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ASSYRIE

statuettes, vases de bronze, plaques métalliques gravées ou repoussées, céramique, meubles, bijoux, cachets ou amulettes. Aussi Ninive devint-elle à son tour un centre important de commerce : Nahum nous dit que ses négociants étaient nombreux comme les étoiles, et ses richesses infinies. Nah., ii, 19 ; iii, 13.

Voir Eb. Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschung, p. 523-527 ; F. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., t. i, p. 308-312, 422-453 ; Schrader-Whitehouse, The Cuneiform Inscriptions and the Old Testament, t. i, p. 76-85 ; Victor Place, Ninive et l’Assyrie, t. i, p. 214-217 ; G. Rawlinson, The five great Monarchies, t. i, chap. ii-vn ; second monarchy, p. 210-orf fin. ; Lenormant-Babelon, Histoire ancienne de l’Orient, t. v, p. 1-125 ; Perrot et Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. ii, p. 14-33, 91-112, etc. Voir aussi Fr. Homme], Geschichte Babyloniens und Assyriens, Berlin, 1885.

III. Religion. — La religion assyrienne, qui semble

316. — Chaldéens. — Cylindre royal du premier empire chaidéen. Cérémonie religieuse. Initié devant le dieu assis. Grandeur naturelle. Collection de Clercq, n » 121.

assez compliquée, et qui est encore peu connue dans les détails, avait été empruntée à ta Babylonie et à la Chaldée ; seulement à la tête de ce panthéon figure un personnage nommé Assur (assyrien : Assur ; et souvent dans les textes cunéiformes, ASur), qui, semble-t-il, du rang de divinité éponyme de la première capitale assyrienne, la ville d’Assur, devint, à mesure que l’empire prenait de l’extension, un dieu national : c’est par son ordre et pour propager son culte et ses lois que les monarques assyriens firent toutes leurs conquêtes. Assur paraît avoir le même sens que tabu, « [le dieu] bon. » À la différence des autres dieux, il est considéré volontiers comme sans épouse et sans descendants ; il n’a pas non plus de représentation matérielle : un simple disque ailé est son emblème ordinaire, avec ou sans buste humain (fig. 60, col. 312 et fig. 237, col. 909).

Au-dessous d’Assur, il y avait d’abord une triade Anou, Bel, Ea ; puis, dans un rang inférieur, un nombre considérable de dieux (en assyrien, ilu ; plur., ilani) et d’esprits, _de nom et de rang divers, dont Assur était le maître, et qui doivent leur origine tant à la religion sidérale qu’au culte des forces de la nature, bonnes ou mauvaises. À nu était l’esprit du ciel, il avait pour épouse Anatu, et les dieux principaux issus de leur union étaient Rammanu, dieu de l’atmosphère, représenté sous la forme humaine, tenant en main un symbole de la foudre, et nommé Bin par quelques assyriologues ; Isu, dieu du feu, dont le culte lut assez vite oublié, ou se confondit avec celui du soleil ; enfin Istar, à la fois déesse de la guerre sous le nom 1 Tw r. d '^ J " bèles ' et déesse, du plaisir sous le nom d’Istar de Ninive, à ce titre en relation particulière avec Tammouzvdonis ; on la représentait en conséquence tantôt sous la forme d’une femme nue, tantôt sous la forme 'lune femme armée, tenant en mains un arc et des

ni it S ' 6t ayant SUr la tête une étoile - 1 ui appelait la pianète Venus, avec laquelle elle était aussi identifiée, tfel était l’esprit de la terre et le maître du genre DICTDE LA BIBLE.

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humain, nommé souvent Bel labaru, « Bel l’Ancien » pour le distinguer de Bel-Marduk, « le seigneur Mardouk, » belu ou bilu ayant en assyrien, comme l’hébreu ba'àl le sens de « seigneur », outre son emploi comme nom propre ; il avait pour épouse la déesse Bêlit, et pour fils Sin, « le dieu-lune, » nommé aussi Nannar, « le brillant » fort yénéré, principalement à cause des indications astronomiques qu’il fournissait ; ses principaux sanctuaires

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Dieu poisson. Musée du Louvre.

étaient à Ur et à Haran ; Sin avait lui-même pour fils ëamas, « le soleil, » dieu de la lumière physique et morale, et juge des hommes, adoré surtout à Sippar ou Sépharvaïm et à Larsa en Babylonie. (Voir fig. 38, col. 237.)

Enfin l’esprit de l’abîme, de l’océan et des fleuves était Éa, V"Qr[, "Ao « , 'Euomvis ou '£}<%vvy|{ des Grecs, le dieu de la sagesse et de la magie, représenté, pense-t-on, sous la forme d’un homme-poisson, ou du moins d’un homme revêtu d’une peau de poisson, dont la tête lui sert de tiare (fig. 316). C’est à lui qu’on attribuait l’origine de toutes les connaissances humaines. Voir Bérose, dans les Fragmenta hisloricorum grxœrum, édit. Didot, t. ii, p. 496. De son

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