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ASIONGABER — ASIR


d’approvisionnement de l'île [qui était Asiongaber] et dû port. Ce port est bien protégé contre les vents d’ouest et du nord. L’Ile le défend contre ceux de l’est… Dans les expéditions maritimes [de Salomon], Asiongaber ressort comme le point important, tandis qu’Ailah ne semble pas avoir été utilisée dans cette entreprise. Plus tard, cette dernière ville n’est même plus citée ; Asiongaber est seule indiquée comme l’endroit où se construisent les vaisseaux qui doivent naviguer sur la mer. [Le récit de la destruction de la flotte de Josaphat] peut nous servir à mieux déterminer la nature du lieu. D laisse supposer un abri

cependant d’une certaine probabilité. Elle est, en tout cas, plus acceptable que celle de Kneucker (SchenkeVs BibelLexicon, t. ii, p. 256 ; voir aussi G. Bénédite, La péninsule sinaïtique, in-12, Paris, 1891, p. 736 ter). Kneucker suppose qu' Asiongaber avait un seul et même port avec Élath et était située au sud de cette dernière ville, sur la rive orientale, près de l’emplacement du fort actuel d’Akabah (Qala’at el-Akaba). Pourquoi l'écrivain sacré aurait-il dit que les marins de Salomon partaient d’Asiongaber, si Élath était plus rapprochée de la Palestine ? L’opinion de M. Elisée Reclus n’est pas mieux établie : il con 300. — Vue de l'île de Graie pu Djézlrat Pharaoun.

pour les vaisseaux qui n’offre pas toute sûreté, qui devient même dangereux sous l’influence de certaine direction du" vent, puisque les vaisseaux se brisent sur sa côte hérissée de rochers. Tout ici convient encore à l'île de Graie et à la position de l’Azioum des Arabes, où des caravanes nombreuses et armées déposaient les matériaux de construction et les marchandises précieuses, qui, une fois transportés dans l’Ile, étaient, les uns transformés en vaisseaux, les autres mises en magasin ou à l’abri des peuplades environnantes, dont il eût été difficile autrement que par l’isolement de contenir longtemps l’avidité. Les vaisseaux, une fois construits, étaient amarrés à l'île et tenus au large par des ancres. Ils étaient à l’abri, par l'élévation du rocher, du vent de nord-est et de nord-nord-est, qui règne presque toute l’année et souffle avec violence dans ce golfe. Mais un changement subit au sud-ouest ou au nordouest portait les vaisseaux sur l'île et les brisait contre les rochers. » L. de Laborde, Comment, géograph. sur l’Exode, p. 126-127.

Cette opinion, sans être certaine, surtout dans le rôle attribué à l'île de Djézirat Pharaoun, et parce qu’elle place Asiongaber un peu bas au sud, ne manque pas

sidère Asiongaber simplement comme le port d'Élath. Nouvelle géographie universelle, t. ix, 1884, p. 823. H. Ewald l’avait déjà fait avant lui, Geschichte des Volkes Israël, 2e édit., t. m (1853), p. 77 ; mais cette explication paraît peu d’accord avec le texte biblique, qui semble bien faire d' Asiongaber une ville comme Élath. — Quant au sentiment de d’Anville, qui avait résolu la difficulté, Mémoire sur le pays d’Ophir, dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions, t. xxx, 1764, p. 91 (carte, vis-à-vis la p. 87), en supposant que le golfe d’Akabah avait deux pointes, à l’extrémité desquelles se trouvaient, d’un côté Élath, et de l’autre Asiongaber, elle n’a plus un seul partisan, parce que ces deux pointes n’ont jamais existé. — Voir Ritter, Erdkunde, t. xiv, p. 227-230.

F. Vigouroux. ASIR, hébreu : 'Assîr, i> captif ; » Septante : 'Aoetp, 'A<Tri p.

1. ASIR, fils de Jéchonias, dernier roi de Juda. I Par., m, 17. L’existence de cet Asir est problématique, car on peut traduire ainsi le texte hébreu : « Les fils de Jéchonias captif [à Babylone] furent Salathiel, etc. » ; au lieu de : « Les fils de Jéchonias furent Asir, Salathiel, etc. »