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ASSYRIE


Priver quelqu’un de sépulture ou violer ses cendres était la dernière insulte et la plus terrible vengeance qu’on pût exercer à l’endroit de ses ennemis. Ils ont peut-être aussi pratiqué quelquefois l’incinération. Journal des Savants, décembre 1891, p. 721.

Telles sont, dans leurs grandes lignes, les croyances et la religion assyriennes. Les tablettes cunéiformes extraites des bibliothèques assyriennes et traitant de sujets religieux sont en très grand nombre ; mais il ne faut pas

the origin and growth of religion as ïllustrated by the religion of the ancient Babylonians, Londres, 1887, principalement p. 59-63 pour le sacerdoce ; 68-84 et 437-440 pour le culte, fêtes, sacrifices, temples ; 315-366 et 441-550 pour les compositions religieuses, psaumes et exorcismes ; SJ$1-$266 pour l’eschatologie ; J. Jeremias, Die Cultustafel von Sippar, Leipzig, p. 25-32 et suiv. ; G. Rawlinson, The five great monarchies, 1. 1, p. 308-322 ; t. ii, p. 1-42 ; Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire,

320.

Sacrifice offert par un roi assyrien. Obélisque de Nimroud. — Autel chargé d’offrandes ; chandelier surmonté d’une flamme : grand rase d’eau ; roi versant une libation ; taureau prêt à être immolé en sacrifice.

oublier que leur interprétation est des plus difficiles, tant par la nature même du sujet que par le soin pris par les prêtres assyriens et babyloniens de ne pas vulgariser leurs connaissances théologiques ; aussi, dans ces matières, ils emploient généralement les caractères d'écriture plutôt avec la valeur idéographique qu’avec la valeur phonétique ; cela explique pourquoi le nom exact de certains dieux ou

1. 1, p. 493-531, 580-589 ; t. ii, p. 7-9 et suiv. ; LenormantBabelon, Histoire ancienne de l’Orient, t. v, p. 191-312 ; J. Menant, La bibliothèque du palais de Ninive, ^. 102-158 ; G. Smith -Delitzsch, Chaldàiscke Genesis, f>. 268-285, 306-307, 196-204 et suiv. ; T. Pinches, Guide to the Kouyunjik Galloy, British Muséum, Londres, 1884, p. 42-47 ; Perrot, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. ii,

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321. — Roi d’Assyrie offrant aux dieux les lions tués à la chasse. Bas-relief de Koyoundjttc. D’après Place, pi. 37.

esprits nous est encore inconnu : nous savons à quefle idée correspond tel caractère idéographique, tout en ignorant quelle en était, dans tel cas particulier, la véritable prononciation. Autant l’on est certain de l’interprétation des textes historiques, autant les textes mythologiques donnent lieu à hésitation, surtout dès qu’on prétend arriver aux détails. Nous avons élagué de cette étude tous les points sur lesquels on n’a pas encore de lumières suffisantes.

Voir Fr. Lenormant, Les dieux de Babylone et de l’Assyrie, Paris, 1877 ; Tiele, Die Assyriologie und ihre Ergebnisse fur die vergleichende Religionsgeschichte, Leipzig ; Histoire comparée des anciennes religions de l’Egypte et des peuples sémitiques, Paris, 1882 ; Manuel de l’histoire des religions, Paris, 1880 ; Sayce, Lectures on

p. 56-91, 347-378, 378-414 et suiv. — En outre, la plupart des textes religieux sont publiés dans les cinq volumes des Cuneiform Inscriptions of Western Asia, et beaucoup sont traduits dans les Records of the Past, l re et 2 « séries, et dans les Proceedings et Transactions of the Society of Biblical Archxology, publiés à Londres.

IV. Histoire. — L’histoire de l’Assyrie est une des mieux documentées de toute l’antiquité. À la vérité, les renseignements fournis par Hérodote, Gtésias et Diodore de Sicile sont généralement suspects ; ceux qui nous viennent par Bérose, prêtre babylonien contemporain des premiers Séleucides, sont malheureusement dans un état très fragmentaire. Mais d’abord on trouve dans la Bible une source précieuse d’imformations. Nous avons vu que