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ARÇONS — AREBBA


loi, de la Trinité et de l’histoire de Jésus-Christ. Voir Moréri, Dictionnaire historique, 1759, t. i, p. 276.

    1. ARCTURUS##

ARCTURUS, étoile de première grandeur, la plus belle de notre hémisphère boréal avec Véga ; elle se trouve dans la constellation du Bouvier ; mais comme on la rencontre sur la prolongation de la ligne courbe tracée par les trois étoiles qui forment la queue de la grande Ourse, les Grecs lui donnèrent le nom de 'Apx700po ; , « la queue de l’ourse » (SpxTo ; , « ourse, » et oïpa, « queue » ). En fait, elle ne paraît être nulle part spécialement mentionnée dans la Bible, quoique les Septante au moins une fois, la Vulgate quatre fois, se soient servis de son nom pour désigner d’autres constellations ou phénomènes célestes. Ainsi : 1° dans Job, ix, 9, Arcturus rend le nom hébreu 'as ; d’après le contexte et l’autre passage de Job, xxxviii, 32, où 'ai ('ayis) se rencontre, et où la Vulgate le traduit par Vesperum, ce mot désigne une constellation plutôt qu’une étoile en particulier, et, selon toute probabilité, la grande Ourse elle même. La relation étroite dans laquelle, par sa position et par son nom, Arcturus se trouve avec la grande Ourse, explique comment saint Jérôme a été amené dans ce cas à cette traduction. De plus, dans ce même passage, Job, ix, 9, les Septante s'étaient servis du nom d' Arcturus pour rendre une des trois constellations nommées. — 2° Dans Job, xxxvii, 9, l’hébreu meiârim, « ceux qui dispersent, » désigne sans doute les vents du nord ; ce qui cadre exactement avec le contexte : « Du midi vient l’ouragan, et des vents du nord le froid. » Dans la traduction de la Vulgate, et ab Arcturo frigus, Arcturus a été choisi peut-être pour désigner d’une façon générale la région boréale. — 3° Il est plus difficile d’expliquer comment Arcturus se trouve pour kcsîl dans Job, xxxviii, 31, alors que la Vulgate a bien traduit ailleurs ce même mot par Orion. Job, ix, 9 ; Amos, v, 8. — 4° Dans Amos, v, 8, saint Jérôme a rendu par Arcturus l’hébreu kimâh, tandis qu’il y avait vu avec plus de raison les Pléiades dans Job, xxxviii, 31, et à tort les Hyadcs dans Job, ix, 9. On voit par cet exemple qu’il n’a pas été en ces matières très constant dans ses traductions, malgré la note intéressante sur kimâh et kesil que nous fournit son commentaire d’Amos, v, 8, Patrol. lat., t. xxv, col. 1042 : « Arcturus se dit en hébreu chima ; Symmaque et Théodotion le rendent par vluiha (Pléiade) ; on l’appelle vulgairement le bouvier (bootem). Orion, qui suit dans le texte, se dit en hébreu chasïl ; Symmaque le traduit simplement : les étoiles ; Théodotion : Vesperus. Le Juif qui nous a instruit dans les Saintes Écritures pensait que chasil peut s’interpréter éclat, splendeur, et signifier d’une façon générale astres brillants. »

Ces incertitudes expliquent les variations de notre traducteur latin ; et comme d’Homère et Hésiode à Virgile et Horace, Arcturus est une des étoiles souvent célébrées par les poètes grecs et latins, son nom se présentait aussitôt à la pensée de saint Jérôme, si accessible aux réminiscences classiques, quand il se trouvait en présence de mots hébreux rares et obscurs, là où le contexte laissait conjecturer le nom de quelque astre. Et voilà pourquoi, dans la Vulgate, le même Arcturus a été employé pour les trois constellations nommées dans l’hébreu 'as, kimâh, kesil (probablement la grande Ourse, les Pléiades et Orion), et, de plus, pour traduire le nom obscur de meiârim.

J. Thomas.

    1. ARCULFE##

ARCULFE, évêque français de la seconde moitié du VIIe siècle. On ignore le siège qu’il occupait ; ce serait Périgueux, selon quelques critiques. (Alexis de Gourgues, Le saint Suaire, Périgueux, 4868, p. 16.) Il semble plutôt avoir été ordonné seulement pour le service d’un monastère. Bède, Hist. eccles. Anglorum, v, 15, t. xcv, col. 256, nous rapporte qu’au retour de son pèlerinage en Terre Sainte, vers 670, Arculfe fut jeté par la tempête sur les côtes des lies Britanniques : ce qui est difficile à croire, quand on songe que notre pèlerin se rendait de Rome en

France. N’est-il pas plus probable qu’après être rentré dans sa patrie, il entreprit bientôt un nouveau voyage pour aller visiter Iona, appelée alors l’Ile des saints ? Après avoir échoué sur les côtes occidentales de la GrandeBretagne, il aurait atteint le but de son pèlerinage. Reçu par Adamnan, abbé du monastère de Columb-Hill, il lui raconta son voyage aux Lieux Saints, accompagnant son récit du dessin des sanctuaires qu’il décrivait. Adamnan recueillit cette précieuse relation par écrit, et en la rédigeant fit quelques additions tirées de différents auteurs. Cet ouvrage est divisé en trois livres : 1° Jérusalem ; 2° Bethléem et les villes principales de la Palestine ; 3° Constantinople. Outre les éditions de Gretzer et de Mabillon (voir Âdamxan, col. 210), nous en avons d’autres plus récentes : l'édition de Migne en 1850, réimpression de celle de Mabillon, Patr. lat., t. lxxxiii, col. 779 ; celle de Delpit en 1870, Essai sur les anciens pèlerinages à Jérusalem, suivi du texte du pèlerinage d' Arculfe ; c’est le texte de Mabillon avec quelques variantes tirées d’autres manuscrits ; enfin l'édition de Tobler, Arculfi relatio de Locis Sanctis, dans Itinera Terrai Sanctæ, t. i, in-8°, Genève, 1877. Cf. Itinera hierosolymitana, de Tobler et Molinier, préface, p. xxx-xxxm, in-8°, Genève, 1880, et M. Delpit, ouvr. cité ; D. Ceillier, Histoire générale des auteurs ecclésiastiques, édit. Bauzon, t. xi, p. 800-801.

E. Levesque. ARDON (hébreu : 'Ardon, « fugitif ; » Septante : 'ApS(ov), fils de Caleb et d’Azuba, de la famille d’Hesron de Juda. I Par., ii, 18.

ARÉA (hébreu : 'Arah, « émigrant ; » Septante : "Apec, 'Hpad, 'Hp « ), chef de la famille dont les descendants revinrent de Babylone au nombre de sept cent soixantequinze, d’après I Esdr., ii, 5 ; de six cent cinquante-deux, d’après II Esdr., vii, 10. Le premier dénombrement fut peut-être fait à Babylone, et le second seulement après le retour en Judée. Un de ses descendants est appelé Séchénias, II Esdr., vi, 18, et était gendre de Tobie l’Ammonite.

    1. AREBBA##

AREBBA (hébreu : Hârabbâh, avec l’article, « la

grande ; » Septante : Ewôr^â ; Codex Alexandrinus : 'Apsôêi), ville de Juda, nommée seulement dans Josué, xv, 60. Beaucoup de commentateurs modernes l’appellent « Rabba », en supprimant l’article. Elle est énumérée, avec Cariathiarim, dans le groupe des villes situées à l’ouest de Jérusalem, sur la frontière septentrionale de la tribu de Juda. Quelques commentateurs ont supposé qu’Arebba n'était qu’une épilhète désignant Jérusalem comme « la grande » ville, parce que Jérusalem n’est pas nommée par son nom dans la liste de Josué, xv, 48-60 ; mais c’est là une hypothèse peu vraisemblable : Jérusalem étant appelée de son vrai nom dans le reste du livre de Josué, v, 1, 3, 5, etc., pourquoi ne le serait-elle pas également ici ? Cf. Jos., xv, 63. De plus cette ville fut donnée à la tribu de Benjamin, non à celle de Juda. Jos., xviii, 28. La situation d’Arebba est douteuse. Plusieurs géographes modernes l’identifient avec Rebba, au sud-ouest de Jérusalem, au nord-est d'Éleuthéropolis (Beit-Djibrin). On peut objecter contre cette identification qu’Arebba est nommée avec Cariathiarim (Kiriet el-Énab), dans le texte de Josué, xv, 60, et que Rebba est bien éloignée de Kiriet el-Énab, puisque cette dernière est à quatre heures de marche environ au nord-est. Cependant cet éloignement n’est pas suffisant pour rejeter l’identification, qui a pour elle la similitude du nom, Rebba étant la même chose que hâ-Rabbàh et étant certainement comprise dans la tribu de Juda. — Rebba n’est plus aujourd’hui qu’un monceau de ruines « d’une assez grande étendue, dit M. V. Guérin, Judée, t. iii, p. 336 ; ces ruines couvrent le sommet et les pentes d’une colline, De nombreuses citernes et des caveaux pratiqués dans le roc attestent une haute antiquité. Les maisons, de dimensions très restreintes, étaient pour la plupart construites