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ASOR EN ARABIE — ASPALATHE

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du poil de chameau ou de chèvre). Les « royaumes d’Asor » sont donc ainsi les régions habitées par les tribus sédentaires. Cf. E. F. C. Rosenmûller, Scholia in Vêtus Testamentum, , /eremias, Leipzig, 1827, t. ii, p. 368 ; C. F. Keil, Biblischer Commentar ûber den Prophète », Jeremia, Leipzig, 1872, p. 490 ; J. Knabenbauer, Commentarius in Jeremiam, Paris, 1889, p. 554 ; Trochon, La Sainte Bible, Jérémie, Paris, 1878, p. 303. *

Il faut dire cependant que la paraphrase chaldaïque et la version syriaque ont, comme la Vulgate, traduit par Asor, rendant exactement l’hébreu Bâsôr. Aussi d’autres auteurs ont vu là un nom propre. M. J. Halévy dit que ce royaume, défait par Nabuchodonosor en même temps que les Cédar, « était probablement la localité nommée aujourd’hui el-Akhdar, presque à moitié chemin entre Teboûk et Teima. » Voir Arabie, col. 864, et la carte, col. 857. On ne saurait néanmoins souscrire à l’opinion de Marc von Niebuhr, qui identifie Ilâsôr avec le Hadjar actuel, pays situé au nord-est du Nedjed. Si l’hébreu -|"isn répond à

l’arabe "il, , hasar, ou, i>>-^, hadar, il diffère complètement de-s », hadjar, ou _^", hadjai : Cf. Keil,

Jeremia, p. 490, note. 1.

A. Legendre.

6. ASOR, ville habitée par les Benjamites après leur retour de la captivité. II Esdr., xi, 33. Les noms qui la précèdent et la suivent sont bien connus, et nous aident à déterminer sa position. Elle est mentionnée entre Anania, aujourd’hui Beit-Hanina, village situé à une faible distance au nord de Jérusalem, et Rama, Er-Ram, au nord - est du précédent. Voir la carte de la tribu de Benjamin. Robinson, Biblical Researches in Palestine, t. ii, p. 264, note 1, et V. Guérin, Samarie, t. i, p. 209, se demandent si l’on ne pourrait pas la reconnaître dans Tell Azour (Robinson écrit y&£., 'Asour, avec aïn et

sàd, édit. 1841, t. iii, p. 232 ; Guériu, yy, 'Azour, avec aleph et zâ), colline élevée, au nord-est de Béthel, d’où l’on embrasse un magnifique horizon, depuis la vallée du Jourdain jusqu'à la Méditerranée. Ce site nous paraît s'éloigner trop des villes parmi lesquelles est nommée Asor : il convient plutôt à Baalhazor de II Reg., xiii, 23. Nous préférons, avec les auteurs anglais, l’emplacement de Khirbet Hazzûr, village caché parmi les oliviers au pied des hauteurs de Néby Samouïl, vers l’est, et tout près de Beit-Hanina ; c’est exactement la place qu’occupe la cité benjamite dans la liste donnée par le texte sacré. Cf. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Nantes and places in the Old and New Testament, in-8°, Londres, 1889, p. 83 ; C. R. Conder, Tent Work in Palestine, ih-8°, Londres, 1889, p. 259. — Tobler, Topogr., t. ii, p. 400, avait déjà proposé un site identique ou très voisin, qu’il appelle Khirbet Arsûr (ou Asûr), et qu’il place huit minutes à l’est et au-dessous de Bir Nebala et non loin de Rama. Cf. Van de Velde, Memoir to accompany the map of the Holy Land, in-8°, 1859, p. 319. A, Legendre.

    1. ASORHAOOAN##

ASORHAOOAN, ASOR HAOOAN, en un ou deux mots, selon les divers exemplaires de la Vulgate. Forme particulière du nom d’Asarhaddon, roi de Ninive, dans la version latine de I Esdras, iv, 2. Le texte original d’Esdras "porte en deux mots : 'Êsar haddôn, comme II (IV) Reg., xix, 37, et Is., xxxvii, 38. Voir Asarhaddon.

    1. ASOTH##

ASOTH (hébreu : 'Asvaf ; Septante : 'AutO), fils de Jèphlat, de la tribu d’Aser. I Par., vii, 33.

    1. ASPALATHE##

ASPALATHE (àaitâxoceoç), parfum mentionné une seule fois dans l'Écriture. Eccli., xxiv, 15 (texte grec). La Vulgate traduit ce mot par balsamum, « .baume, » Eccli., xxiv, 20 ; mais il est certain qu’il désigne un aromate particulier, dont il est souvent question dans les auteurs grecs et dans Pline : ils parlent de la plante, du

parfum qu’on en tirait et de l’usage qu’on en faisait comme remède. Il est cependant possible qu’ils aient désigné sous le nom dCaspalalhos, à cause de certaines ressemblances, des plantes en réalité très différentes. Théognide, 1193, édit. Siztler, in-8°, Heidelberg, 1880, p. 127 ; Théocrite, Idyll., iv, 57 ; xxiv, 88, édit. Didot, p. 9, 49, et Scholia in Theocrit., édit. Didot, p. 36 ; Hippocrate, Œuvres, 10 in-8°, trad. Littré, t. viii, 1853, p. 446 ; Théophraste, Hist. plant., ix, 7 ; Fragm. iv de odor., 25, 33, édit. Teubner, t. i, p. 237 ; t. iii, p. 80, 83 ; Galien, Opéra, édit. Kiihn, dans les Medicorum grsecorûm Opéra, t. xi r p. 840 ; t. xix, p. 725, etc.

L’aspalathe était particulièrement estimé en Orient. « Cette plante… [est] mentionnée dans la plupart des recettes de parfumerie égyptienne que nous connaissons. »

SOI.

Myrica sapida mâle.

V. Loret, La flore pharaonique, in-8°, Paris, 1887, n° 61, p. 26. Elle entrait comme ingrédient dans la composition du célèbre parfum égyptien appelé par les Grecs kyphi ; c’est ce qu’attestent les trois écrivains grecs qui l’ont décrit : Dioscoride, De mater, med., i, 24, édit. Sprengel, t. i, p. 38-39 ; Plutarque, De Is. et Osir., 80, édit. Parthey, in-8°, Berlin, 1850, p. 143 (cf. les notes de Parthey, p. 278-280) ; Galien, De anlidot., édit. Kûhn, t. xiv, p. 118. R était donc tout naturel que l’aspalathe eût une place dans l'énumération de parfums faite par l’auteur de l’Ecclésiastique, xxiv, 20-21. La difficulté consiste à savoir quelle en était la nature. Nous en avons deux descriptions, l’une par Dioscoride, l’autre par Pline. « L’aspalathe, dit Dioscoride, est un arbuste épineux qui pousse à Istrus, à Nisyre, en Syrie et à Rhodes ; les parfumeurs s’en servent pour donner de la consistance à leurs parfums. Le meilleur est lourd, et, quand il est dépouillé de son écorce, il est rouge, tirant sur le pourpre, dur, d’odeur agréable et d’un goût amer. Il en existe une autre espèce qui est blanche, ligneuse, inodore. » De re medica, i, 19, édit. Sprengel, t. i, 1829, p. 35-36. Cf. la note de l'éditeur, t. ii, p. 359. Pline à son tour le décrit ainsi :