. 371. Voir Chaldéen 2.

ASTRONOMIE. La science des astres est regardée comme la plus ancienne de toutes. Elle fut cultivée d’abord par les Chaldéens et les Égyptiens. C’est à ces deux peuples que les auteurs classiques en attribuent généralement l’invention. Platon, Epinomis, Opéra, édit. Didot, t. ii, p. 512 ; Aristote, De cœlo, ii, 12, édit. Didot, t. ii, p. 401 ; Cicéron, De divinat., 1, 1, 19 ; Ptolémée, Almagest., iv, 2, édit. grecque-française de Halma, 2 in-4°, Paris, 1813, t. i, p. 216 et passim ; Sénèque, Quxst. nat., vii, 3-4 ; Simptfcius, Comment, in libros iv Aristotelis de cœlo, ex F$e6mione Karstenii, ii, 12, in-4°, Utrecht, 1865.

p. 216, 226. Cf. J. F. Mohtucla, Histoire des mathématiques, 2= édit., t. i (an VII), p. 50-74 ; L. A. Sédillot, Matériaux pour servir à l’histoire comparée des sciences mathématiques chez les Grecs et tes Orientaux, 2 in-8°, Paris, 1845-1849, t. i, p. 4-7 ; Laplace, Précis de l’histoire de l’astronomie, in-12, Paris, 1821, p. 13 ; Bailly, Histoire de l’astronomie ancienne, in-4°, Paris, 1775, p. 12, 129-154, 353-394, pour les Chaldéens, et pour les Égyptiens, p. 155-182, 395-419 ; Id., Traité de l’astronomie indienne et orientale, in-4°, Paris, 1781, p. 268 ; Delambre, Histoire de l’astronomie ancienne, 2 in-8°, Paris, 1817, t. i, p. 10, 14, 131, 288 ; R. Wolf, Geschichte der Astronomie, in-8°, Munich, 1877, p. 9, 23 ; Ed. Mahler, Die Astronomie bei den Vôlkern des alten Orients (Beilage zur Allgemeinen Zeitung), 31 août 1892, p. 1-3.

Josèphe fait remonter les origines de la science astronomique aux descendants immédiats d’Adam et de Seth, Ant.jud., i, ii, 3, t. i, p. 8, et il raconte qu’Abraham enseigna l’arithmétique et l’astronomie aux Égyptiens, Ant. jud., i, viii, 2, p. 19. — Malalas, Chronogr., Patr. gr., t. cxvii, col. 68, 69 (cf. Glycas, Ann., ii, Patr. gr., t. cxviii, col. 240), va même plus loin : il dit que Seth divisa le ciel en constellations et donna des noms aux planètes et aux étoiles. Ce sont là des fables qui n’ont d’autre fondement que l’ancienneté des observations astronomiques chez les Chaldéens et les Égyptiens.

Pline, dans le passage célèbre de son Histoire naturelle, vii, 57 (56), édit. Teubner, t. ii, p. 49, où il fait l’histoire des inventions, parle des observations astronomiques des Babyloniens, consignées sur des briques cuites, coctilibus laterculis, et qui remontent à 2 200 ans avant son époque. Simplicius, Comment., ii, 12, édit. de » 1865, p. 226, rapporte, d’après Porphyre, qu’Alexandre envoya à Aristote une série d’observations astronomiques embrassant, une période de 1 900 ans. Quelques tablettes astronomiques de Babylone ont été retrouvées. Voir J. Epping et J. N. Strassmaier, Astronomisches aus Babylon, m-8' >, Fribourg-en-Brisgau, 1889 ; A. H. Sayce, The Astronomy and À strology of the Babylonians with translations of the tablets relating to thèse subjects, dans les Transactions of the Society of Bïblical Archseology, t. m (1874), p. 145-339> F. Hommel, Die semitischen Vôlker, in-8°, Leipzig, 1883, t. i, p. 418, 515 ; J. Oppert, Die astronomischen Angaben der assyrischen Keilinschriften, in-8°, Vienne, 1885 (extrait des Sitzb. der Akad. der Wissensch. de Vienne, avril 1885, t. xci) ; Jensen, Die Kosmologie der Babylonier, in-8°, Strasbourg, 1890 ; Ed. Mahler, Die Zeitund Festrechnung der âltesten Vôlker des Morgenlandes (Beilage zur Allgemeinen Zeitung, 16 septembre 1891), p. 3 ; F. Hommel, Die Astronomie der alten Chaldâer, dans Das Ausland, 1891, n°* 12-14 ; 20-21, p. 221-227 ; 249-253 ; 270-272 ; 381-387 ; 401-406 ; Zeitschrift fur Assyriologie, t. v, 1890, p. 341 ; t. vi, 1891, p. 89, 217.

Diodore de Sicile, i, 28, édit. Didot, t. i, p. 21, raconte que les Égyptiens se vantaient d’avoir appris l’astronomie aux Babyloniens, et plusieurs auteurs anciens font, en effet, honneur de cette découverte aux habitants de la vallée du Nil. Diogène Lærce, Proœm., 7, édit. Didot, p. 3 ; Lucien, De astrol., 3-9, édit. Didot, p. 373 ; Macrobe, Comm. in Somn. Scip., i, 21, 9, édit. Teubner, p. 561 ; Clément d’Alexandrie, Strom., i, 16, t. viii, col. 784 ; Lactance, Div. inst., ii, 14, t. vi, col. 328 ; S. Isidore de Séville, Etymol., iii, 25, 1, t. lxxxii, col. 169.

Pline, H. N., vii, 56 (57), édit. Teubner, t. ii, p. 49 ; Manilius, Astronom., i, 40-45, édit. Lemaire, Poetse min., t. vi, p. 199 ; Achille Tatius, Isag., i, édit. Petau, Uranologia, Paris, 1630, p. 73, font les honneurs de l’invention et aux Chaldéens et aux Égyptiens. Ce qui est certain aujourd’hui, c’est que les Chaldéens ont été, en astronomie, supérieurs à tous les autres peuples de l’antiquité, J. Epping et J. N. Strassmaier, Astronomisches aus Babylon, p. 187. Pour l’Egypte, voir H. Brugsch, Astro-