plus, la synagogue s’ouvrait trois fois par jour pour la prière. Dans ces assemblées, on trouvait ce qui ne se donnait pas au temple, l’explication de la loi et l’instruction morale. C’est là, en effet, que se faisaient entendre les sages. Eccli., xv, 5 ; xxi, 20 ; xxiv, 2 ; xxxviii, 37. NotreSeigneur prit souvent la parole dans ces assemblées en Galilée, et plus tard les Apôtres et les disciples firent entendre l'Évangile dans les synagogues du monde entier. — Quand, pour une raison quelconque, les Juifs qui vivaient parmi les nations ne pouvaient se bâtir une synagogue, ils avaient au moins un oratoire, ou un endroit clos en plein air, où ils s’assemblaient pour prier. Cet endroit et cette assemblée prenaient le nom de irpoGeu^ ! * prière. » Les deux mots de la Bible grecque, tfuvaytflYï) et èxxXn]ain, servant à désigner les anciennes assemblées du peuple de Dieu, ont passé dans la langue chrétienne avec des sens bien différents : la Synagogue est le peuple juif, avec ses rites et ses croyances antiques, mais aussi avec son aveuglement et son attente stérile d’un Messie déjà venu ; l'Église est le peuple nouveau, qui croit à ce Messie et profite des lumières et des grâces apportées par lui sur la terre. H. Lesêtre ;
- ASSENSIO Michel##
ASSENSIO Michel, frère mineur de la Régulière Observance de la province d’Aragon, réédita et augmenta l’ouvrage de son confrère du xvie siècle, François de Robles : Copia, sive ratio accentuum omnium fere dictionurn difficilium, tant linguse latinse quam hebraicee, nonnuUarumque grasearum, sed prxcipue earum quse in Bïbliis, Breviario et Martyrologio romano reperiuntur, in-8o, Saragosse, 1621, 1628. P. Apollinaire.
- ASSEOIR##
ASSEOIR (S’J et se lever est une locution hébraïque qui désigne l’ensemble des actions de l’homme, parce que « se lever et s’asseoir » en est comme le résumé, Ps. cxxxviii, 2 ; cxxvi, 2 ; Lament., ra, 63, de même que « entrer et sortir », IPar., i, 10 ; cf. IIReg., iii, 25, IIIReg., m, 7 ; IV Reg., xix, 27 ; Ps cxx, 8 ; Is., xxxvii, 28. — Sur la manière dont s’asseyaient les Hébreux, voir Siège 1.
- ASSIDÉENS##
ASSIDÉENS (Septante : 'AaiSaïoi ; Vulgate : Assidœi). Ce nomvient de l’hébreu /fàsîdîni, « les hommes pieux, » les fidèles serviteurs de Dieu. Prov., ii, 8 ; Ps. xxxix, 5 ; xlix, 5 ; cxlviii, 14 ; cxlix, 1, 5, etc. Du temps des Machabées, les Juifs infidèles, par opposition aux Assidéens, sont appelés « les impies », o àaeëeïc, I Mach., iii, 8 ; vl, 21 ; vil, 5, etc. ; « les adversaires de la loi, » oi #vo[aoi, I Mach., iii, 8 ; ix, 23, etc. ; « les transgresseurs de la loi, » oî itapâvofioi, I Mach., i, 11. Il est à croire qu’au retour de la captivité, les hommes pieux et intelligents qui se groupèrent autour d’Esdras et de Néhémie, pour les seconder dans leur œuvre, furent distingués peu à peu sous le nom de fyâsîdîm, et léguèrent cette appellation aux héritiers de leur zèle. Ce nom devint dès lors une désignation officielle. Les Assidéens durent voir avec effroi le péril que faisait courir à la foi religieuse de leur peuple l’influence des princes grecs, Ptolémées et Séleucides. Ils redoublèrent certainementd’efforts pour sauver les mœurs antiques, mises à une rude épreuve par le contact de plus en plus fréquent de la civilisation et de la corruption grecques. Comme il arrive toujours, leur zèle ne fut pas du goût de tous, et il y eut parmi leurs compatriotes des Juifs « hellénistes », visant à accommoder les préceptes mosaïques avec les mœurs nouvelles, et au besoin sacrifiant totalement les premiers, au grand scandale du peuple, toujours favorable aux anciennes coutumes. La persécution d’Antiochus r^ Épiphane.fit passer la crise à l'état aigu. Quand Mathathias et ses fils appelèrent leurs compatriotes à la résistance, « la troupe des Assidéens, vaillante et forte en Israël, se joignit à eux, avec tous ceux qui tenaient fermement à la loi, et tous ceux qui fuyaient devant les calamités. » I Mach., ii, 42, 43. Les Assidéens formaient donc une sorte d’association, qui ne comprenait même
pas tous les zélateurs de la loi. Ils aidèrent puissamment à la résistance contre le tyran, et s’acquirent même un renom considérable dans la lutte. Lorsque, en effet, Alcime, ce pontife apostat qui devait sa dignité à Démétrius Ier Soter, voulut payer par la trahison de ses frères la dette contractée envers le prince, il dit au roi : « Ceux d’entre les Juifs qu’on nomme Assidéens, et à la tête desquels est Judas Machabée, entretiennent la guerre, excitent des séditions, et ne souffrent pas que le royaume soit en paix. » II Mach., xiv, 6 ; I Mach., vii, 6. Cependant, quand ils virent Alcime, devenu grand prêtre par la faveur du roi, jouer en public un rôle conciliateur, ils se laissèrent abuser par ces dehors hypocrites, et s’imaginèrent que les Machabées montraient trop d’intransigeance. C’est pourquoi « une troupe de scribes vinrent auprès d' Alcime et de Bacchide, à la recherche du droit, et les Assidéens, qui étaient les premiers parmi les enfants d’Israël, réclamèrent d’eux la paix, en se disant : Cet homme, qui est venu avec les armées, est un prêtre de la race d’Aaron ; il ne nous maltraitera pas ». I Mach., vii, 13, 14 (grec). Ils furent trop confiants, et mal leur en prit. Alcime s’empara de soixante d’entre eux et les fit périr le même jour. Cette tendance des Assidéens à s'éloigner des Machabées pour se rapprocher de l’apostat, et la manière dont ils en furent récompensés, leur firent grand tort aux yeux de la nation. Ayant perdu leur raison d'être, ils disparurent de l’histoire vers l'époque de Jonathas. Or c’est précisément à propos de la souveraineté de Jonathas que Josèphe fait mention pour la première fois d’esséniens, de pharisiens et de sadducéens. Ant. jud., XIII, xii, 2 ; Bell.jud., i, iii, 5. Les sadducéens se recrutèrent naturellement parmi les Juifs partisans du pouvoir étranger et des mœurs helléniques. Les Assidéens se fondirent soit avec les pharisiens ou « séparés », qui prétendaient garder une attitude nettement hostile vis-à-vis des sadducéens et de la civilisation grecque, soit avec les esséniens, qui renoncèrent à toute polémique pour se vouer à une vie ascétique. Voir Drusius, De Hasidseis quorum mentio in libris Machabseorum libellus, 1603 ; Hamburger, RealEncyclopâdie fur Bibel und Talmud, Abth. ii, p. 132 ; E. Schùrer, Geschichte des jûdischen Volkes, ^' édit., t-I,
p. 157,
- ASSISTANCE##
ASSISTANCE, ASSISTANTS dans les synagogues. Voir Synagogue.
ASSOMPTION. Sous ce nom on désigne ordinairement la résurrection de la sainte Vierge et son entrée triomphante dans le ciel en corps et en âme. Dans cet article, nous allons : 1o dire ce qu’il faut penser de la réalité du mystère de l’assomption ; 2o exposer ce que nous savons des circonstances dans lesquelles il s’accomplit ; 3o retracer l’histoire de la fête instituée par l'Église pour célébrer le souvenir de la résurrection glorieuse de la Mère de Dieu.
I. Réalité de l’assomption corporelle. — L’assomption corporelle de la sainte Vierge n’est pas une vérité de foi catholique, mais ce qu’on appelle une vérité de religion ou de doctrine théologique. Elle n’a été l’objet d’aucune définition proprement dite. Néanmoins on ne peut nier que l'Église ne la favorise et ne l’approuve, ainsi que le dit très justement Baronius, dans ses notes sur le Martyrologe romain, 15 août : « Dei Ecclesia in eam partem propensior videtur, ut una cum carne assumpta sit (Maria) in cœlum. » Cette approbation se présente à nous sous deux formes différentes, à savoir : dans l’attitude qu’observe l'Église vis-à-vis du consentement des théologiens, et dans la liturgie.
Nous avons nommé en premier lieu le consentement des théologiens. Nous n’avons pas ici à prouver ce consentement. Les docteurs scolastiques s’accordent si unanimement à enseigner l’assomption corporelle de Marie, qu’il serait inutile de recueillir leurs témoignages. Ce que