Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/583

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


DICTIONNAIRE
DE LA BIBLE
A
(suite)

ARNALD Richard, théologien anglican, né à Londres en 1700, mort le 4 septembre 1756. Il fit ses études à Cambridge, et obtint dans la suite une prébende à Lincoln. Il est surtout connu par son commentaire sur les livres deutérocanoniques, le premier qui ait été publié sur ce sujet en Angleterre, A critical commentary on the books of the Apocrypha, in-f° », Londres, 1748. Ce travail fut imprimé comme une suite des commentaires de l’Écriture par Patricket Lowth. Voir Patrick. Le commentaire du livre de la Sagesse avait paru en 1744 ; celui de l’Ecclésiastique en 1748 ; ceux de Tobie, de Judith, de Baruch, de l’histoire de Susanne, de Bel et du dragon, avec des dissertations sur les livres des Machabées, parurent en 1752. J. R. Pitman a publié une nouvelle édition du Critical commentary upon the apocryphal Books, in-4°, Londres, 1822. Voir History of Corpus Christi College, Cambridge, 1831, p. 456 ; W. Orme, Bibliotheca biblica, 1824, p. 13-14.


ARNAN (hébreu : ’Arnân, « agile » ; Septante : Ὀρνά), père d’Obdia, de la postérité de Zorobabel. I Par., III, 21.


ARNAULD Antoine, surnommé le Grand, théologien janséniste français, né à Paris le 6 février 1612, mort à Bruxelles le 8 août 1694, était le vingtième enfant d’Antoine Arnauld, avocat général de Catherine de Médicis. Il fit ses études au collège de Calvi-Sorbonne, et sa philosophie au collège de Lisieux. Sur les conseils de l’abbé de Saint-Cyran, il se destina à l’état ecclésiastique, et suivit les cours du Dr  Lescot, confesseur de Richelieu, et depuis évêque de Chartres. En 1636, il présentait une thèse sur la grâce, et ne craignait pas de se mettre en contradiction avec les doctrines de son maître. En 1641. il était ordonné prêtre, mais ne put être admis parmi les docteurs de la maison de Sorbonne qu’après la mort de Richelieu. En 1642 paraissait son trop célèbre ouvrage De la fréquente communion. A partir de ce moment, Arnauld devint un des chefs du parti janséniste. Il prit ouvertement la défense de l’évêque d’Ypres et de l'Augustinus, et en 1656 il fut exclut de la Société de Sorbonne. Il se retira alors à Port-Royal, où il resta douze ans. De retour à Paris en 1668, lors delà paix de Clément IX, son ardeur lui suscita bientôt de nouveaux embarras. Il se cacha pendant quelque temps dans cette ville, puis se réfugia dans les Pays-Bas. Il mourut à Bruxelles, le 8 août 1694, entre les bras du P. Quesnel, son fidèle disciple, et sans avoir voulu se soumettre aux décisions de l’Église.

Arnauld a composé un très grand nombre d’ouvrages et on compte jusqu’à cent trente-cinq volumes sortis de sa plume. Ses œuvres ont été publiées en quarante-huit volumes in-4°, Lausanne, 1775 et suiv. Les tomes v-ix contiennent ses travaux exégétiques, qui sont :
Réflexions sur le psaume cxxxvi : Super flumina Babylonis.
Historia et concordia evangelica, Paris, 1653. Le Dr  Arnauld publia lui-même une traduction de cet ouvrage, qui parut pour la première fois en 1669.
Remarques sur les principales erreurs d’un livre intitulé : L’ancienne nouveauté de l’Écriture Sainte, ou l’Eglise triomphante en terre, Paris, 1665. Cet ouvrage est dirigé contre Nicolas Charpy, dit Sainte-Croix, visionnaire qui annonçait une transformation de l’Église et la venue prochaine de l’Antéchrist.
Le Nouveau Testament de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec les différences du grec et de la Vulgate. La première édition de cette traduction, à laquelle travaillèrent Antoine Lemaitre, Isaac Lemaître, Antoine Arnauld, Pierre Nicole et plusieurs autres jansénistes, parut en 1667, avec l’approbation de l’archevêque de Cambrai. Cet ouvrage est célèbre sous le nom de Nouveau Testament de Mons. Les traducteurs abandonnent souvent la Vulgate pour le texte grec, s’attachent à des traductions calvinistes, et sollicitent les textes en faveur des erreurs jansénistes. Cette traduction fut condamnée par Clément IX en 1668, et par Innocent XI en 1679.
Défense de la traduction du Nouveau Testament imprimée à Mons contre les sermons du P. Maimbourg, Paris, 1667.
Abus et nullité de l’ordonnance de Monseigneur l’Archevêque de Paris, par laquelle il a défendu de lire et de débiter la traduction française du Nouveau Testament imprimée à Mons, 1668,
Remarques sur la requête présentée au Roi par Monseigneur l’Archevêque d’Ambrun contre la traduction du Nouveau Testament imprimée à Mons, 1668.
Requête au Roi pour demander permission de répondre au livre de M. Mallet contre la traduction du Nouveau Testament de Mons, 1678.
Nouvelle défense de la traduction du Nouveau Testament imprimée à Mons contre le livre de M. Mallet, docteur de Sorbonne, chanoine et archidiacre de Rouen, 2 in-8°, Cologne, 1680.
De la lecture de l’Écriture Sainte contre les paradoxes extravagants et impies de M. Mallet, dans son livre intitulé : De la lecture de l’Écriture Sainte en langue vulgaire, in-8°, Anvers, 1680.
Défense des versions de l’Écriture Sainte, des Offices de l’Église…, contre la sentence de l’Official de Paris du 10 avril 1688, Cologne, 1688.
Règles pour discerner les bonnes et les mauvaises critiques des