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ARMÉES ÉTRANGÈRES (ROMAINE)


de 30 hommes. Chaque turrna avait trois decuriones, trois optiones (sorte d’adjudant) et un vexillum ou étendard. Le commandement des légions fut variable, comme toutes les autres charges républicaines, jusqu’à la fin de la république. Les officiers supérieurs étaient six tribuni militum ; deux d’entre eux commandaient pendant deux mois, un jour chacun alternativement ; au-dessous d’eux étaient les soixante centurions, qui commandaient aux soixante centuries. — La nomination des tribuns militaires était faite aux temps les plus anciens par les consuls, mais dans la suite elle fut faite dans les cornitia tributa (assemblées des tribus ou des quartiers) au moins pour les premières légions ; quant aux autres, le choix resta attribué aux consuls. Ceux qui avaient été élus par les comices s’appelaient tribuni militum a populo ; les autres prenaient le nom de tribuni rufuli, de Rutilius Rufus, qui avait présenté la loi en vertu de laquelle ils

pas de recrues aux légions, mais elles étaient tenues de donner un certain nombre de soldats de terre et de mer, selon leurs conventions spéciales avec Rome. — L’armée des socii se divisait en aise et en cohortes. Elle était composée de quatre légions, commandées par douze chefs appelés prœfecti sociorum. Ceux-ci étaient nommés par les consuls de Rome, et leur, grade correspondait à celui des tribuns militaires. Il ne faut pas les confondre avec les commandants indigènes de ces troupes, qui, d’après Tite-Liye, xxv, 14, 4, s’appelaient prœtores. — Les socii se partageaient en ordinaires et en extraordinaires : les premiers partagés en deux ailes de dix cohortes, formant un total de 8400 hommes ; les seconds, comprenant quatre cohortes de 400 hommes chacune. — La cavalerie des socii se divisait en aise et en turmse.

c) Auxilia. — Jusqu’aux guerres puniques, l’armée romaine se composa des deux éléments dont nous venons

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271. — Soldats romains. Colonne Trajane, à Rome.

L’armée romaine est en Dacle. Au bas, à gauche, des soldats, dont l’un tient une lance avec son bouclier, conduisent des chevaux qu’on vient de débarquer. Au-dessus sont des gardes du corps, armés du bouclier ; Ils se distinguent par la peau d’ours sur la tête et par les cercles de métal destinés à soutenir cette coiffure. Devant les gardes marche la cohorte auxiliaire germaine, vêtue seulement d’un pantalon, tenant le bouclier de la main gauche et la massue de la droite. Elle suit l’empereur Trajan, qui traverse à cheval une forêt. Deux cavaliers, équités slngulares de la garde, viennent lui annoncer l’approche de l’ennemi. À droite, des cavaliers romains combattent contre les Daces.

étaient nommés. Les tribuns n’étaient pas pris parmi les centurions, mais parmi les jeunes gens de famille sénatoriale ou équestre, qui inauguraient par cette charge leur carrière politique. Tous les tribuns portaient comme marque distinctive l’anneau d’or des chevaliers, et se divisaient en laticlavii (d’origine sénatoriale) et angusticlavii (d’origine équestre).

Les soixante centurions des légions étaient choisis au nom des consuls par les tribuns, et portaient pour insigne un cep de vigne, qui indiquait l’autorité dont ils étaient investis pour punir les soldats. Le premier poste parmi les centurions était celui de primipilus ou commandant du premier manipule des triarii. Les centurions n’étaient pas ordinairement promus à des grades supérieurs ; mais, leur temps de service terminé, ils se retiraient dans la vie privée, et étaient quelquefois élevés à l’ordre équestre.

Du temps de Polybe, on recrutait ordinairement chaque année quatre légions, qui, unies à un contingent correspondant de socii, formaient deux armées consulaires. — Les seuls citoyens romains étaient appelés à servir dans les légions. Pendant la durée de son service militaire, de dix-sept à quarante-six ans, le soldat légionnaire était obligé à seize ou tout au plus à vingt campagnes, et le soldat de cavalerie à dix seulement.

b) Les « socii ». — Aux légions s’adjoignaient les troupes des socii. Après la dissolution de la ligue latine, on doit entendre par socii les contingents des villes confédérées et des colonies latines. Celles-ci ne fournissaient

de parler. Mais quand les Romains commencèrent à faire la guerre hors de l’Italie, ils prirent dans les pays où ils combattirent d’autres troupes qui constituèrent une classe spéciale et distincte, appelée auxilia (troupes auxiliaires). Cf. I Mach., viii, 25. Le nombre de soldats qu’elle comprenait n’était pas fixé relativement aux légions, mais il variait selon les temps et les circonstances. Plus tard, dans la période postérieure, lorsque les socii, ayant reçu le droit de cité, formèrent une partie intégrante de l’armée romaine, il n’y eut plus que deux classes de soldats, c’est-à-dire les romains et les auxiliaires.

d) Cohorte prétorienne. — Outre ces différents corps et en dehors des légions, il existait aussi une délecta manus imperatoris ou cohors prsetoria. Elle fut diversement organisée selon les temps, mais elle constitua toujours la garde d’élite du commandant en chef. À la fin de la république, chaque commandant avait sa cohorte prétorienne, composée d’infanterie et de cavalerie.

2° L’ARMÉE SOU AISE À UX PREMIERS TEMPS DE L’EMPIRE.

— Avec la monarchie, l’armée romaine (fig. 271), qui n’avait été jusque-là que temporaire et composée de soldats levés seulement pour une campagne, se transforma en armée permanente, qui subsista même en temps de paix ; elle jura fidélité au prince comme imperator, et elle fut ordinairement commandée dans les provinces par les legati Augusti pro prsetore, et à Rome par les trois préfets du prétoire, de la cité et des vigiles. — Dans l’armée impériale réorganisée par Auguste, on doit distinguer six divi-