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ARCHITECTURE HÉBRAÏQUE — ARÇONS


présentent la même architecture gréco-romaine, modifiée d’après les principes judaïques, qui en particulier n’admettent pas dans les décors des figures d’animaux, mais empruntent de préférence l’ornementation au règne végétal. On sait qu’Hérode le Grand entreprit la reconstruction du second temple sur un plan plus vaste et plus riche, et qu’il embellit la ville de nombreux et splen’dides monuments, comme son palais en marbre blanc et la forteresse Antonia agrandie ; le temps et les révolutions ont tout détruit, sauf quelques murailles de l’enceinte du temple.

Il ressort de ce rapide exposé que les Hébreux n’ont pas eu un art national, un style particulier nettement caractérisé, mais des imitations plus ou moins modifiées des architectures égyptienne, assyrienne, phénicienne, grecque et romaine. Il est donc utile d'étudier l’architecture de ces différents peuples pour se rendre un compte plus exact de l’art judaïque, qui leur a fait des emprunts si considérables. Il l’est encore pour la pleine intelligence des Livres Saints, composés dans ces divers pays ; ainsi Ézéchiel et Daniel nous font vivre à Babylone, Esther au palais de Suse. Les scènes décrites, les expressions employées ont une couleur locale qu’on ne peut bien saisir sans être initié à la civilisation de ces peuples étrangers, et en particulier à leur architecture.

Cf. £. Bosc, Dictionnaire raisonné d’architecture, 4 in-4o, Paris, 1877, aux mots Architecture et Assyrienne, Babylonienne, Persépolitaine (architecture) ; Phénicien (an) ; Perrot et Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. iv, Judée, Paris, 1887 ; de Saulcy, Histoire de l’art judaïque, in-8°, Paris, 1858 ; Batissier, Histoire de l’art monumental, in-4o, Paris, 1860 ; J. Fergusson, History of architecture in ail countries, 2 in-8o, Londres, 1865-1867 ; J. Fergusson, The palaces of Nineveh andPersepolis restored, an essay on ancient Assyrian and Persian Architectures, in-8°, Londres, 1851 ; W. Liibke, Geschichte der Architekture, in-8o, Leipzig, 1865 ; The Dictionary of Architecture, in-f°, t. iv, Londres, 1868, p. 38-39. E. Levesque.

    1. ARCHITRICLINUS##

ARCHITRICLINUS, en vieux français, Architriclin. Le mot grec 'apyixp : .Y.}.v/n-, Joa., ii, 8, signifie « le chef du TpsxXivov, triclinium ». Le triclinium est proprement la réunion de trois lits de table, disposés de manière à former trois côtés d’un carré, comme le montre un bas-relief

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248. — Triclinium. Bas-relief de Padoue.

trouvé à Padoue (fig. 248). Il y a, au milieu, un espace vide pour la table. Un côté reste ouvert, pour faciliter le service aux esclaves. Le chef du triclinium ou architriclin est l’intendant du festin. Plusieurs commentateurs ont pensé que l’architriclin était un titre équivalent à celui de symposiarque (<rju.îro<7Îap-/r l : ) chez les Grecs, magister ou rex convivii chez les Latins. Le symposiarque ou maître du festin était un des convives choisi pour diriger la marche du repas et la manière dont on devait boire. Xénophon, Anab., vi, 1, 30 ; Horace, Od., i, 4, 18 ;

h, 7, 25 ; Sat., ii, 2, 123. L’Ecclésiastique parle de ce personnage, qu’il appelle ^ycrjy.vio ;  : « Si tu es établi chef [du festin], ne t’enorgueillis pas. Sois au milieu [des convives] comme l’un d’entre eux ; prends soin d’eux et assieds-toi ensuite ; quand tu as fait tout ce que tu dois faire, prends ta place, afin que tu puisses te réjouir avec eux et recevoir la couronne pour la bonne ordonnance du festin. » Eccli., xxv, 1-2 (texte grec) ; Vulgate, xxxii, 1-3. Il est probable que l’architriclin des noces de Cana dont parle saint Jean, n’est pas, d’après le contexte, Joa., Il, 8-9, le symposiarque, mais une sorte de maitre d’hôtel chargé de préparer les tables et les lits où l’on s'étendait pour manger, de disposer les plats, .de goûter les viandes et le viii, pour s’assurer qu’ils sont bons ou bien préparés. Héliodore, vii, 27. Ce n’est que par une méprise grossière que quelques auteurs ont pu penser qu' Architriclin était le nom de l'époux de Cana, comme on le lit dans le roman de Garin le Lorrain :

Par cil Dame Deu, qui de l’iau fit viii, Au jor des noces de saint Architriclin.

Saint Jean, ii, 9, distingue expressément l'époux de Varchitriclinus. Voir Walch, De architriclino, Iéna, 1753.

ARCHIVES. Lorsque la royauté eut été établie en Israël, les rois eurent des archives dont la garde fut confiée au grand officier appelé en hébreu mazkîr, « l’historiographe. » (Vulgate : a commentariis.) Ces archives renfermaient les annales des rois, dont il est souvent question dans l'Écriture, III Reg., xi, 41 ; xiv, 29 ; xv, 7, etc., et sans doute, de plus, tout Ce qui servait à l’administration du royaume. Les rois perses avaient aussi des archives. Elles sont mentionnées expressément Esth., vi, 1, et I Esdr., iv, 15. Elles sont appelées, dans Esther, séfér hazzikrônôt ; et dans Esdras, se far dâkrânayâ' dî 'âbâhâtâk, « le livre des souvenirs (de tes pères). »

ARCHIVISTE. Lemazkîr (Vulgate : a commentariis) ou historiographe officiel, chargé à la cour des rois de Juda et d’Israël d'écrire les annales des rois (Voir Annaliste, col. 626), devait aussi les conserver et remplir les fonctions que nous désignons aujourd’hui sous le nom d’archiviste. II Reg., viii, 16 ; xx, 24 ; III Reg., iv, 3 ; IV Reg., xviii, 18, 37 ; I Par., xviii, 15 ; II Par., xxxiv, 8 ; Is., xxxvi, 3, 22. C'était un des emplois les plus importants des cours orientales, parce que celui qui le remplissait était toujours un des principaux ministres et que son office était un poste de confiance qui mettait entre ses mains les secrets d'État. Voir Archives.

    1. ARCONES##

ARCONES (André Luc de), commentateur espagnol, né à Grenade en 1592, entra au noviciat des Jésuites en 1610, professa l'Écriture Sainte pendant trente ans, et mourut à Grenade, le 26 août 1658. Il a laissé un long commentaire d’Isaïe : Isaiae prophétie dilucidatio literalis, mystica et moralis, exornata discursuum varietate, 2 in-f », Lyon, 1642-1652. C. Sommervogel.

    1. ARÇONS##

ARÇONS (César d'), physicien français, originaire de Viviers en Gascogne, mort en 1681. Il était avocat au parlement de Bordeaux et s’occupa de physique et de théologie comme de droit. On a de lui, relativement à l'Écriture Sainte, trois dissertations : Sur la dispute entre saint Pierre et saint Paul ; Sur l’endroit où Jésus-Christ établit saint Pierre pour son vicaire en terre ; Sur la généalogie de Jésus-Christ, in-4o, Bruxelles, 1680 ; Eschanlillon sur le premier des trois tomes d’un ouvrage qui fera voir dans l’Apocalypse les traditions apostoliques ou les mystères de l'Église, passés, présents et à venir, in-4°, Paris, 1658. L’auteur avait le projet de découvrir dans l’Apocalypse les sept sacrements, les sept ordres de la hiérarchie, etc. ; mais il s’en tint à son Eschantillon, qui contient ce qu’il avait à dire de l’ancienne