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ASIATIQUE — ASIE


maine d’Asie (voir Asie, ii, col. 1094), deux compagnons de saint Paul, Tychique et Trophime.

ASIE (i[ 'A<rîa). Le mot « Asie » désignait, pour les anciens, les régions occidentales de la partie du monde que nous appelons de ce nom. La racine As, qui entre dans la composition de ce mot, lui donne la signification de « pays du soleil », ou « pays de l’Est », par opposition à l’Europe (Éreb ou Érob), « pays de l’Ouest, » Pott, Etymolog. Forschungen, t. ii, p. 190. L'Écriture emploie le mot « Asie » dans deux sens différents. Dans les livres des Machabées, il désigne l’empire des Séleucides ; dans le Nouveau Testament, la province romaine d’Asie, mais jamais la partie du monde que nous appelons maintenant Asie.

I. Asie, empire des Séleucides. — Les rois de la dynastie

En 283, Séleucus fit la conquête de l’Asie Mineure. Appien, Syr., 62, 63. Séleucus possédait ainsi à peu près toute la partie asiatique de l’empire d’Alexandre. De là le nom de rois d’Asie donné aux Séleucides. Voir la carte, fig. 296. Mais cet empire ne conserva pas longtemps son étendue. Déjà, sous Antiochus II Théos, le roi de Médie Atrôpatène agrandit son territoire en s’emparant des régions comprises entre les Portes Caspiennes et Ecbatane. Polybe, v, 44, 7 ; Strabon, xi, 9, 2. Vers 250, la Bactriane et la Parthie se proclamèrent indépendantes. Strabon, ibid. Cf. Droysen, Histoire de l’hellénisme, trad. franc., t. iii, p. 342-350. Antiochus III le Grand tenta de reconquérir les provinces perdues par ses prédécesseurs. À l’aide d’Achæos, il reprit les provinces d’Asie Mineure situées à l’ouest du Taurus, et dont Attale I er, roi dé Pergame, avait dépouillé Antiochus II. Polybe, v, 40, 7 ; Tite Live,

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296. — Carte de l’Asie, empire des Séleucides.

des Séleucides sont appelés rois d’Asie. C’est le nom par lequel est désigné Antiochus III le Grand. I Mach., viii, 6. De même quand Ptolémée VI Philométor s’empara d’Antioche, après sa victoire sur Alexandre Balas (voir Alexandre Balas), et quand Tryphon, après avoir assassiné le jeune roi Antiochus VI (voir Tryphon et Antiochcs VI), voulut régner à sa place, l'Écriture dit qu’ils mirent sur leur tête le diadème d’Asie. I Mach., xi, 13 ; xii, 39 ; xiii, 32. Enfin Séleucus VI (voir Séleucus VI) est encore appelé roi d’Asie. II Mach., iii, 3.

Dans le partage que les généraux d’Alexandre firent entre eux de son héritage, Séleucus, après la bataille d’Ipsus, « reçut, nous dit Appien, la souveraineté de la Syrie en deçà de l’Euphrate jusqu'à la mer, et celle de la Phrygie jusqu’au milieu du pays ; … il obtint aussi la souveraineté de la Mésopotamie, de l’Arménie et de toutes les parties de la Cappadoce qui portent le nom de Séleucide, celle des Perses, des Parthes, des Bactriens, des Arabes, des Tapuriens, de la Sogdiane, de l’Arachosie et de l’Hyrcanie, ainsi que de tous les peuples qu’Alexandre avait soumis jusqu'à l’Indus. » Appien, Syr., 55. Mais tous ces pays n'étaient pas soumis immédiatement au roi de Syrie. Un certain nombre d’entre eux étaient gouvernés par des princes vassaux. Tels étaient l’Arménie et la Cappadoce.

xxxiii, 38. Il conquit également la Cœlésyrie, la Phénicie et la Palestine, dont s'était emparé Ptolémée III Évergète ; mais, en 217, il céda ces provinces à Ptolémée IV Philopator, après la défaite qu’il essuya à Raphia. Polybe, v, 51-87 ; Justin, xxx, 1. (Voir Antiochus III, Ptolémée III et Ptolémée IV.) Il essaya également de reprendre la Bactriane et la Parthie ; mais il ne réussit qu'à reculer un peu les frontières de la Parthie, agrandie par les conquêtes d’Arsace I 9r. Polybe, x, 27-31 ; Justin, xli, 5. Enfin il fut obligé de céder à Eumène II, roi de Pergame, l’Ionie, la Mysie, la Lydie et la Phrygie. I Mach., viii, 8. (Voir, pour la correction du texte, Antiochus III, col. 691.) Tite Live, xxxvii, 55 ; xxxviii, 39 ; Justin, xxxi, 6 ; Polybe, xxi, 13. Au temps d’Alexandre Balas et de Ptolémée VI Philométor, et, plus tard, au temps de Tryphon, le royaume des Séleucides resta ce qu’il était à la mort d' Antiochus III. Le titre de roi d’Asie n’indique donc pas que les Séleucides aient jamais régné sur l’Asie entière.

II. Asie, province romaine. — Dans le Nouveau Testament, le mot « Asie » désigne la province romaine de ce nom, c’est-à-dire l’ancien royaume de Pergame, ou l’Asie Mineure, conquise et organisée en province. Appien, Mithr., LXI, lxii ; Tacite, Ann., III, 62. Voir la carte, fig. 297. Parmi les étrangers qui étaient présente à Jéru^-