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ASËM — ASÉNAPHAR


parmi ceux qui suivent, Bemmon, qui termine la liste, correspond bien à Khirbel Oumm er-Èoumamîn. Cf. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. ii, p. 277-284, 352-354 ; t. iii, p. 184-188. C’est donc dans ces parages qu’il faudrait chercher Asem, d’autant plus que, en comparant les trois énumérations, Jos., xv, 21-32 ; xix, 2-7 ; I Par., iv, 28-32, elle ne paraît éloignée ni de Bersabée ni de Molada. On a voulu l’identifier avec Eboda, aujourd’hui Abdéh, localité située à huit heures au sud d'Élusa {Kkalasak). Cf. Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 126. La raison étymologique sur laquelle on s’appuie n’a pas de fondement, et la situation d’Asem serait beaucoup trop

au sud.

A. Legendre.
    1. ASÉMONA##

ASÉMONA (hébreu : 'Asmônâh [avec / » élocal], Num., xxxiy, 4 ; Jos., xv, 4 ; 'Asmôn, Num., xxxiv, 5 ; Septante : 'A<rs|itDvâ, Num., xxxiv, 4, 5 ; SeXjtwvdt, Jos., xv, 4), ville frontière, située à l’extrémité méridionale de la Terre Sainte, Num., xxxiv, 4, 5, et appartenant à la tribu de Juda. Jos., xv, 4. Dans la ligne tracée par les auteurs sacrés, formant l’arc de cercle depuis la pointe sud de la mer Morte jusqu'à la Méditerranée, en passant par Cadèsbarné, elle se trouve la plus éloignée vers l’ouest : c’est tout ce que nous savons de certain. On a cependant proposé quelques identifications. Wetzstein, s’appuyant sur la racine du mot 'âsam, « être fort, » 'ésém, « ossements, » pense qu’il s’agit de la longue chaîne du Djebel Yélék, dont le pied occidental est baigné par « le Torrent d’Egypte », Ouadi el-Arisch, ou des deux chaînes parallèles du Djebel RèlâX et du Djebel Yélék, Cf. Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 118. Sur la position respective des deux montagnes, voir Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, 1. 1, p. 185, et là carte. Le fondement de cette opinion semble bien fragile. Trumbull, KadeshBarnea, New-York, 1884, p. 117, 289-291, propose de reconnaître Asémona dans Qaséiméh, groupe de sources ou de bassins, situé à l’est du Djebel Muweiléh, près de la grande route des caravanes entre l’Egypte et la Syrie. Son sentiment s’appuie sur ce fait que le Targum du pseudo -Jonathan, Num., xxxiv, 4, a rendu 'Asmon par DDp, Qesâm, et celui de Jérusalem par D0>p, Qêsam, ce qui répond exactement à l’arabe JU* « .ï, Qaséiméh. La différence entre les lettres initiales, 'aîn et qof, vient des diverses manières d'écrire, Q, K, G, ou les aspirées A, 'A, représentant les variations d’un son guttural. C’est ainsi qu’il identifie une des villes précédentes, Adar, avec Qadeirah, ou Ain Qoudeirah, un peu plus à l’est. En plaçant Cadèsbarné à Aïn-Qadis, comme le veulent bon nombre d’auteurs, il est certain que YOuadi et VAïn Qaséiméh rentrent parfaitement dans la ligne de la frontière méridionale, telle qu’elle est décrite par les Livres Saints.

Voir Cadès. °

A. Legendre.

1. ASÉNA (hébreu : 'Asnâh, « épine, » ou, selon d’autres, « grenier [?] ; » Septante : 'A<tev « ), chef de famille nathinéenne, dont les descendants revinrent de l’exil avec Zorobabel. I Esdr., ii, 50.

2. ASÉNA (hébreu : 'ASnâh ; Septante : "As-ua), ville de la tribu de Juda. Citée après Estaol et Saréa, Jos^ ; xv, 33, elle appartenait' au premier groupe des villes, de « la plaine », et se trouvait sur la frontière des deux tribusde Juda et de Dan. Jos., xix, 41. Si son emplacement certain nous est inconnu, les noms qui précèdent nous permettent de le fixer d’une manière approximative. Estaol est bien identifiée avec Achou’a, et Saréa avec Sara’a, toutes deux voisines l’une de l’autre, et situées 1 en droite ligne à l’ouest de Jérusalem. De même Zanoé, qui suit, est bien Kkirbet Zànou’a. Plusieurs localités ont été proposées pour l’identification de cette première Aséna : — 1° 'Aslin, village formant triangle, vers le nord, avec Achou’a et Sara’a. La position convient parfaitement ; mais le nom laisse un peu à désirer à cause

de l’aï » initial, quoique la permutation entre le schïn hébreu et le sin arabe, entre le nun et le lâm, soit facile à comprendre. — 2° Kefr ffasan, situé un peu plus au nordouest. CI. G. Armstrong, W. Wilson etConder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 18. Cet endroit ne s'écarte pas non plus de la ligne déterminée par le contexte. — 3° Beit Schenna, bien audessus, au nord d’Amouas, Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1876, p. 151 ; 1877, p. 22. Cette localité, au contraire, s'éloigne beaucoup trop des limites voulues, et se trouve plutôt renfermée dans la tribu de Dan. Eùsèbe et saint Jérôme mentionnent une « Asna, de la tribu de Juda », mais sans en indiquer la position. Cf. Onornaslicon, Gœttingue, 1870, p. 220 ; S. Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxill, col. 871. Le village de Bethasan dont parlent ces Pères quelques lignes plus loin, à propos d' « Asan, de la tribu de Juda », semble, à raison de sa distance de Jérusalem, convenir plutôt à notre Aséna. Voir Asan.

A. Legendre.

3. ASÉNA ( nom omis par les Septante ; Vulgate : Esna). Jos. T xv, 43. Voir Esna.

    1. ASÉNAPHAR##

ASÉNAPHAR (chaldéen : 'Osnappar ; dans quelques manuscrits : 'Asnappar ; Septante : 'A(j<jevaq>âp), nom d’un personnage qualifié de grand et de glorieux, mentionné dans la lettre que les ennemis des Juifs écrivirent contre eux au roi de Perse Artaxerxès, I Esdr., rv, 10. Il est dit dans cette lettre, dont le texte est reproduit en chaldéen bu araméen, que divers peuples, au nom desquels la lettre est rédigée, Dinéens, Apharsathachéens, Babyloniens, Susiens, etc., ont été déportés en Samarie par Asénaphar. Cet acte d’autorité, de même que les titres de grand et de glorieux qui lui sont donnés, indiquent que cet Asénaphar est un roi. Or, comme la Samarie fut repeuplée par les rofe d’Assyrie, ce roi est certainement un roi de Ninive. Mais son nom a dû être défiguré par les copistes, comme tant d’autres noms propres, car aucun des monarques qui ont.régné à Ninive "n’est ainsi appelé. Plusieurs commentateurs ont cru à tort qu’Asénaphar était une altération du nom de Salmanasar ou de Sennachérib, les inscriptions assyriennes prouvent qu’il ne peut être question de ces deux rois dans la lettre des ennemis des Juifs. Asarhaddon et Assurbanipal, le fils et le petit-fils de Sennachérib, sont les seuls princes qui aient pu déporter en Samarie les peuples mentionnés I Esdr., iv, 9. Plusieurs exégètes pensent qu’Asarhaddon doit être préféré à Assurbanipal, parce que c’est lui qui est nommé expressément I Esdr., iv, 2 (Asor Haddan) comme l’auteur d’une transportation en Samarie, et que les annales de ce roi nous apprennent qu’il fit déporter dans la terre de Hatti, qui comprenait la Palestine, divers peuples de l’est de son empire qu’il ne nomme pas. Cùneiform Inscriptions of Western Asia, t. i, pi. 45, col. i, lig. 24-34. Néanmoins, comme les Susiens sont nommés parmi les déportés, I Esdr., iv, 9, et qu’Assurbanipéï est le premier roi d’Assyrie qui, d’après ce qu’on sait maintenant, ait pénétré au cœur de l’Elam et se soit emparé de Suse (Annales, col. v, lig. 128-129 ; Alden Smith, Die Keilschrif texte Assurbanipals, in-8°, Leipzig, 1887-1889, Heft i, p. 46-47), il est plus probable qu’Asénaphar est Assurbanipal. Asarhaddon n’a fait aucune campagne contre l'Élam. Assurbanipal, au contraire, lui fit une guerre acharnée, dont il a reproduit une foule d'épisodes dans son palais (fig. 292) ; non seulement il s’empara de Suse, la capitale de ce pays, mais.il nous apprend, dans ses inscriptions, qu’il en déporta les habitants et « les dispersa dans toute l'étendue de son royaume ». (Voir les textes dans G. Smith, History of Assurbanipal, p. 224-233, 247, et dans H. Gelzer, Die Colonie des Osnappar, dans la Zeitschrift fur àgyptische Sprache, 1875, t. xiii, p. 81.) Assurbanipal fit aussi la guerre aux Babyloniens, qui figurent dans la liste I Esdr., iv, 9 ; ils s'étaient révoltés