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ASCHÉRA — ASÉDOTH


à Aphrodite ou Vénus. Une représentation du temple de Paphos, sur une monnaie chypriote du temps de SeptimeSévère, nous permet de voir le cippe qui était l’emblème de la déesse (flg. 290). Cf. F. Lajard, Recherches sur le culte de Vénus, 1837, pi. I, n os 10-12. À l’occasion de la visite de Titus au temple de Paphos, Tacite décrit ainsi la singulière image : « L’idole de la déesse n’a pas la forme humaine ; c’est une colonne ronde dont la base est plus large que le sommet, à la façon d’une borne ; on en ignore

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290. — Temple de Paphos.

ATTOK. KA18. A. 2EIIT. 2EOTHPOS. Tête lanréede l’empereur SeptimeSévère. — % KOINON KYIIPIQN. Temple d’Aphrodite -Astarthé à Paphos. Au fond, au milieu, le cippe de la déesse et, à droite et & gauche, une étoile. De chaque côté, un candélabre. Au haut, le croissant et une étoile. Sur le toit plat du temple, à droite et à gauche, une colombe, l’oisean consacré a Astarthé.

la raison. » Hist., ii, 3. Les colonnes qu’Hérodote, ii, 106, avait vues dans la Palestine de Syrie, et qu’il altribue au conquérant légendaire Sésostris, n'étaient peut-être que des 'Àsêrîm chananéens. — Voir G. W. Collins, 'Asthoreth and the 'Ashera, dans les Proceedings of the Society of Biblical Archxology, juin 1889, p. 291-303. L’auteur a réuni un grand nombre de documents, mais, contrairement à l’opinion commune, il n’identifie point Aschéra et Astarthé ; il soutient même qu’Aschéra était exclusivement un symbole impur. J. Thomas.

    1. ASCHI ben Simaï##

ASCHI ben Simaï, appelé aussi Asché et Asser, un des derniers et des plus célèbres Amoraïm, né en 352, devint chef de l’importante école de Sora, en Babylonie, où il mourut (427), après l’avoir dirigée cinquante - deux ans. Son autorité fut très considérable parmi ses contemporains, et il reçut le titre de Rabbana, « notre maître. » L'élaboration du Talmud de Babylone fut commencée grâce à son initiative. Il consacra sa longue carrière à cette œuvre colossale, rassemblant, coordonnant l'énorme quantité d’explications, de déductions, de développements ajoutés à la Mischna, accumulés pendant trois générations d' Amoraïm, et confiés à la seule mémoire. Il ne se borna pas à une simple compilation, car il ajouta de lui-même de nombreuses et importantes rectifications, décisions, solutions de questions obscures, etc. Son travail fut complété par son fils Mar, par son successeur immédiat Marémar, et surtout par R. Abina. E. Levesque.

    1. ASCHKÉNASI Éliézer ben Elias##

ASCHKÉNASI Éliézer ben Elias, d’abord rabbin à Crémone, alla s'établir à Gonstantinople, puis à Posen, enfin à Gracovie, où il mourut en 1586. Il a donné un commentaire sur le livre d’Esther, Yôsif léqah, ( « Il croîtra en science », Prov., i, 5), in-4', Crémone, 1576. Il en a été donné plusieurs éditions, la dernière, in-4°, Varsovie, 1838. On a aussi de lui une explication de la partie historique du Pentateuque, in-f°, Venise, 1583 ; in f », Cracovio, 1584 ; in-4°, la Haye, 1777, et in-4°, Zolkiew, 1802.

E. Levesque.

    1. ASDOD##

ASDOD, forme hébraïque {'Asdôd) du nom de la ville philistine appelée Azot dans la Vulgate. Voir Azoï.

. ASEBAÏM (hébreu : hassebâîm, nom avec l’article, « les gazelles ; » Septante : 'Atnêweîp, SoSatp.. La Vulgate porte Asebaïm, comme les Septante, I Esdr., ii, 57, . et Sabaïm, II Esdr., vii, 59. Pour les traducteurs grecs, 'A<re6uiet'[i ou Siëaiji est un nom de personne : viol « fa^epâO, utot 'A<Teë<oet'[<., ou vîoi *axapâ8, uiol Saêaiji. Le traducteur latin en fait un nom de lieu ; peut-être parce qu’il a rapproché ce nom du nom à peu près sembable de deux autres localités : Sebo Hm, ville de la vallée de Siddim, Gen., x, 19 ; Deut., xxix, 23, ou Sebo'îm, cité d’ailleurs inconnue, située sur le territoire de Benjamin. I Reg., xiii, 18. La Vulgate a été suivie par un certain nombre de commentateurs. Cependant il paraît difficile de voir dans hassebâîm un nom de lieu. D’abord on ne connaît aucune localité de ce nom. De plus, dans la longue liste de Nathinéens et de descendants dés esclaves de Salomon, donnée dans les deux passages cités, il n’est pas fait mention du lieu d’origine pour les autres personnes. Enfin le texte original, conservé sans variante, Pokérét hassebâîm, ne peut se traduire régulièrement Phoché-. reth de Sabaïm ; il faudrait avant hassebâîm une préposition, jn, min, indiquant le lieu d’origine. Nous avons là

simplement, avec l’article, le nom sebdîm, qui veut dire « gazelles ». Ce mot dépend du précédent, pokérét, de la racine pâkar, « prendre, capturer. » Ces deux mots forment ainsi un nom composé, « le preneur de gazelles : » c’est un surnom qui vraisemblablement supplanta dans l’usage le vrai nom de cet individu. Il faut néanmoins remarquer que la version des Septante suppose que le texte hébreu qu’ils ont traduit portait, non pas benê Pokérét hassebâîm, comme notre texte actuel, mais benê Pokérét, benê hassebâîm, « les fils de Pokérét, les fils de Sébaïm, » et cette leçon pourrait bien être la leçon primitive. E. Levesque.

    1. ASÉDOTH##

ASÉDOTH (hébreu : 'Aëdôp ; Septante : 'A<r » )8tt>6), nom d’une localité voisine du mont Phasga, d’après la Vulgate et les Septante ; mais peut-être aussi nom commun signifiant, d’une façon générale, « le pied d’une montagne, » radiées montis, comme la version latine a traduit elle-même deux fois, Deut., iii, 17 ; iv, 49, ou bien « sources ». Ce doit être un mot très ancien, puisqu’on ne le trouve que dans le Deutéronome, iii, 17 ; iv, 49, et dans le livre de Josué, x, 40 ; xii, 3, 8 ; xiii, 20. Il se rattache à la racine inusitée 'â'sàd, « répandre, » et à l’expression 'éséd hannehaiîm ( Vulgate : scopuli torrentium, « rochers des torrents » ), Num., xxi, 15, que Gesenius, Thésaurus, p. 158, explique ainsi : « lieux bas où se déversent les torrents descendant des montagnes. » On peut diviser en deux catégories les passages dans lesquels il se rencontre. Dans la première, il est employé seul avec l’article, hâ'âsêdôf, Jos., x, 40 ; bâ'âsêdôt, Jos., xii, 8 ; il fait partie d’une énumération comprenant les divisions naturelles d’un pays : hâhâr, « la montagne ; » hannégéb, « le midi ; » hassefêlâh, « la plaine ; » hâ'ârdbâh, « le désert. » Il semble donc conforme au contexte de lui laisser sa signification commune de féminin pluriel, désignant les vallées arrosées par les torrents. Dans la seconde, il est uni au mot Phasga, Deut., iii, 17 ; iv, 49 ; Jos., xii, 3 ; xiii, 20. Il s’agit, dans ces divers endroits, des régions situées au delà du Jourdain et conquises par les Israélites. L’expression 'aMôf hap-Pisgâh paraît destinée à déterminer le massif montagneux qui enferme la mer Morte à l’est, et dans lequel se trouve le mont Phasga. On peut donc encore ici y voir le sens général que nous avons indiqué, « le pied du mont Phasga. » Cependant les explorateurs anglais du Palestine Exploration Fund, prenant le mot 'asdôt dans son sens étymologique, « écoulement, » le traduisent par « sources », et l’identifient avec 'Ayûn Musa, les remarquables « t sources de Moïse » (fig. 291) qui se trouvent au bas du mont Nébo. Cf. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 17 ; Old and New Testament Map of Palestine, Londres, 1890, feuille 15. Cette opf-