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ASTARTHÉ

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édit. Didot, t. iii, p. 569, elle était aussi représentée avec la tête et les cornes d’une vache ; et nous la trouvons

333. — Astarthé. Statuette en albâtre. Musée du Louvre, ainsi sur une monnaie de Corycus, en Cilicie (fig. 334). Chez

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334. — Astarthé à tête de vache.

[A]YT KA IOYAIOS *IAirmQS 2EB. Tête laurée de

Philippe père, a droite. - fy KÛPTKIQTQN AYTONOM.

Astarthé a tête de vache, debout, de face, la main droite

étendue et tenant, dans la gauche, un gouvernail et un aplustre.

les Assyriens, la déesse Istar avait de même un caractère

sidéral. Dans l'épopée d’Izdubar, elle est appelée « fille de Sin », c’està-dire du dieu Lune ; elle est plus souvent l'étoile du matin, la planète Vénus ; aussi l’Istar assyrienne a-t-elle une étoile sur la tête (fig. 335). Sur une monnaie d’Aphrodisias, en Carie, l'étoile et le croissant se trouvent ensemble à côté d' Astarthé, derrière sa tête et devant elle (fig. 336). De même, sur une monnaie d’Hipporegius, on voit le croissant avec une étoile au-dessus de la tête de la déesse (fig. 337). L. Mûller, Numismatique de l’ancienne Afrique, 3 in-4°, Copenhague, 1862, t. iii, p. 53. Dans tous les cas, le caractère sidéral de la déesse est bien attesté ; et que les adorateurs dont parle Jérémie aient rendu hommage à DICT. DE LA. BIBLE.

335. — Tstar assyrienne. D’après un cjlindre du Brltisb. Muséum.

l’Astarthé lunaire phénicienne ou à la divinité chaldéenne que les textes assyriens qualifient de riSti Sami, « princesse du ciel, » le titre de « reine du ciel, » melékéf Samaim, s’explique également, comme celui dont se sert Hérodien, II, 5, 10 : . « dominatrice des astres, » 'Aarpoapxv D’après l’inscription d’Assurbanipal, une tribu d’Arabes de Cédar avait pour déesse une Atarsamaïm, « Athar des cieux. » Eb. Schrader, Keilinschriften, p. 414. Cf. Id., Die Gôllin

336. — Astarthé au croissant. AHMOS.Tête laurée imberbe du Démos, a droite. — fy AIPOÀEI21EQN. Astarthé debout, vêtue d’une tunique talaire, le modius sur la tête, la main droite levée » Dans le champ, devant elle, le croissant ; derrière, une étoile ; à ses pieds, un vase et une petite figure d'Éros.

Islar als nialkatu und Sarratu, dans la Zeitschrift fur 1 Assyrïologie, 1888, t. iii, p. 353-364.

III. Culte d' Astarthé. — On offrait des gâteaux et des libations « à la reine du ciel », en particulier les femmes ; les hommes prenaient part aussi à ces rites défendus par la loi. « Est-ce sans nos maris que nous lui préparons les

337. — Astarthé voilée, au croissant. Tête barbue et laurée de Melqart, avec un sceptre sur l'épaule. Devant riSN. — % -|nysiD. Tête voilée d’Astarthé, surmontée du croissant et d’une étoile.

gâteaux pour l’honorer, et que nous lui faisons des libations ? » disent les femmes juives, dans Jérémie, xlfv, 19. Le prophète montre avec quel empressement tous commettaient la faute : « Les enfants ramassent le bois, les pères allument le feu, et les femmes pétrissent la pâte pour préparer des gâteaux à la reine du ciel. » Jer., vii, 18. La déesse était représentée, parmi les populations chananéennes, par un pieu de bois symbolique. Cf. fig. 290, col. 1074. Ce symbole se retrouve sous différentes formes sur des cylindres cypriotes (fig. 338). Cf. di Cesnola, Safamma, in-4°, Turin, 1887, p.l32.Quand son culte avait en Israël la faveur royale, il se déployait avec une grande pompe ; on comptait, aux jours de Jézabel sur le Carmel, quatre cents prophètes d’Aschéra, III Reg., xviii, 19 ; mêlés

aux prophètes de Baal, ils durent prendre part à ces danses frénétiques où, pour invoquer le dieu, ils se faisaient des incisions sanglantes, ꝟ. 28. Mais on retrouve aussi, chez les Hébreux, le culte d’Astarthé sous sa forme impure ; autour de l’Aschéra, il est question de courtisanes et d’hommes voués à l’immoralité, consacrés à la déesse, qedêsîm (Vulgate : , effeminati). III Reg.,

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338. — Cylindre cypriote représentant le symbole d’Astarthé.