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ASARHADDON — ASCALON


sur. le trône de son père. IV Reg., xix, 37. Il habita tour à tourNinive, Calach-Nimroud et Babylone. L'événement principal de son règne fut la conquête de l’Egypte, qui avait osé menacer Sennachérib, et qui disputait l’Asie occidentale aux monarques assyriens, en excitant en Palestine, en Phénicie et en Syrie, des révoltes continuelles. Dans le but d’assurer sa sécurité durant son absence, Asarhaddon commença par saccager la Chaldée et la Phénicie, où se montraient des velléités d’indépendance ; puis il transplanta en Assyrie les Hatti (ou Phéniciens, Palestiniens et Syriens), et mit à leur place les Chaldéens prisonniers et leurs alliés, Élamites, etc., dont ses victoires et celles de Sennachérib son père lui laissaient l’entière disposition. L'Écriture fait allusion à ces événements, I Esdr., IV, 2, 9, 10 : les Babyloniens et les Erchuéens ou habitants d'Ërech, l’Arach de la Genèse, représentent la Chaldée ; les Élamites et les Dinéens appartiennent au pays d'Élam ; enfin les Diévéens, les Apharséens, les Apharsatachéens, — Duua, Parsua et Partakka, dans les textes cunéiformes, — paraissent être des tribus mèdes. Quelques auteurs, H. Gelzer, E. Schrader, Fr. Delitzsch, etc., attribuent exclusivement la transportation de tous ces peuples à Assurbanipal, fils d' Asarhaddon ; mais c’est peu probable, ces dernières populations n'étant pas mentionnées dans les inscriptions de cette époque, tandis qu’on les retrouve dans celles d’Asarhaddon ou de Sennachérib son père.

Pour s’assurer aussi de la fidélité de ceux qui échappaient à la déportation, non moins que pour donner une autre démonstration préalable de sa puissance, Asarhaddon convoqua, probablement à l’entrée ou à l’issue d’une de ses campagnes en Egypte, ses vingt-deux tributaires, rois du pays des Hatti ( Syrie, Judée, Philistie, Phénicie, y compris les colonies phéniciennes de la Méditerranée, Chypre, etc.). Parmi ces tributaires, Asarhaddon mentionne M inasie Sar ir laudi, « Manassé, roi de la ville juive : » nous savons, en effet, par la Bible, qu'à cette époque ce prince avait déjà remplacé sur le trône son père Ézéchias. Quant à la captivité de Manassé, elle trouve sa place marquée par l’assyriologie sous Assurbanipal.

C’est alors que le roi d’Assyrie envahit l’Egypte, détenue par le conquérant éthiopien Tharaca, celui-là même qui avait menacé Sennachérib pendant son expédition de Judée. IV Reg., xix, 9. Après trois ou quatre campagnes (675-671) dirigées contre lui par les Assyriens, Tharaca dut lâcher prise et se réfugier dans sa capitale éthiopienne, nommée Napata, tandis qu' Asarhaddon, maître de la vallée du Nil jusqu’au delà de Thèbes, y plaçait des garnisons, y rétablissait une sorte de féodalité, comprenant une vingtaine de petits États, sous l’hégémonie de Néchao I" de Sais (fondateur de la xxvi c dynastie), et prenait pour lui-même les titres de Sar Musur Sar Sarrani Musur Paturisi Kûsi, « roi d’Egypte, roi des rois d’Egypte, de Thébaïde et d’Ethiopie. » — En 668, Asarhaddon remit le pouvoir à son fils Assurbanipal, et se retira à Babylone, où il ne tarda pas à mourir (667) ; à la même époque, l’Egypte, travaillée et reconquise par Tharaca, se soulevait de nouveau.

Voir Cuneiform inscriptions of Western Asia, t. i, pi. XLvm, 5 ; pi. xlv-xlvii ; t. iii, pi. xv-xvi ; pi. xxix, 2 ; 1. 6-18 ; Layard, Inscriptions in the cuneiform character, pi. xx-xxix ; liv-lvih ; Oppert, Les inscriptions des Sargonides, p. 59 et suiv. ; Fox Talbot, Records of the past, t. iii, p. 109 et suiv. ; Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 239 et suiv. ; Budge, History of Esarhaddon, in-8% Londres, 1880 ; Fr. Harper, Cylinder À of Esarhaddon Inscriptions, in-8°, New-Haven, 1888 ; Eb. Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. ii, p. 120-152, p. 282-285 ; Babylonian Chronicle, dans les Records of the past, new séries, 1. 1, p. 26-29 ; édit. Pinches, p. 9 et 17 ; SchraderWhitehouse, The cuneiform inscriptions and Old Testament, t. ii, p. 17 et suiv. ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., t. iv, p. 251-261 ; Lenor mant-Babelon, Histoire ancienne de l’Orient, t. IV, p. 521 et suiv. ; t. ii, p. 268-275 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, b* édit., p. 449-457 ; G. Rawlinson, The five great Monarchies, t. ii, p. 185-200.

E. Pannier.
    1. ASARMOTH##

ASARMOTH (hébreu : Hâsarmâvét ; Septante : 2ap(iciO). C’est le nom du troisième des treize fils de Jectan, descendant de Sem par Arphaxad, Salé et Héber. Gen., x, 26 ; I Par., i, 20. Les descendants de Jectan, jectanides ou qahtanides, peuplèrent la péninsule arabique. Les fils d’Asarmoth descendirent jusqu'à la partie méridionale qui est en bordure sur l’océan Indien. Ils y trouvèrent déjà établies des peuplades d’origine chamitique, les tribus de Sabatha, Gen., x, 7, avec lesquelles elles se disputèrent la possession du pays. Les Chamites finirent par passer en Afrique, de l’autre côté du détroit, ne laissant que quelques représentants de leur race dans la région primitivement occupée. L’antique territoire des fils de Râsarmâvêt a conservé son nom jusqu'à nos jours ; il s’appelle en arabe ….'1 <ÂC T Hadramaut. Pline, H. N., vi, 28, . en nomme les habitants les « Chatramotites ». L’Hadramaut est borné à l’ouest par l’Yémen, au nord par le désert el-Akhaf, à l’est par le pays d’Oman, au sud par la mer d’Oman et le golfe d’Aden. C’est une région torride et assez insalubre, qui justifie jusqu'à un certain point son nom de « vestibule de la mort » ; car tel est le sens du mot hébreu et du mot arabe correspondant. Le pays est en partie montagneux, et fertile en produits recherchés, la gomme, la myrrhe et surtout l’encens. Les habitants faisaient le commerce de ces divers produits, et servaient d’intermédiaires entre l’Egypte, la Syrie, la Mésopotamie, l’Inde et l’Afrique. Leurs ports sur l’océan Indien étaient des entrepôts ouverts aux navigateurs étrangers ; car eux-mêmes ne s’aventuraient pas loin sur la mer. On ne sait rien de bien précis sur l’histoire de ce peuple avant la conquête musulmane.

H. Lesêthe.

    1. ASASONTHAMAR##

ASASONTHAMAR (hébreu : Hasàsôn et Hasesôn tâmâr ; Septante : 'A<ro « 70v6aii.ap et 'Adajav ©a[i<£p), nom primitif, Gen., xiv, 7, et II Par., xx, 2, de la ville appelée plus tard Engaddi, sur la rive occidentale de la mer Morte. Voir Engaddi.

    1. ASBAÏ##

ASBAÏ (hébreu : 'Ezbâï ; Septante : 'AÇoêaOi père de Naaraï, un des vaillants guerriers de l’armée de David, d’après I Par., xi, 37 ; mais ce nom paraît altéré. D’après, le passage parallèle, II Reg., xxiii, 35, Asbaï est poui* Arbi ou plutôt Arab, ville de Juda d’où ce guerrier était originaire (voir Arab et Arbi), et il faut lire Pharaï au lieu de Naaraï. J ^

ASBÊA'. Voir Aschbéa.

    1. ASBEL##

ASBEL (hébreu : 'ASbêl ; Septante : 'Aaë-f[l, 'A<ru6rip), deuxième fils de Benjamin. Gen., xlvi, 21 ; Num., xxvi, 38 ; I Par., viii, 1.

    1. ASBÉLITES##

ASBÉLITES (hébreu : Hâ'asbêli (avec l’article) ; Septante : 6 'Aavtirp(), les descendants d’Asbel, fils de Benjamin. Num., xxvi, 38.

    1. ASCALON##

ASCALON ( hébreu : 'ÂSqelôn ; Septante : 'AdxâXuv), une des cinq principales villes des Philistins, Jos., xiii, 3 ; I Reg., vi, 17, sur la Méditerranée, dans la plaine de la Séphéla, entre Gaza et Azot (fig.285). C'était la seule des cités philistines située sur le rivage de la mer. Elle était à 520 stades (Josèphe, Bell, jud., III, ii, 1, édit. Didot, t. ii, p. 145) ou 53 milles (Table de Peutinger) de Jérusalem (97 kilomètres envi 285. — Monnaie dMscalon.

Tête de femme tourelée.

fy AS. Une galère.