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ARBÈLE — ARBI


Xoiç iriXei ttk TaXiXafaç. Ailleurs il en précise la situation en la montrant près de Sepphoris, non loin du lac de Génésareth : il signale, dans le voisinage, un grand nombre de grottes inaccessibles, reruge des voleurs et des insurgés, et qui furent le théâtre de scènes sanglantes, au temps d’Kérode ; lui-même les iortilia plus tard, lors de l’invasion romaine. Cl. Ant. iud., XIV, xv, 4, 5 ; Bell, jud., i, xvi, 2-4 ; Vita, 37. Tous ces détails topographiques conviennent bien à Khirbet lrbid ou Arbed,

214.

Vue des collines rocheuses d’Arbèle.

située à l’ouest d’El-Medjdel, et au pied des collines de Qoroun Hattin.

Presque tous les auteurs admettent cette identification. La permutation entre l et d se retrouve en bien des langues : chaldéen, '"tn, 'âzal ; hébreu, itn, 'âzad,

'OSuuuev ; , Ulysses. Ensuite le mot Me<ro-aXu>6 peut bien n'être que l’hébreu ni'îDO, mesillôf, « degrés, étages, »

et l’endroit ainsi appelé, indiqué comme se trouvant sur le territoire d’Arbèle, répond probablement aux cavernes jadis fortifiées par Josèphe, auxquelles on monte par des degrés. Cf. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 398-399. Enfin la route qui va de Nazareth et du Thabor au lac de Tibériade avait une importance que connaissaient les armées syriennes.

Arbéle est peut-être la ville de Beth-Arbel, citée dans le texte hébreu du prophète Osée, x, 14, et qui tut ravagée

par Salmanasar. Voir Beth-Arbel. On peut y reconnaître aussi celle dont parle le Tahnud, la patrie du docteur Nithaï ha-Arbeli, qui y fit construire une grande synagogue. Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 219.

Les ruines de Khirbet lrbid couvrent les pentes d’un plateau élevé qui domine YOuadi el-Hamâm. « Ce sont celles d’une petite ville renversée de fond en comble. On peut suivre néanmoins encore çà et là. au milieu des broussailles, les traces d’un mur d’enceinte qui avait été bâti avec des pierres basaltiques et mesurait quatrevingt-dix centimètres d'épaisseur. Au dedans de cette enceinte aux trois quarts rasée, on heurte à chaque pas les débris confus de maisons écroulées, construites elles aussi iadis, pour la plupart, avec des matériaux basaltiques. Une source abondante, renfermée dans un puits revêtu intérieurement de pierres régulières de moyenne dimension, fournissait de l’eau aux habitants. Ils avaient, en outre, creusé dans le roc de nombreuses citernes et deux bassins, qui avaient été bâtis là où le roc faisait défaut, et qui sont actuellement à moitié comblés. Les samedis, ils se réunissaient dans une synagogue construite avec de belles pierres de taille calcaires, et qui a malheureusement subi une dévastation complète. Elle était ornée de colonnes, les unes corinthiennes, les autres ioniques, d’un moindre module, dont plusieurs gisent encore à terre avec leurs chapiteaux mutilés. Là, on admire les débris d’une jolie porte décorée de moulures à crossettes. » V. Guérin, Description de la Palestine, Galilée, t. i, p. 198-199.

Au pied du plateau où s'élève lrbid, un ruisseau, formé par une source assez abondante, qui coule entre des roseaux, des agnus-castus et des lentisques, serpente dans une gorge très profonde, quo bordent et resserrent deux chaînes parallèles de hautes collines rocheuses. Les flancs escarpés de ces collines, semblables sur beaucoup de points à des murailles gigantesques, sont percés à différents étages d’innombrables cavernes, creusées jadis par la main de l’homme (fig. 214). Les plus remarquables sont désignées sous le nom de Qala’at Ibn Ma'ân ou de Qala’at oued el-Hamâm. Après trois quarts d’heure d’une gymnastique difficile on arrive, par un escalier pratiqué sur des flancs presque verticaux, au niveau des premières grottes. Une porte basse et un long couloir ogival, voûté en pierres soigneusement appareillées, conduisent dans l’intérieur de la grotte principale, dont l’entrée est fermée par un véritable rempart, construit en belles assises alternativement blanches et noires. De cette vaste chambre un escalier conduisait aux étages supérieurs. On trouve ainsi toute une série de réduils communiquant les uns avec les autres par des ouvertures, des corridors, des galeries tantôt bâties sur les corniches, tantôt creusées en pleine montagne. Un troisième étage renferme les mêmes dispositions. De la terrasse qui termine cet ensemble de constructions, la vue est splendide sur l’extrémité du lac de Tibériade, sur les montagnes de Safed et sur la plaine de Génésareth. Actuellement inhabitées, ces grottes servent d’asile à des milliers de colombes qui y vivent en sécurité. C’est de là que vient à la vallée le nom de Ouadi el-Hamâm, « vallée des colombes. » Cf. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, dans le Tour du monde, t. xliii, p. 210-218.

Ces cavernes ont joué un rôle important pendant les guerres dont parle Josèphe dans les passages cités plus haut. En passant à Arbèle, Bacchide en fit le siège et s’empara d’un grand nombrede Juifs qui s’y étaient réfugiés. Hérode fut obligé d’imaginer tout un plan d’attaque pour se rendre maître des brigands qui s'étaient retranchés dans ces asiles, en apparence inexpugnables. Voir le récit tragique de Josèphe, Bell, jud., i, xvi, 2-4.

A. Legexdre.

ARBI (hébreu : hâ'arbî ; Septante : OOpaiosp-^t), patrie de Pharai, l’un des héros de David, d’après la Vulgate.