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ASÉNAPHAR — ASENETH


contre lui, et il les en punit durement. L’altération du nom d’Assurbanipal en Asénaphar s’explique d’ailleurs plus fecilement que celle d’Asarhaddon : hsjdn venant par contraction de Sa : [an] DN = bs-M-nDN. Le changement de la syllabe finale phal ou pal en phar ou par n’a rien qui puisse surprendre : Phul est devenu Por, dans le Canon de Ptolémée. Aussi cette identification est-elle acceptée par Frd. Delitzsch, Wo lag dos Parodies, in-12, Leipzig, 1881, p. 329 ; ainsi que par Eb. Schrader, qui, après avoir admis l’identification d’Asarhaddon dans la première édition de ses KeiUnschriften und dos Alte

ou au fils leur translation â Samarie, soit à Asarhaddon, parce que c’est lui sans doute qui en avait fait transporter un plus grand nombre, soit à Assurbanipal, son fils, parce que son règne avait été plus glorieux et qu’il était demeuré plus célèbre que celui de son prédécesseur.

F. VlGOUROUX. ASENETH (hébreu : 'Âsenat ; Septante : 'AuevfO, 'Ao-svvéO), fille de Putiphar (hébreu : Pôtîféra'), prêtre d’Héliopolis (hébreu : 'On). Le Pharaon la donna pour épouse à Joseph, qui en eut deux fils, Manassé et Éphraïm. Gen., xli, 45-50 ; xlvi, 20. C’est pour relever l’autorité de

292. — Bataille livrée par Assurbanipal dans le paya dTÉlam. Bas-reliet de Koyoundjik. D’après Layârd, Monuments of Nineveh, t. ii, pi.

Testament, 1872, p. 246, se prononce pour celle d’Assurbanipal dans la seconde, 1883, p. 376. Les textes cunéiformes leur semblent décisifs en faveur d’Assurbanipal.

Il faut observer cependant que, si Assurbanipal seul a pu déporter les Susiens en Samarie, c’est Asarhaddon qui a dû y transporter les Apharsatachéens et les Aphârséens, car c’est Asarhaddon qui s’est emparé des villes médiques de Partakka, Partukka. Guneiform Inscriptions of western A$ia, t. i, pi. 46, col. iv, lignes 19-20 ; Budge, History of Esarhaddon, in-8°, Londres, 1880, p. 68 ; cf. Frd. Delitzsch, dans Bær et Frz. Delitzsch, Libri Danielis, Ezrse et Nehemise, in-8°, Leipzig, p. IX. D’où il faut conclure que les peuples énumérés, LEsdr., IV, 10, ont été déportés, les uns, et c’est probablement le plus grand nombre, par Asarhaddon, et les autres, tels que les Susiens, par Assurbanipal. Les choses étant ainsi, il est difficile de dire avec certitude, en s’en tenant aux renseignements fournis par les inscriptions cunéiformes, quel est le nom de roi caché sous la forme Asénaphar : les déportés ont pu attribuer au père

son premier ministre que ce roi l’unit à la fille du grand prêtre d’un des sacerdoces les plus renommés de l’Egypte. Aseneth, d’après quelques commentateurs, ne serait pas le nom que portait la fille de Putiphar avant son mariage, mais le nom hébraïque que Joseph lui aurait donné. Dans cette hypothèse, on le compare au nom d’homme 'Asnâh, I Esdr., ii, 50, signifiant « grenier » ; on y voit une allusion à l’histoire de Joseph et au nom d'Éphraïm. Cette étymologie n’est guère satisfaisante. Du reste, tout dans ce récit nous porte à voir dans Aseneth le nom égyptien de la fille de Putiphar. Il est cependant difficile de déterminer d’une façon certaine son étymologie. C’est un mot composé pro as, « demeure, siège, » et du nom

bablement de

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la déesse ! W ^.î, NU ou Net : ce qui donne J a *"* J,

Asneth, « demeure (ou siège) de Neith. » Sans doute ce nom n’a pas encore été trouvé sur les monuments, mais il en existe de tout à fait semblables : ainsi AsPtah, « demeure de Ptah ; » As-Menti, « demeure de Menti »