Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/628

Cette page n’a pas encore été corrigée
1103
1104
ASIR — ASNAA


.2. ASIR, fils de Coré, de la tribu de Lévi. I Par., vi, 22 (dans l’hébreu, vi, 7). Il est nommé Aser, Exod., vi, 24. Voir Aser 2.

3. ASIR, fils d’Abiasaph, des fils de Caath, arrièrepetit-fils d’Asir 2. I Par., vi, 23, 37.

    1. ASLAC Conrad##

ASLAC Conrad, théologien luthérien, né le 28 juin 1564, à Bergen, en Norvège, mort le 7 février 1624, professeur à l’université de Copenhague. Parmi les écrits qu’il a laissés, on peut citer comme se rapportant à l'Écriture Sainte : 1° Physica et Ethica Mosaïca ex tribus capitibus prioribus Geneseos, in-S", Copenhague, 1602 ; 2° DeCreatione disputationes très, in-4°, 1607rl612 ; 3° Grwmmaticse hebraicse libri duo, in-8°, Copenhague, 1606 ; 4° Thèses théologien de Sacrx Scripturse perfectione, traditionibus non scriptis, in-4°, Copenhague, 1607 ; 5° Disputationes de Sacra Scriplura et Dei cognitione, in-i°, Copenhague, 1607. On mentionne encore de lui un commentaire sur l’Exode, resté manuscrit. G. Legeay.

    1. ASLIÂ##

ASLIÂ (hébreu : 'Âsalyâhu, a Jéhovah réserve ; » Septante : 'EÇeiîaç, 'EdeMa ; ), père de Saphan, le scribe, sous le règne de Josias. IV Reg., xxii, 3. Dans la Vulgate, II Par., xxxiv, 8, il est appelé Ésélias.

'. ASMODÉE ('A(j(ioSaîoç ; rabbinique : Esmadaï, de l’hébreu sâmad, a. celui qui perd » ) est le nom du démon qui, d’après le livre de Tobie, iii, 8 ; cf. vi, 14, avait mis à mort les sept époux donnés successivement à Sara, fille de Raguel. Ses maléfices ayant été déjoués en faveur du jeune Tobie, par l’intervention de l’archange Raphaël, Tob., vi, 5, 8, 19, Asmodée fut relégué dans le désert de l’Egypte supérieure, Tob., viii, 3. Cette relégation, d’après l’interprétation de la plupart des commentateurs, veut dire simplement qu' Asmodée fut éloigné et mis dans l’impossibilité de nuire à Tobie.

; Voilà ce que la Bible nous apprend de ce démon. Les

traditions juives ont singulièrement amplifié et altéré ces données. Les kabbalistes en particulier ont inventé la généalogie suivante. D’après Rabbi Bechaya, dans son explication du Pentateuque (traité Bereschith), le démon Sammæl eut quatre femmes : Lilith, Naamah, Agrath et Machlat. Or, s’il faut en croire Menachem Ziuni ( édit. de Crémone, 1559, p. 14 b), Naamah fut la mère d’Eschmadai. La même tradition est rapportée par Menachem Recanat dans. son interprétation du Pentateuque (édit. de Venise, 1560, p. 33 c). Toutefois Kohut a justement remarqué ( Ueber die jûdische Angelologie und Dàmonologie in ihrer Abhàngigkeit vom Parsismus, p. 95) que ces fantaisies généalogiques sur Eschmadai ne se trouvent pas dans les anciens hagadas ; il pense pourtant qu’elles proviennent de traditions populaires.

Quant au caractère d' Asmodée, les détails suivants, fournis par le Talmud, en esquissent les principaux traits. 1° Il est un roi de démons (Talmud, tr. Gîtin, p. 68 b ; Pesakhim, p. 110 ; Targum Koheleth, i, 13). — 2° Il connaît l’avenir. À preuve les anecdotes rapportées par le Talmud. Asmodée, ayant rencontré un aveugle et un ivrogne, les remet tous deux sur le droit chemin. Il se met à pleurer à la vue d’une noce qui passe ; mais, en entendant demander par quelqu’un une paire de souliers qui doit durer sept ans, et en voyant un magicien faire ses tours de prestidigitation, il éclate de rire. Interrogé sur ces diverses actions, il répond que l’aveugle est un homme pieux, l’ivrogne un scélérat ; que la mariée doit mourir dans trente jours, que celui qui demandait des souliers pour sept ans avait encore sept jours à vivre, et que le magicien ignorait qu’il foulait aux pieds un trésor royal. — 3° Asmodée est lui-même un grand magicien, comme le montre l’histoire rapportée par Lightfoot, Horse hebraicse et talmudicæ, p. 703. — 4° Il est le démon de la colère. Le Talmud, loc. cit., raconte que dans sa rage

il déracine un arbre et renverse une maison, et quand il s’empara de Salomon, il le traîna avec fureur pendant l’espace de quatre cents parasanges. — 5° Il est le démon de la luxure, des unions coupables (cf. Pesakhim, 110 a).

La principale question relative à Asmodée est celle de son origine. Bon nombre d’auteurs n’hésitent point à admettre ici un emprunt fait par la Bible à la doctrine de Zoroastre. Voir Benfey, Monatsnamen, p. 201 ; Windischmann, Zoroastrische Studien, p. 138-147 ; Michel Bréal, Mélanges de linguistique et de mythologie comparée, p. 123 ; Kohut, Jûdische Angelologie, p. 72-80. Il suffira de citer M. Bréal pour voir dans quel esprit on fait ces rapprochements. « Le livre de Tobie, dit-il, contient des traces évidentes de la démonologie iranienne. Asmodée, ce mauvais esprit qui aime Sara, fille de Raguel, et tue successivement sept hommes qui lui sont donnés en mariage, appartient à la Perse par son rôle comme par son nom. C’est Aêshma daêva (en parsi : Eshemdev), c’est-à-dire le démon de la concupiscence, une sorte de Cupidon, plusieurs fois nommé dans l’Avesta comme le plus dangereux de tous les devs (démons). »

Sans doute, au premier abord, l’identité philologique de Aêshma daêva avec Eëmadai, 'A<j[to8aïoç, paraît bien séduisante. Pourtant, rien de moins certain. Il faut d’abord observer que Aêshma daêva, sous cette forme complète, est une création de fantaisie. Dans tout l’Avesta, on ne rencontre que Aêshma. Si, dans le Bùndehesh, xxviii, 15, le pehlvi fournit Aêshmshêdâ, qui suppose une forma avestique Aêshmadaêva, et qui, d’après la théorie des. idéogrammes pehlvis, pourrait se prononcer Aéshmdêv, il faut observer que l’histoire de Tobie est de plusieurs siècles antérieure à tous les livres pehlvis. Du reste, Ms p de Harlez, dans La Controverse, 16 décembre 1881, p. 722, fait justement observer que l’iranien daêva n’aurait pu devenir dai en hébreu. Kohut lui-même, favorable pourtant à l’identité, admet cette impossibilité, ouvr. cit., p. 75, 76.

Mais il y a bien davantage qu’une difficulté philologique pour nier le rapprochement d"A<T[to8aîoç, Esmadai, avec VAêshma avestique : il y a la complète divergence du rôle des deux personnages dans la Bible et dans l’Avesta. Asmodée est le démon de la concupiscence, mais « Aêshma, dit Msf r de Harlez, ouvr. cit., n’est nullement le démon de la concupiscence, encore moins une sorte de Cupidon ; nous pourrions dire qu’il en est l’opposé. Aêshma, dans toute la littérature mazdéenne, tant ancienne que moderne, est partout et toujours le déva de la violence, de la colère. Son nom, comme substantif commun, signifie violence, attaque injuste et cruelle. Neriosengh le traduit kopa déva, « le déva de la colère. » Son attribut principal est une lance sanglante, khrvidru. Jamais Aêshma, jamais déva même n’eût aimé une femme. » L’Asmodée du livre de Tobie n’est donc pas emprunté à la mythologie iranienne. D’ailleurs, même en supposant que le nom d’Asmodée fût identique dans la Bible et dansl’Avesta, on n’aurait pas le droit de conclure que la démonologie juive est d’origine iranienne. Ce ne serait pas la seule fois qu’on aurait appliqué des noms étrangersà des concepts déjà connus. — Sur les moyens qu’emploie le jeune Tobie, d’après le conseil de l’ange, pour chasser Asmodée, voir Raphaël. J. Van den Gheyn.

    1. ASMONÉENS##

ASMONÉENS, nom donné à la famille des Machabées, qui affranchit la Judée de la domination des rois de SyrieVoir Machabées 1.

    1. ASNAA##

ASNAA (hébreu : Hassenâ'âh, « l'épineuse ; » Septante : 'A<jav « ). Les fils d’Asnaa, après la captivité, construisirent la porte des Poissons, au nord de la ville. II Esdr., iii, 3. La terminaison semble indiquer un nom de ville plutôt qu’un nom d’homme, la ville de Sénaa, dont le nom est précédé de l’article ha. Cf. I Esdr., ii, 35 ; II Esdr., vii, 38. Voir Sénaa.