1, 2 ; xiii, 9, 16 ; Jud., xi, 13 ; IV Reg., x, 33. Voir la carte du pays d’Ammon, col. 490. Dans plusieurs des passages que nous venons d'énumérer, il sert à déterminer le site d’Aroër, « qui est sur la rive de l’Arnon. » Mésa, dans sa fameuse stèle, ligne 26, se vante d’avoir « fait la route de l’Arnon ». Cf. A. de Villefosse, Notice des monuments provenant de la Palestine et conservés au musée du Louvre, Paris, 1879, p. 2, 4 ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., Paris, 1889, t. iv, p. 62. Josèphe le décrit comme « prenant sa source dans les montagnes de l’Arabie, et, après avoir traversé tout le désert (êpriiioç), se jetant dans le lac Asphaltite ». Ant. jud., IV, v, 1. Eusèbe et saint Jérôme parlent d’un endroit de la vallée de l’Arnon, situé au nord d’Aréopolis, « plein d’horreur et de périls, » gardé par des postes militaires, détails qui correspondent exactement à la description des voyageurs modernes. Cf. Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 212 ;
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274. — Coupe transversale de la vallée de l’Ouadi-ModJib.
a. Calcaire à silex rouge à la surface. — o. Marnes à Pholadomya Luynesi. — c. Calcaires gris compacts. — d. Alternances de marnes crayeuses, jaunes et rouges, avec des calcaires tabulaires jaune nankin à Ammonites Luynesi. — e. Calcaire tendre à Ostrea Mermeti, var., minor, 0. vesteularis, var., Jitdaïca. — I. Marnes grises à Eemiaster Foumeli, Ostrea Oliftiponensis, Mermeti, var., carimata, Plicatula Reynesi, Pholadomya, Venus. — g. Calcaire marneux avec bivalves et gastéropodes. — h. Marnes blanchâtres à exogyres. — i. Calcaires jaunes à Ptérodontes et autres gastéropodes. — j. Calcaires à O. Flabellata, A/ricana, var., Gonyopigus Brossardi, Solectypus Lartetl, Èeterodiadema Libycum, Pterodonta elongata et nodules de spath calcaire. — k. Marne verte salifère. — l. Grès blanc. — m. Grès rouge. — T. Tufs d’incrustation. — De l’autre coté de l’Ouadl-Modjib, c’est la même succession.
S. Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 861. La version arabe du Pentateuque, œuvre du Samaritain Abou-Saïd (xie ou xiie siècle), traduit toujours Arnon par w^= » - ; - « , Mûdjeb. Aboulféda, Tabulée Syrisc, édit. Kœhler, Leipzig, 1766, p. 91, avait également ce nom, changé à tort par l'éditeur. Cf. W. Gesenius, Der Prophet Jesaia, Leipzig, 1821, t. ii, p. 541.
L’ouadi el-Modjib se forme de deux torrents, qui, se creusant un lit dans l'épaisseur du plateau oriental, prennent naissance à une assez grande distance. L’un est le Séil (ruisseau) es-Saidéh, dont la source se trouve au nord-est de Qoutranéh, sur le Derb el-Hadj ou « route des Pèlerins », et qui se dirige vers le nord-ouest entre le Djebel et-Tarfouiyéh et le Djebel el-Ghoûouéitéh. L’autre est l’Enkeiléh, formé lui-même du Ledjoum et du Baloûa, le premier venant du nord-est, le second de l’est. Avant de se jeter dans la mer Morte, il reçoit le Séil Heidân, qui descend également du nord-est.
La vallée de l’Arnon ressemble à une faille énorme, creusée par quelque tremblement de terre dans des assises superposées de basalte, de calcaire, de marne et de grès. (Voir, pour la coupe géologique, fig. 274, d’après Lartet, dans de Luynes, Voyage d’exploration à la mer Morte, Paris, s. d., pi. v, fig. 6 ; cf. t. iii, p. 70). Sa largeur, à l’endroit où on la traverse ordinairement, au-dessous d’Ara’ir (Aroër), est de quatre à cinq kilomètres d’une crête à l’autre, et sa profondeur, du côté sud, un peu plus élevé que le côté nord, est d’environ 650 mètres. La pente septentrionale, à laquelle une végétation assez rare donne une faible teinte de verdure, est si escarpée, qu’il est prudent de descendre de cheval.
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275. — L’embouchure de l’Arnon.
Un sentier mal tracé serpente à travers des terrains où brille le gypse laminaire mêlé à des blocs de basalte, où les bancs calcaires affectent tantôt l’apparence de murs cyclopéens, tantôt celle de colonnes égyptiennes gigantesques, imitant les restes d’un temple antique creusé dans la montagne. C’est une passe dangereuse, où les voleurs, cachés derrière les rochers, attendent et attaquent facilement le voyageur. L’escarpement méridional, encombré par les fragments de roches qui se sont détachés des strates supérieurs, est moins raide. Le point de départ de la descente, sur la route de Rabbah ou Ar-Moab à Dhibân (Dibon), est marqué par un térébinthe, parfaitement visible sur le plateau privé d’arbres, et point de repère précieux pour indiquer le sentier. Celui-ci, suivant une ancienne voie romaine dont on reconnaît çà et là les traces, descend en zigzag sur les flancs abrupts du précipice, au milieu des rocs éboulés.
Au fond de ce gigantesque ravin coule un petit ruisseau, dont le cours est marqué par une bordure d’arbres