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ARIMATHIE


Les rues sont peu nombreuses et très sales quand il a plu ; les maisons sont en pierre, quelques-unes assez grandes et bien bâties. Ramléh est actuellement une ville de 5 000 habitants ( Frère Liévin).

Le couvent latin, situé à l’ouest de la ville, est vaste et bien distribué ; il a été fondé en 1240 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, sur l’emplacement d’un ancien khan : il est confié aux Pères franciscains, qui y reçoivent les pèlerins. La chapelle du couvent a été bâtie, dit-on, sur l’emplacement de la maison de Joseph d’Arimathie. D’après une autre tradition, relatée par Boniface de Raguse (xvie siècle), elle aurait remplacé l’atelier où Nicodème travailla le crucifix miraculeux, vénéré actuellement dans la cathédrale de Lucques, et dont la tête du Christ fut sculptée, dit-on, pendant le sommeil de Nicodème, par une main céleste. L’enceinte ancienne de la ville, avec ses douze portes, n’existe plus. En dehors de

sons qu’il en donne dans un travail manuscrit qui nous a été communiqué. Eusèbe identifie Arimathie avec Ramatha ou Ramathaïm-Sophim, la patrie de Samuel, et la place dans le voisinage de Lydda. Saint Jérôme ajoute qu’elle était dans le district de Thamna. Ces deux écrivains nous assurent que de leur temps Arimathie était appelée Remphis (Eusèbe) ou Remphtis (Jérôme). Où est située Rempli tis-Arimathie ? Ce n’est pas Ramléh, pour les raisons qu’en a présentées Robinson ; ni Beth-Rimah, comme l’avait soutenu van de Velde, Map of holy Land, Gotha, 1865. Rimah, avec l’article ha-Rimah, est sans doute identique à Ramah, Ramatha et Arimathie ; de plus, cette localité est certainement dans la Thamnitique et dans la montagne d'Éphraïm ; mais ce nom semble être le nom ancien : il était déjà connu lors de la rédaction du Talmud e en tout cas.1 existait au temps d’Eusèbe et de saint Jérôme ; ce ne peut donc être la RemnV, M..7

e la rte mpntis indiquée par eux.

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255, — Vue de Ramk’h d’après une photographie.

la ville, on va visiter la mosquée Blanche et la tour des Quarante Martyrs (fig. 256), du haut de laquelle on a une vue splendide sur Jaffa et les montagnes de la Judée.

D’après la tradition citée plus haut, Ramléh aurait occupé l’emplacement de l’ancienne Arimathie. Mais si nous en croyons les écrivains arabes, Aboulféda en particulier, Tab. Syr., édit. Kôhler, p. 79, elle aurait été fondée en 716 par Soliman, fils d’Abd el-Mélek ; Guillaume de Tyr et Marinus Sanutus confirment ce renseignement. Robinson rejette l’identification de Ramléh avec Arimathie ; les textes anciens, d’après lui, indiqueraient plutôt un emplacement au nord-est ou à l’est qu’au sud de Lydda. Biblical Researches in Palestine, l re édit., t. iii, p. 40-43. En outre, dit-il : 1° la tradition sur Ramléhvrimathie ne remonte qu’au ix B siècle ; les pèlerins plus anciens ont cité les villes voisines sans en parler. 2° Ramléh, ainsi que nous l’avons dit plus haut, n’aurait pas succédé à une ville ancienne, mais aurait été, d’après les géographes arabes, fondée au vm « siècle par Soliman, fils d’Abd el-Mélek. 3° Les deux noms Ramah et Ramléh sont, étymologiquement parlant, tout à fait différents : Ramléh signifie sable, et Ramah hauteur. Cette objection est réfutée par M. Guérin, Judée, t. i, p. 48-55.

M. L. Heidet, professeur à l'École biblique de Jérusalem, identifie Arimathie avec Rentis, localité située au nordest de Loudd, l’ancienne Lydda. Voici en résumé les rai « Il est impossible, écrit M. Heidet, de ne pas reconnaître ce nom dans la localité actuelle de Rentis. Le ?, ph, est ici pour l’euphonie, comme dans BeOpa^Oà ou Bethromphta de YOnomaslicon, pour Beth-Ramtha. Le mot vrai est donc Rendis. La suppression du t dans le texte d’Eusèbe peut être le fait des copistes, à moins qu’il n’ait été supprimé pour raison d’euphonie. Le changement de m en n est ordinaire chez les Arabes. Rentis est un village où se voient de nombreuses ruines, des citernes et des tombes anciennes. On y remarque en particulier les débris d’une église dans le village même, et au dehors, à peu de distance, les habitants signalent les restes d’une grande et belle mosaïque, qu’ils disent être les restes d’une autre église. Le village est sur une hauteur au sommet allongé, s' élevant de 220 mètres au-dessus de la Méditerranée, et dominant tous les environs et la grande plaine. Rentis est à trois lieues au nord-est de Lydda, à deux lieues à l’ouest de Beth-Rimah. Tous les caractères spécifiques de Ramothaïm lui conviennent. Un document officiel vient attester que, pour les croisés de Terre Sainte, Rentis était Arimathie, patrie de Joseph : c’est un chapitre des Assises de Jérusalem. Le voici en français moderne : « Quels « sont les sullïagants de Saint - Georges de Lvdda. — « … L’abbé de Saint-Joseph d’Arirnathie, laquelle est maillet tenant appelée Rantis… » Les autres documents de cette période sont rares. On trouve un pèlerin anonvme de 1 ILO, qui indique Arimathie à quatre milles de Lydda. Deux