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ASER (TRIBU) — ASFELD


vites, fils de Gerson : Masal, Abdon, Helcath et Rohob, avec leurs faubourgs. Jos., xxi, 30, 31 ; I Par., vi, 62, 74, 75. Pendant que « Zabulon et Nephthali exposaient leur vie à la mort », pour combattre sous Débora et Barac les ennemis d’Israël, les enfants d’Aser se reposaient tranquillement dans leurs ports. Jud., v, 17, 18. Ils aidèrent cependant Gédéon à poursuivre les Madianites. Jud., vii, 23. Les guerriers de cette tribu qui contribuèrent à conférer à David la royauté étaient au nombre de 40000. I Par., xii, 36. Du temps de Salomon, la tribu d’Aser forma, sous le gouvernement de Baana, fils d’Husi, l’une des douze divisions territoriales qui devaient subvenir chacune pendant un mois à l’entretien de la cour. III Reg., iv, 16. Lorsque Ézéchias convoqua Israël et Juda à Jérusalem pour la cérémonie de la Pàque, « quelques hommes d’Aser répondirent à son appel. » II Par., xxx, 11. Dans le - partage symbolique de la Terre Sainte qui termine la prophétie d’Ezéchiel, Aser garde sa position naturelle au nord, Ezech., xlviii, 2, 3, et donne son nom à l’une des trois portes occidentales de la nouvelle Jérusalem. Ezech., xlviii, 34. Dans le Nouveau Testament, Anne la prophétesse, fille de Phanuel, la pieuse veuve qui, au jour de la Présentation du Sauveur, « chantait les louanges du Seigneur, et parlait de lui à tous ceux qui attendaient la rédemption d’Israël, » est de la tribu d’Aser. Luc, ii, 36-38. Cette tribu est enfin nommée pour la dernière fois dans l’Apocalypse, vii, 6 : S. Jean voit parmi les élus qui sont marqués du signe du Dieu vivant « douze mille hommes de la tribu d’Aser », comme des autres tribus d’Israël. A. Legehdre.

4. ASER, ville frontière de la demi-tribu cisjordanienne de Manassé. Jos., xvii, 7. On reconnaît généralement qu’il s’agit ici d’une localité, et non de la tribu de ce nom. L’Onomaslicon, Gœttingue, 1870, p. 222, la mentionne en ces termes : « Aser, ville de la tribu de Manassé ; il existe encore maintenant un village de ce nom, que l’on rencontre près de la grande route, quand on descend de Néapolis à Scythopolis, au quinzième mille de la première de ces villes. » Cf. S. Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 871. Or précisément à cette même distance (environ 22 kilomètres) de Naplouse (autrefois Néapolis), sur la route qui conduit à Beïçân, l’ancienne Scythopolis, se trouve un village appelé Teiasir, dont les deux dernières syllabes reproduisent fidèlement l’antique dénomination 'Aorip. Quelques voyageurs même écrivent Yasir. Cf. Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, 1859, p. 289.

M. V. Guérin, pour qui cette identification est incontestable, décrit Teiasir comme un pauvre « village dont plusieurs maisons sont renversées ; d’autres sont très dégradées ; un certain nombre de pierres de taille, engagées comme matériaux de construction dans la bâtisse de quelques-unes d’entre elles, indiquent que ce village a succédé à une ville antique, dont l’existence en cet endroit est en outre attestée par beaucoup de citernes creusées dans le roc, éparses çà et là ; par les tombeaux de la vallée voisine, et par un très beau mausolée qui se trouve à 250 mètres au sud de la colline. Ce monument, de forme Carrée, mesure extérieurement neuf mètres sur chaque face. Il a été construit avec de magnifiques blocs très bien appareillés et agencés entre eux, et reposant sans ciment les uns sur les autres… Quatre pilastres ornaient les trois faces est, ouest et sud. Quant à la face nord, elle n’en avait que deux. Là, en effet, s’ouvre la baie, encore assez bien conservée, qui donne accès dans la chambre intérieure. Cette baie consiste en deux pieds-droits formés de beaux blocs superposés horizontalement et couronnés d’un superbe linteau monolithe, décoré de moulures à crossettes, moulures qui descendent également le long des pieds-droits… Après l’avoir franchie, on pénètre, par une sorte de petit vestibule, dans une chambre qui, sous

trois niches, devait contenir probablement trois sarcophages, aujourd’hui disparus. » Description de la Palestine, Samarie, t. i, p. 355-357.

5. ASER. Le texte grec de Tobie, i, 2, mentionne aussi une ville d’Aser, 'A<rijp, de la tribu de Nephthali, dans la Galilée. Aucun autre texte ne parle d’une ville de ce nom dans cette contrée. Il faut peut-être lire Asor

('Aaûp), la ville de Jabin. VoirvsoR 1.

A. Legendre.

ASÊRÂH. Voir Aschérah.

    1. ASERGADDA##

ASERGADDA (hébreu : Hâsar Gaddâh ; Septante, Codex Alexandrinus : 'AfrspyaSSâ), ville de la tribu de Juda, située à l’extrémité méridionale de la Palestine. Jos., xv, 27. Son emplacement est inconnu. La première partie du nom, Hâsar, est l'état construit de hâsêr, « lieu entouré de clôtures, » expression correspondant, chez les tribus pastorales de la Bible, au douar des Arabes d’Afrique, Voir Haséroth. On a remarqué que presque toutes les localités dont la dénomination comprend cet élément, comme Hasersual ( HâsarSu' âl), Jos., xv, 28 ; Hasersusa (HâsarSûsâh), Jos., xix, 5, se trouvent dans le désert ou sur les confins du désert. Tel est le cas d’Asergadda. Elle fait partie d’un groupe dont malheureusement peu de noms sont connus, et elle est citée entre Molada et Hassémon. Cette dernière ville n’a pas été retrouvée, mais l’autre est généralement identifiée avec Khirbet el-Milh ou Melah, à l’est de Bersabée (Bir es-Séba). Cf. V. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. iii, p. 184. Trois noms seulement, dans l'énumératîon de Josué, xv, 27-28, la séparent de Bersabée, ce qui nous permet de regarder sa situation comme circonscrite dans ces parages. Eusèbe et saint Jérôme mentionnent Aser et Gadda comme deux villes distinctes de la iribu de Juda. Cf. Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 220, 245 ; S. Jérôme, Liber de situ et nortiinibus locorum hebr., t. xxiii, col. 870, 901. L’absence du vav empêche de diviser ainsi les deux mots Hâsar Gaddâh, et les indications données par Eusèbe et S. Jérôme ne répondent pas au contexte biblique. Cf. Reland, Paleestina ex rnonumentis veteribus illustrata,

Utrecht, 1714, t. ii, p. 707.

A. Legendre.
    1. ASFELD##

ASFELD (Jacques Vincent Bidal d'), théologien français, abbé de Vieu ville, né le 23 janvier 1664, mort à Paris, âgé de quatre-vingt-deux ans, le 21 mai 1745. Tout dévoué à la secte janséniste, il fut un des plus ardents appelants de la bulle Unigenitus, et mêlé à toutes les controverses de cette époque. Exclu de la Sorbonne, exilé en 1721 à Villeneuve-le -Roi, au diocèse de Sens, il persista jusqu'à la fin dans son opiniâtreté. Très lié avec Duguet, attaché comme lui à l’hérésie janséniste, il collabora aux ouvrages que ce dernier publia sur l'Écriture Sainte, sans qu’il soit possible de déterminer d’une manière absolument précise quelle fut sa part de collaboration. Les rédacteurs des Nouvelles ecclésiastiques de 1745, dans la notice élogieuse qu’ils ont consacrée à ce personnage, disent en parlant de ses écrits : « Nous ne connaissons d’ouvrage qui soit constamment de M. l’abbé d’Asfeld, que la préface du livre des Règles pour l’intelligence des Saintes Écritures ; quelque morceau particulier dans les lettres du Prieur pour la défense de ce même ouvrage, qui est de M. Duguet ; l’analyse (du moins tout le monde assure qu’elle est de lui) qui fait les IVe, v" et VIe tomes de l’Explication de la prophétie d’Isaïe, par M. Duguet ; enfin V Explication des livres des Rois et des Paralipomènes, 3 vol. in - 12. » Outre ces ouvrages, divers auteurs attribuent encore à l’abbé d’Asfeld les écrits suivants : 1° Explication littérale de l’ouvrage des six jours, mêlée de réflexions morales (sans nom d’auteur), Bruxelles, 1731, in-12 ; Paris, 1736 ; 2° La Genèse en latin et en français, avec une explication du sens littéral et du sens spirituel, 2 in-12, Paris, 1732 ; 3° Explication

1.-3, 1