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ARESI — ARETIUS


tum spirituali sensu, in-4o, Milan, 1640 ; Vélitationes sex in Apocalypsim, in-f", Milan, 1647, ouvrage posthume édité par le P. Paul Sfondrati, qui y joignit une Vie de l’auteur. L. Guillereau.

    1. ARÉTAS##

ARÉTAS (grec : 'ApÉTaç ; nabatéen : ffartat), nom de plusieurs rois des Nabatéens ou d’Arabie Pétrée. L'Écriture n’en mentionne que deux :

1. ARÉTAS Ier, contemporain du grand prêtre Jason et d’Antiochus Épiphane, vers 170 avant J.-C., le plus ancien roi connu de ce nom. Ce fut lui qui empêcha Jason, poursuivi par Antiochus IV, de trouver un refuge dans le pays des Ammonites, qui devait être par conséquent sous la domination du roi des Arabes. L'Écriture donne à Arétas le titre de t’jpavvo ; . II Mach., v, 8.

2. ARÉTAS iV PHILODÈME, contemporain de saint Paul (7 avant J.-C. - 40après J.-C). II Cor., xi, 32 (fig. 250). Arétas porta d’abord le nom d’AZnéas. À la mort d’ObodasII,

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250. — Monnaie d' Arétas IV Philodème.

Tête imberbe et lamée a droite. — % Femme debout à gauche, levant la main droite. 1TD32-fro nm ["]. — „rnw (Arétas, roi de Nabat. Année…).

roi des Nabatéens, il changea son nom en celui d' Arétas et prit possession du trône. Josèphe, Ant. jud., XVI, iv, 4. Il trouva un compétiteur en la personne de Syllæus, qui l’accusa auprès d’Auguste d’avoir pris le titre de roi sans la permission impériale. Arétas écrivit à l’empereur pour se justifier, et accusa Syllæus d’avoir fait empoisonner Obodas. Il joignit à sa lettre l’envoi d’une couronne d’or du poids de plusieurs talents. Auguste renvoya le présent ; mais, bientôt après, Nicolas de Damas, venu à Êome pour plaider la cause d’Hérode Ier, démasqua Syllæus, qui fut condamné a mort. Josèphe, Ant. jud., XV, K, 4 ; x, 8 et 9. Auguste, toujours mal disposé pour Arétas, voulait donner ses États à Hérode Ier, mais il changea d’avis en apprenant la manière indigne dont ce dernier traitait ses fils ; il se contenta de blâmer Arétas d’avoir pris le titre de roi sans son ordre, accepta ses présents et le confirma dans sa royauté. Josèphe, Ant. jud., XVI, ix, 9 ; Strabon, xvi, p. 782 ; Nicolas de Damas, dans C. Mùller, Fragm. hist. grsec, t. iii, p. 351. Devenu l’allié des Romains, en haine d’Hérode, Arétas fournit des troupes auxiliaires au légat de Syrie Varus, dans la guerre qu’il fit, l’an 4 après J.-C, aux Juifs révoltés. Josèphe, Ant. jud., XVII, x, 9 ; Bell, jud., II, v, 1. Plus tard cependant il donna sa fille en mariage au tétrarque Hérode Antipas ; mais celui-ci la répudia pour épouser Hérodiade, femme de son frère Philippe. La fille. d’Arétas se réfugia auprès de son père, qui déclara la guerre au tétrarque et le vainquit. Hérode invoqua le secours des Romains. Sur l’ordre de Tibère, Vitellius, légat de Syrie, marcha contre Arétas ; mais, à la nouvelle de la mort de l’empereur, il abandonna la campagne. Josèphe, Ant. jud., XVIII, v, 1-3. Ce fift probablement alors que le roi des Nabatéens reprit possession de Damas, qui avait appartenu à son prédécesseur. Deux faits appuient cette hypothèse : 1o Caligula apporta de grands changements dans les royaumes vassaux de Rome ; 2o la série des monnaies de Damas portant l’effigie impériale s’interrompt pendant les règnes de Caligula et de Claude. Mionnet, Description des monnaies, t. v, p. 286 ; Supplément, t. viii, p. 193 ; De Saulcy,

Numismatique de la Terre Sainte, p. 36. Saint Paul, qui venait de se convertir au Christianisme, fut obligé de se faire descendre, pendant la nuit, dans une corbeille, le long des remparts, pour échapper aux poursuites de l’ethnarque ou gouverneur q’u’Arétas avait placé à la tête de la ville. II Cor., xi, 32-33. Quelques auteurs ont pensé que cet événement avait eu lieu pendant une occupation antérieure et temporaire de Damas par Arétas ; mais cette explication est moins probable. On possède un certain nombre d’inscriptions nabatéennes datées des diverses années du règne d’Arétas IV. Euting, Nabatàische Inschriften, p. 24-61, n. 1 à 20 ; de Vogué, Syrie centrale, inscript, sentit., p. 113 ; E. Renan, Journal asiatique, 1873, p. 373 ; Zeitschrift der deutschen nwrgenlàndischen Gescllschafl, 1869, p. 150 ; 1871, p. 429 ; R. P. Lagrange, Zeitschrift fur Assyriologie, 1890, p. 290. Sur les inscriptions et sur les monnaies, Arétas IV est appelé Ràhem amméh, d’où son surnom grec de Philodème qui en est la traduction, « qui aime son peuple. » Ses deux femmes, Halda et Seqailat, sont souvent représentées au revers. Voir Joh. Goltlob Heyne, De ethnarcha Aretse Arabum régis, 1755 ; Wieseler, Chronologie des Apostolischen Zeitalters, 1848 ; E. Schùrer, Geschichte des jûdisclten Volkes ini Zeitaller Jesu Christi, t. i, p. 617-619 ; duc de Luynes, Revue numismatique, 1858, p. 294-296 ; de Vogué, ibid., 1868, p. 162 ; Babelon, ibid., 1887, p. 374-377 ; de Saulcy, Annuaire de numismatique, 1873, p. 13-17 ; 1878, p. 461-464 ; de Vogué, Syrie centrale, inscriptions sémitiques, 1868, p. 103-106 ; Levy, dans la Numismatisclie Zeitschrift, de Huber de Karabacek, t. iii, 1871, p. 445-448 ; Euting, Nabalâische Inschriften, in-4o, Berlin, 1885, p. 81-87.

E. Beurlier.

3. ARÉTAS, commentateur grec, évêque de Césarée en Cappadoce. On trouve dans les éditions anciennes d'Œcuménius, et comme complément de ses commentaires des Actes des Apôtres et des Épîtres, un commentaire ou édition glosée de l’Apocalypse qui porte le nom d’Arétas. Ainsi dans l'édition d'Œcuménius par J. Henten, Paris, 1630-1631, t. n : Arethse explanaliones in Apocalypsin. Cette édition laisse à désirer. Un texte meilleur du commentaire d’Arétas a été donné par Cramer, dans ses Calense grœcorum Patrum in N. T., Oxford, 1840. (Le texte de Cramer est reproduit par Migne, Patr. gr., t. evi, col. 493-786.) Le titre exact de l'œuvre d’Arétas est : Brève explication, tirée des commentaires sur l’Apocalypse du bienheureux André, archevêque de Césarée de Cappadoce, mise en ordre par Arétas, indigne évêque de Césarée de Cappadoce. Par ailleurs on possède un commentaire sur l’Apocalypse qui porte le nom d’André, archevêque de Césarée de Cappadoce ; il a été publié en grec pour la première fois par Sylburg, en 1596, et il est reproduit d’après Sylburg par Migne, Patr. gr., t. evi, " col. 215-458. Voir André 4, col. 564. Cet Arétas a été considéré sans fondement suffisant, par quelques critiques, comme ayant été évêque de Césarée au v c siècle : en réalité il est à identifier avec l'évêque de ce nom que la liste épiscopale de Césarée compte au commencement du xe siècle, et dont on a récemment mis en lumière l’activité littéraire et philosophique. Voyez O. von Gebhardt, Der Erzbischof Arethas von Câsarea, seine Sludien und seine Bibliothek, dans les Texte und Untersuchungen de Gebhardt et Harnack, t. i, Leipzig, 1883, p. 36-46. Le commentaire de l’Apocalypse a dû être composé entre 895 et 914. Le commentaire d’Arétas n’est pas une simple reproduction du texte d’André ; il l’abrège, l’améliore et le complète de son propre fonds en maint endroit. Toutefois la science de l'Écriture a peu à y prendre. Voir Fabricius, édit. Harless, Bïbliolheca grasca, t. viii, p. 696-699.

P. Batiffol.

    1. ARETIUS Benedict##

ARETIUS Benedict, théologien et botaniste suisse, né à Berne vers 1505, mort le 22 avril 1574. Son véritable nom était Marti ; Aretius est la traduction grecque