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ASSYRIE


union arec la déesse Dam-kina était né Marduk, nommé souvent Bel-Marduk, ou même simplement Bel, « le seigneur [Mardouk], » le Bt ; Xoç des Grecs : c'était le dieu particulier de Babylone, et en général le bienfaiteur et le libérateur de l’humanité ; c’est lui que son père Éa chargeait de guérir les maladies envoyées aux hommes par les esprits mauvais. Son épouse Zir-banit ou Bêlit, la Mylilta d’Hérodote, i, 31, était la déesse de la génération, honorée à Babylone par les prostitutions sacrées. De ce couple étaient nés Nabu (Nébo) et TaSmêtu, le dieu

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817. — Génie allé. Muses du Louvre.

et la déesse de l'écriture, des lettres et des sciences, et auxquels étaient consacrées toutes les bibliothèques publiques de l’Assyrie.

Ces liens généalogiques ne sont pas d’ailleurs d’une rigueur absolue : ainsi Istar, qui est donnée comme fille d’Anou dans le poème d’Isdubar, est appelée « fille de Sin » dans la Descente aux enfers. On convenait aussi généralement qu’il y avait douze grands dieux, présidant chacun à l’un des mois de l’année ; mais le nombre seul était hors de doute, tandis que les noms et le rang de chacun des titulaires étaient variables.

Aux dieux déjà nommés venait s’ajouter ou se superposer en partie un cycle formé de divinités planétaires : Sin et SamaS, la lune et le soleil, Nabu ou Mercure, Marduk ou Jupiter, Istar ou Vénus, Nin-eb = Vraè ou Saturne, et Nergal ou Mars. Nin-eb, que plusieurs assyriologues appellent aussi Sandan et Adar, en s’appuyant sur de pures conjectures, était regardé comme le dieu de la force et des combats, et principalement adoré à Ninive ; tandis que Nergal, dont les attributions étaient à peu près les mêmes, l'était surtout à Cutha, sous l’image d’un dieu-lion. Dagan ou Dagon est encore mentionné

dès la plus haute antiquité comme une divinité assyrienne, mais d’un caractère qui nous est inconnu.

Au-dessous de ces dieux, on comptait un grand nombre de divinités inférieures et d’esprits bons ou mauvais, auxquels on donnait les formes composites les plus bizarres : génies ailés, à tête d’aigle (voir fig. 56, col. 302), d’homme (fig. 317), de lion, sur un corps d’espèce différente, de lion, de taureau, d’homme ou de scorpion, etc. C’est à cette classe qu’appartenaient les kirubi et les nirgalli, taureaux et lions (voir Chérubin et fig. 69, col. 314) à face humaine, placés comme gardiens aux portes des temples et des palais, ainsi que les êtres multiformes que les sculptures assyriennes et babyloniennes nous représentent fréquemment gardant l’arbre sacré ou arbre de

318. — Esiirits mauvais. Bas-relief du palais d’Assurbanipal à Kinive. Musée Britannique.

vie. — Les esprits mauvais étaient aussi en nombre incalculable, se répandaient partout, et causaient, sous la direction de Namtar, tous les maux qui bouleversent le monde, maladies, épidémies, famines, guerres, etc. (fig. 318). C’est à les exorciser en particulier que les médecins employaient toute leur science et leurs sortilèges, et les malades leurs prières.

Naturellement ces dieux n'étaient pas considérés comme éternels, ni comme créateurs ; mais les plus anciens avaieni rempli le rôle de démiurges ; Lufymu et Lafyamu, c’està-dire Anou et Anat, puis Bel et Belit, Éa et Damkina, s'étaient engendrés eux-mêmes, après un laps de temps durant lequel il n’y avait ni ciel ni terre, mais seulement AbSu, « l’abîmé, » et Tiâmat, « le chaos, » au sein desquels le ciel et la terre s’engendrèrent également : c’est alors que les dieux formèrent les êtres qui peuplent le monde, tandis que Mardouk combattait contre les ténèbres et le chaos, personnifiés en Tiâmat.

Le culte rendu aux dieux consistait, outre les jeûnes et une sorte de sabbat, en prières, en offrandes, en sacrifices, en cérémonies extérieures, fêtes et processions. On a retrouvé un bon nombre de prières, qui offrent beaucoup de ressemblance avec nos Psaumes, contenant comme ceux-ci soit les louanges de la divinité, soit quelque sollicitation, soit enfin une expression de repentir et une demande de pardon pour les fautes commises ; mais souvent