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ASIE — ASIONGABER


d’Asie étaient célèbres dans tout l’empire. Les villes d’Asie étaient réunies en confédération (fig. 298) pour la célébration du culte impérial. (Voir Asiarque.)

Bibliographie. — Bergmann, De Asia Rornanorum provincia, 1846 ; Th. Mommsen et J. Marquardt, Manuel des antiquités romaines, trad. franc., t. ix ; J. Marquardt, Organisation de l’empire romain, t. ii, p. 234-262 ; Th. Mommsen, Histoire romaine, trad. franc., t. x, p. 90 et suiv. E. Beurlier.

    1. ASIEL##

ASIEL (hébreu : 'Asyêl, « créé de Dieu ; » Septante : 'A<ny)X), père de Saraïa, de la tribu de Siméon. Un de ses descendants, Jéhu, vivait sous le règne d'Ézéchias. I Par., iv, 35.

    1. ASILE##

ASILE (DROIT D'). Voir Refuge (villes de).

    1. ASIMAH##

ASIMAH (hébreu -.'Âsimâ' ; Septante : 'A<ri(j, â8), idole dont les Hamathites, captifs originaires de la ville d'Émath, introduisirent le culte dans la Samarie, où les avait transplantés Sargon, roi d’Assyrie, après la destruction du royaume d’Israël et la prise de sa capitale. IV Reg., xvii, 30. Les anciens commentateurs juifs, cités par Selden, De diis Syris, 1668, t. i, p. 326-328 ; t. ii, p. 305 et suiv., lui attribuaient la forme d’un singe, d’un âne ou d’un bouc à poil ras. Mais on ne voit pas sur quelle tradition ils s’appuyaient, outre que leur désaccord n’engage guère à les suivre. L’identification proposée avec le dieu phénicien Esmoun, — le huitième des Cabires, enfants de Sadyk,

— serait géographiquement acceptable, le culte de cette divinité étant assez répandu, comme le montrent les noms propres dont il est un élément : Esmounazar, Esmounsalah, etc. ; mais les différences orthographiques sont si considérables, qu’elles paraissent s’opposer à cette identification : la chute d’un nun qui appartient cependant à la racine même du nom Esmoun, l’insertion d’un î long non pas entre le mem et le nun, mais entre le lin et le mem, etc. Cf. Schrader, Die phônizische Sprache, 1869, p. 89 et 136, où est donnée, d’après Sanchoniaton et Damascius, l'étymologie du nom d’Esmun, « le huitième. » Les incriptions cunéiformes ne nous ont non plus donné aucune lumière à ce sujet. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., t. iv, p. 174 ; Eb. Schrader -Whitehouse, The cuneiforni Inscriptions and the Old Testament, 1885, t. î, p. 276, et aussi le même Eb. Schrader, dans Riehm, Handwbrterbuck des Biblischen Altertums, 1884, t. î, p. 95. E. Paknier.

    1. ASIONGABER##

ASIONGABER (hébreu : 'Ésyôn Gébér ; à la pause : 'Ésyôn Gâbér, le cholem avec vav ou sans vav ; Septante : TernÙM Tàêep, Num., xxxiii, 35, 36 ; Deut., Il, 8 ; Vaaitùv Taëép, III Reg., ix, 26 ; II Par., viii, 17 ; xx, 36 ; 'A<tewm Ta$ip [Codex Alexandrinus], III Reg., xxii, 49), ville d’Idumée, à la pointe septentrionale du golfe Elanitique. Elle est mentionnée dans l'Écriture en trois circonstances.

— 1° Les Hébreux, pendant leur séjour dans le désert, campèrent à Asiongaber, venant d’Hébrona, et se rendirent de là dans le désert de Sin, à Cadès. Num., xxxiii, 35-36. Cf. Deut., ii, 8, où le campement à Asiongaber est sommairement rappelé. Quelques commentateurs supposent que les Israélites passèrent deux fois à Asiongaber : une première fois, quand ils retournèrent de cette ville à Cadès, et une seconde, celle dont il est parlé Deut., ii, 8, quand ils se dirigèrent d' Asiongaber vers les plaines de Moab. Mais il est plus probable que Moïse, dans le Deu "téronome, rappelle seulement quelques-unes des stations principales de son peuple, et passe les autres sous silence, en particulier le retour au désert de Sin. — 2° Salomon fit partir sa flotte, montée par les marins phéniciens, des ports d' Asiongaber et d’Elath, pour aller trafiquer dans le pays d’Ophir. Ces villes, conquises par David sur les Iduméens, III Reg., xi, 15-16, étaient les ports de la mer Rouge les plus proches de Jérusalem. Salomon s’y rendit

en personne pour surveiller l'équipement de ses vaisseaux. III Reg., ix, 26 ; II Par., viii, 17. C’est là que ses matelots débarquèrent, à leur retour, les richesses qu’ils apportaient d’Ophir. Ils renouvelèrent ce voyage tous les trois ans, pendant le règne du fils de David. III Reg., x, 22 ; II Par., ix, 21, — 3° Roboam ne put songer à continuer l'œuvre de son père, ayant été réduit au petit royaume de Juda ; mais, plus tard, l’un de ses successeurs, qui vivait en paix avec Israël, Josaphat, tenta sans succès d’imiter Salomon : il réussit bien, d’accord avec Ochozias, roi d’Israël, à construire une flotte à Asiongaber, pendant que l’Idumée n’avait point de roi, III Reg., xxii, 48 ; mais Dieu désapprouva par son prophète Éliézer l’alliance du roi de Juda avec le roi d’Israël, et il l’en punit en suscitant une violente tempête : elle brisa ses navires contre les rochers et les récifs de corail qui abondent à l’extrémité septentrionale du golfe d’Akaba. III Reg., xxii, 49 ; II Par., xx, 36-37. Les eaux du golfe sont généralement très claires. La hauteur de la marée au printemps est d’environ deux mètres. Les tempêtes y sont terribles, et les rochers, presque à fleur d’eau en beaucoup d’endroits, sont très dangereux, de sorte que les marins de Josaphat, sans doute peu expérimentés, furent impuissants à sauver ses vaisseaux. Ochozias, après ce désastre, proposa à Josaphat de construire une nouvelle flotte, mais le roi de Juda s’y refusa. III Reg., xxii, 50.

La situation d' Asiongaber est indiquée par l'Écriture d’une manière générale : c'était une ville iduméenne, près d'Élath, sur la mer Rouge, III Reg., IX, 26 ; II Par., vm, 17, par conséquent à l’extrémité septentrionale du golfe Elanitique ; mais parce que cette ville a complètement disparu et qu’on n’en a retrouvé jusqu’ici aucune trace, le site précis en est incertain. — On croit généralement que les deux mots dont se compose Asion-gaber sont hébreux et signifient « l'échiné de l’homme » ou du géant, par allusion à une croupe de montagne au pied de laquelle la ville était bâtie. « Son nom, dit M. Hull, Mount Seir, in-8°, Londres, 1885, p. 71, 78, lui fut donné peut-être à cause de la grande chaîne de porphyre qui, courant du nord au sud, atteint la côte à Ras el-Musry… La chaîne de granit rougeâtre à l’est de la faille est rayée par des bandes de porphyre couleur rouge foncé et de basalte, qui s’entrecroisent à un angle d’environ 60 degrés, et forment dans le roc des sections en forme de losange, de façon à avoir une certaine ressemblance avec les vertèbres de l'épine dorsale. »

D’après Chabas, Voyage d’un Égyptien au xiv siècle avant notre ère, in-4°, Paris, 1866, p. 284, Asiongaber est nommé dans le papyrus hiératique qui contient le

récit de ce voyage sous la forme ^~" j^ Il i 1,

'uzaïna, laquelle correspond au premier élément du nom hébreu 'âsyôn ; il y avait là un fort qui est mentionné dans ce passage à cause de son importance, et qui avait sans doute pour but de défendre cet endroit fréquenté par les caravanes. Voir J. Wilson, The Lands of the Bible, 2 in-8°, Edimbourg, 1847, t. î, p. 284. Il est curieux de remarquer qu’il y a encore aujourd’hui une forteresse à Élath pour protéger le golfe et la route des pèlerins de la Mecque. Le Targum de Jonathan suppose aussi que le nom d’Asiongaber signifie « fort du coq », et les géographes arabes appellent simplement la ville, comme le texte hiératique, Asioun ou Azioum. Seetzen a signalé, dans la Géographie de Mourad Machmed, le passage suivant : « Près d'Élath était une ville du nom d’Azioum, où se trouvaient beaucoup de palmiers, de fruits et de champs cultivés. » U. J. Seetzen, Beytràge zur Kenntniss von Arabien, dans F. von Zach, Monatliche Correspondenz, zur Befôrderung der Erdund Himmels-Kunde, t. xx, octobre 1809, p. 306. Makrizi dit également : « Près d’Aila était autrefois située une grande et belle ville appelée 'Asyûn i AJ^s.) » Voir J. L. Burckhardt, Travels in Syria, in-4°, Londres, 1822, p. 511.