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ARMENIE


quelques interprétations extravagantes, qui ont vu dans Thogormah les Boréades et les Goths (par exemple, le Chrome. Paschale, 27, t. xcii, col. 120, Patr. gr.), ou bien encore les Turcs et les Hongrois (Joseph ben-Gorion, dans Bochart, Phaleg., 1. 1, Leyde, 1692, col. 198 et 199), on peut réduire à deux toutes les identifications proposées jusqu’ici : l’Asie Mineure (Phrygie et Cappadoce) et l’ouest de la Grande Arménie. Joséphe, Ant. jud., i, vi, 1 ; S. Jérôme, Qusest. hebr. in Gen., x, 3, t. xxiii, col. 951, et Zonaras, Ann., i, 5, identifient Thogormah avec la Phrygie. C’est aussi l’opinion des Targums (Targum de Jérus., Gen., x, 3), car c’est la Phrygie que ceux-ci sem rité de ses chevaux (TTomère, Iliad., iii, 185 ; Claudien, Laus seren., 191), l’Arménie ne l'était pas moins. Strabon, xi, 14, 9 ; cf. Hérodote, i, 194. D’ailleurs les deux peuples étaient apparentés l’un à l’autre. Les Arméniens étaient une colonie des Phrygiens, « 7101x01, Hérodote, vii, 73, et ils avaient gardé dans leur langage des traces de leur origine : v/j ^ wvrj 7to), Xâ çpuYc'Çouatv. Eudoxe, dans Etienne de Byzance, au mot 'Apjjieviâ. Cependant la grande majorité des géographes, par exemple H. Kiepert, Monatsberichte de l’académie de Berlin, 1859, p. 201 ; des archéologues, notamment Fr. Leuormant, Les origines, p. 402 et suiv., et des exégètes modernes se rangent à l’identification de Tho Tt "…If" — — -" " _.

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273. — Carte de l’Arménie.

Ment désigner sous le nom de Barbarie. Bochart, Phaleg., col. 170 ; Fr. Lenormant, Les origines, t. 11, p. 401 et suiv. — Eusèbe, Chrome, bipart., édition Aucher, 11, p. 12 ; George le Syncelle, le Scholiaste grec d'Ézéchiel, xxxviii, 6, dans le manuscrit de la version des Septante de la bibliothèque Vaticane, et peut-être aussi les docteurs du Talmud et du Midrasch (voir Lenormant, Origines, 11, p. 402) identifient Thogormah avec l’Arménie. Bochart penche pour la Cappadoce et se prévaut de la leçon Qo^ix^i des Septante, pour suggérer l’assimilation des Trocmes ou Trogmes des classiques (Strabon, IV, 1, 13 ; XII, v, l-2, etc.) au Thogormah de la Bible. Phaleg-, col. 178. Ce dernier point n’est pas acceptable, les Trocmes ne s'étant guère établis en Galatie et en Cappadoce qu’au nr 3 siècle avant J.-C. Lenormant, Les origines, 1. 11, p. 405. Il est d’ailleurs assez difficile de se prononcer, l’Arménie et la Cappadoce, ou la Phrygie, donnant également satisfaction aux deux passages d'Ézéchiel. La Phrygie comme l’Arménie et la Cappadoce sont également au nord relativement à la Palestine. Si la Phrygie était renommée pour la supério gormah avec l’Arménie occidentale, sur la rive gauche de l’Euphrate, avant sa réunion avec le Mourad-Sou. Telle est en particulier l’opinion de Dillmann, Genesis, 1886, p. 172 ; du P. Knabenbauer, Etechiel, p. 274. Smend, Ezechiel, 1880, p. 202, accepterait indifféremment la Phrygie, la Cappadoce ou l’Arménie. Franz Delitzsch, Genesis, 1887, p. 205, opinerait volontiers pour l’Arménie occidentale ; mais il est tenté d’y substituer la province de Méliténe, sur la rive droite du fleuve, et cela parce que son fils Friedrich a proposé d’identifier le Thogormah d’Ezéchiel avec la ville de Til-Garimmu, que les textes assyriens nous disent avoir existé dans cette province. Fried. Delitzsch, ~Vo lag das Paradies, p. 216 ; Dillman, loc. cit., pensent que cette identification n’est pas suffisamment prouvée. Cf. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, 1883, p. 85 ; Lenormant, Les origines, t. ii, p. 408 et suiv.

II. Géographie. — L’Arménie est un massif montagneux, compris entre les 36° et 44° de longitude est Paris, d’une part, et_ les 38° et 41° de latitude nord, d’autre part. Cepen-