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ASOR DE NEPHTHALI — ASOR EN ARABIE

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du rendez-vous. Le rassemblement des troupes israélites se fit donc silencieusement et sans éveiller les soupçons de l’ennemi. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, t. iii, p. 286, 289.

Salomon la fortifia en même temps que Mageddo et Gazer. 1Il Reg., ix, 15. Mageddo commandait la grande plaine d’Esdrelon, champ de bataille célèbre à toutes les époques de l’histoire ; Gazer commandait la route de Jérusalem et la Séphéla. Asor avait donc dans le nord une égale importance stratégique. Aussi le roi d’Assyrie Téglathphalasar s’en empara-t-il comme des autres places fortes de la contrée. IV Reg., xv, 29. Enfin nous avons vu comment elle fut témoin de la victoire de Jonathas sur les généraux de Démétrius. I Mach., xi, 63-74.

A. Legendre.

2. ASOR (Septante : 'Aaopmva.lv), ville de la tribu de Juda. Jos., xv, 23. Elle fait partie du premier groupe, comprenant les villes de l’extrémité méridionale, où elle est citée entre Cadès et Jethnam. C’est sans doute ce dernier nom, hébreu : Ifnân, que les Septante ont uni à Asor dans 'Aooptmvaîv. Leur autorité ne suffit pas pour nous y faire reconnaître un seul nom, tant cette partie des listes est corrompue dans le texte grec. Le texte hébreu distingue nettement Asor et Jethnam, le nom de cette dernière étant précédé de la conjonction ve, « et ». Cf. Reland, Palsestina ex monumentibus veteribus illustrata, Utrecht, 1714, t. i, p. 143-144 ; t. ii, p. 709. Cette Asor est jusqu’ici complètement inconnue. Peut-être cependant le souvenir de ces villes méridionales, Asor ou Hesron, s’est-il conservé dans le Djebel Hadîréh, au nordest d’Aïn-Qadis (Cadèsbamé, suivant plusieurs auteurs).

A. Legendre.

3. ASOR (hébreu : Ifâsôr hâdaftâh, « Asor la neuve ; » omise par les Septante ; Vulgate : Asor nova), autre ville de la tribu de Juda, comprise dans le même groupe que la précédente. Jos. xv, 25. « U y en a, dit E. F. C. Rosenmùller, qui prennent Ifâdatfâh pour un nom de ville. Mais, comme dans toute cette liste les noms des différentes localités sont distingués par le vav qui les précède, il n’est pas croyable que la conjonction ait été omise dans ce seul endroit. Il est vrai que les traducteurs syriaque et arabe mettent cette particule ; mais on ne sait s’ils l’ont trouvée dans leurs manuscrits ou s’ils l’ont ajoutée d’après leur conjecture. Cette dernière supposition est la plus vraisemblable, puisque le chaldéen et saint Jérôme n’ont remarqué aucun signe copulatif, et qu’on n’en rencontre pas non plus dans les manuscrits actuels. Ensuite les deux noms sont unis par l’accent conjonctif Mahpach comme l’adjectif au substantif. » Sckolla in Vêtus Testamenturn, Josua, Leipzig, 1833, p. 302-303. Asor est appelée « nouvelle » pour la distinguer d’une autre, peut-être la précédente, plus ancienne. L’Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 217, après avoir mentionné la cité chananéenne de Jabin, ajoute : « Il y a jusqu’ici un autre village d’Asor sur les frontières d’Ascalon, vers l’orient, qui échut à la tribu de Juda, et dont l'Écriture parle en l’appelant Asor la neuve, 'Auwp tïjv xaivrjv, pour 1a distinguer de l’ancienne. » Cf. S. Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 868.

M. V. Guérin, s’appuyant sur le texte d’Eusèbe, croit reconnaître cette ville dans une localité actuelle, nommée

Yazour, « jL », par les uns, jvwL » > Yasour, par les

autres, et située dans la plaine de la Séphéla. « Le village d’Yazour, il est vrai, dit-il, n’est point à l’est d’Ascalon, mais au nord-nord-est ; ce qui n’est point un argument décisif contre l’identification que je propose, attendu que les indications d’Eusèbe ne sont pas toujours très précises, et peut-être, au lieu des mots : « sur les frontières d’Ascalon, » fautil lire : « sur les frontières d’Azot, à l’est. » Judée, t. ii, p. 67. Aucun débris antique n’attire l’attention en cet endroit, sinon, Drès d’un puits, un fût de colonne mutilée, de marbre gris blanc. Les maisons,

bâties sur une colline, sont construites comme celles de la plupart des villages de la plaine, c’est-à-dire avec des briques séchées seulement au soleil. Des plantations de tabac et des bouquets d’oliviers les précèdent.

Robinson, Biblical Researches, t. ii, p. 34, note 2, admet aussi que Yazour correspond bien à l’Asor de l’Onomasticon. « Cependant, ajoute-t-il, si c’est le même nom, nous avons là un changement inusité de la gutturale hébraïque, Heth, en l’arabe Ya avec une voyelle longue. En tout cas, Eusèbe a tort de prendre cette localité pour une des Asor du sud de Juda. » Placer si haut et si loin notre ville nous paraît également tout à fait contraire à la marche méthodique suivie par Josué dans ses énumêrations, principalement en ce qui concerne la tribu de Juda. L’auteur sacré procède par groupes bien déterminés : Asor la Neuve appartient à « l’extrême sud de la tribu, près des frontières d'Édom », Jos., xv, 21, tandis que Yazour, par sa position au nord-ouest et par les villes qui l’entourent, rentre plutôt dans le premier ou le second groupe des villes de « la plaine ». Jos., xv, 33-41. Il est bien plus clair pour nousque Yazour répond à YA-zu-ru prise par Sennachérib dans sa campagne contre Ézéchias, suivant le récit qu’il en fait lui-même dans le prisme de Taylor, col. ii, 66. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften und dos Alte Testament, in-8°, Giessen, 1883, p. 289 ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., t. iv, p. 207. Elle vient tout naturellement, en effet, après Bit-Da-gan-na, Beth-Dagon (aujourd’hui Beit-Dedjan), Jos., xv, 41 ; Jaap-pu-u, Joppé (Yafa), et Ba^na-ai-bar-ka, Bané-Barach (Ibn-Ibrak, suivant les uns ; Barka, plus au sud, suivant les autres). Jos., xix, 45. Elle occupait ainsi une place importante sur la route de l’Egypte à travers la plaine des

Philistins.

A. Legendre.

4. ASOR, ville de Juda, à l’extrémité méridionale de la Palestine, identique à Hesron, hébreu : Hésrôn M' TJLâsôr ; Septante : 'Auspwv, « vit » ) 'Aoiop ; Vulgate : Hesron, hsec est Asor. Jos., xv, 25. Le texte veut-il dire que Hesron s’appelait primitivement Asor, ou qu’elle n’est autre que l’une des deux villes de ce nom, précédemment indiquées ? Impossible de trancher la question. D’autres difficultés du reste se rattachent à Carioth et à Hesron, pour savoir s’il faut faire du premier mot un nom propre ou un nom commun. Voir Carioth, Hesron.

A. Legendre.

5. ASOR, « royaumes » contre lesquels prophétisa Jérémie, xlix, 28, 30, 33. La Vulgate a fait un nom propre de Hàsôr dans tout ce passage, où il s’agit de prédictions contre Cédar, peuple arabe. Les Septante, lisant isn,

l)âsêr, ont, au contraire, régulièrement traduit par a-ùX-q, « cour, » et bon nombre d’auteurs admettent ici le nom commun, comme si l’on disait « les royaumes du douar n. Cédar, en effet, représente, comme dans Isaïe, xxi, 16, toute l’Arabie, ou au moins une portion de ce pays, dans lequel nous ne trouvons aucune contrée du nom d’Asor. D’un autre côté, il ne saurait être question des différentes villes de la Palestine occidentale, dont nous avons parlé, puisque l’objet même de la prophétie nous reporte nécessairement vers les benê-Qédém, ou « les fils de l’Orient », expression générale qui désigne les Arabes, et surtout les tribus nomades du nord. Voir Arabe 1. Il est donc probable que le prophète a employé le mot Hàsôr pour désigner les Arabes qui habitent dans des onsm, ffàsêrîm, « villages » ou « cours », et les distinguer ainsi des Nomades, qui vivent sous la tente. Isaïe, xiii, 11, se sert de ce terme pour caractériser Cédar, de même que la Genèse, xxv, 16, pour les enfants d’Ismaël. Aujourd’hui encore les Arabes sédentaires sont appelés Hadariyéh, yèjJl J^ ! (ahl alhaouâder', « les gens de la demeure fixe » ), par opposition avec les Ouabariyéh, jjjJî Jjb) (uhl al-ouabar, « les gens du poil » ), qui habitent dans des tentes (faites avec