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ARARAT — ARATUS


et géographiques sur l’Arménie, enseignent que la grande majorité des anciens interprètes grecs et latins ont admis l’identité de l’Ararat et de l’Arménie. Nous avons déjà cité les Septante et la Vulgate traduisant deux fois Ararat par 'ApjiEvia ; la version arménienne de la Bible fait de même, et dans le texte persan de l’inscription de Béhistoun, Armaniya, Armina correspond à l’assyrien Urartu, Arartu. Spiegel, Die altpersischen Keilinschriften, p. 12, 17. Parmi les Pères, on peut citer Théodoret, In Jerem., li, 27, t. lxxxi, col. 751- ; Eustathe d’Antioche, In Hexameron, t. xviii, col. 753 ; S. Jean Chrysostome, In orat. de perf. carit., édit. Gaume, t. vi, p. 350 ; Eusèbe, Preep. evang., ix, 12, t. xxl, col. 699 ; S. Jérôme, Comrn. in 1s. proph., xi, 27, t. xxiv, col. 389 ; Liber de situ et nom. loc. hebr., t. xxiii, col. 859. Ces interprétations trouvent surtout leur appui dans Jérémie, li, 27, où le royaume d' Ararat est énuméré avec ceux de Minni et d’Ascenez. Or ces données désignent clairement l’Arménie. Cf. Nicolas de Damas dans Josèphe, Ant. jud., I, iii, 6 ; Patkanof, Muséon, t. i, p. 545 ; Sayce, Journal of the Royal Asiatic Society, t. xiv, part, iii, p. 377-496 ; Delattre, Le peuple et l’empire des Mèdes, p. 71 ; Lenormant, Les origines de l’histoire, t. ii, p. 388-395 ; H. Rawlinson, dans Herodotus, t. iv, p. 246 ; G. Smith, History of Assurbanipal, p. 93. Les documents anciens confirment le sentiment des interprètes. Dans les Annales de Sargon et d' Assurbanipal, l’Ararat revient souvent sous la forme d’JJrartu ou Arartu pour désigner le nord-est de l’Arménie. Moïse de Khorène nous dit que les écrivains arméniens appliquent à la même contrée l’appellation d’Ararad, Ayrarad.

Il y a pourtant une tradition divergente dans l'Église orientale, qui semble plutôt identifier le pays d’Ararat avec le Kurdistan, au nord de la Mésopotamie et de l’Assyrie. Ainsi pensent Bérose, dans Josèphe, Ant. jud., I, iii, 6, la Paraphrase ehaldaïque d’Onkélos, les Targums du Pentateuque et des prophètes, dont il reste un vestige dans le texte corrompu de saint Ambroise, De Noe et Arca, cap. 17 : Sedit arca… super montera Quadrati, t. xiv, col. 390. La Peschito traduit Ararat par Qardu. Cf. saint Éphrem, dans Assemani, Bibl. orient., t. i, p. 113 ; t. iii, 2e part., p. 734, et S. Épiphane, Adv. hxres., i, 18, t. xli, col. 259.

D’autres légendes font des assimilations plus étranges encore. Josèphe place l’Ararat dans le Caucase, les Samaritains à Ceylan, les livres Sibyllins sur le mont Célène en Phrygie, les Persans sur l’Elvend, près d’Ecbatane. En ces derniers temps, Fr. Lenormant a rajeuni l’opinion de Raleigh et Schukfort, Histoire universelle des Anglais, t. i, p. 194, de l’abbé Mignot, Mémoires de l’Académie des inscriptions, t. xxxvi, p. 27, et d’Obry, Du berceau de l’espèce humaine selon les Indiens, les Perses et tes Hébreux, Paris, 1858. Pour Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire, t. ii, p. 1-45, il faut renoncer à l’assimilation traditionnelle de l’Ararat de Moïse avec les régions arméniennes, et retrouver dans le massif montueux de l’Hindou-Kousch le lieu où abordèrent Noé et ses fils. On trouvera une étude complète et une réfutation détaillée de cette opinion dans la Revue des questions scientifiques de Bruxelles, 1883. En voici le résumé. L’hypothèse de Fr. Lenormant repose sur les arguments suivants : 1° l’incertitude des données traditionnelles et le peu de fixité des indications qui assignent l’Arménie comme second berceau de l’humanité ; 2° les inductions contraires qu’on peut tirer du chapitre xi de la Genèse et que confirment les plus anciens souvenirs historiques de la race aryenne ; 3° enfin les découvertes récentes de l’anthropologie et de l’archéologie préhistorique.

On peut répondre : 1° La divergence des traditions ne prouve rien, car la Bible disant : harê 'Arârât, « les montagnes de l’Ararat, » laisse toute liberté pour désigner diverses cimes dans les limites du pays d’Ararat. — 2° La plus forte de ces inductions contradictoires est l’im possibilité de marcher de l’est à l’ouest pour aller d’Arménie aux plaines du Sennaar. Or le cours du Mourad trace de l’est à l’ouest, sur une longueur de plus de trois cents kilomètres, la route naturelle d’Arménie en Babylonie. De plus, pour trouver une objection dans le chapitre xi de la Genèse, il faut admettre, contrairement à de fortes probabilités, que cette émigration vers les plaines du Sennaar fut le fait du genre humain tout entier, et non pas seulement d’une fraction des Noachides. Quant aux légendes aryennes, les mythes du Mérou et du HarâBerezaiti n’ont plus aucun caractère primitif. Rien n’est moins défini, ni plus obscur que la géographie des Pourânas et du Boundehesh. Il n’y a aucune raison pour faire de l’Ararat un vocable aryen, car le prétendu terme d’Airyâratha est fabriqué de toutes pièces. — 3° Si l’anthropologie conduit à placer en Asie la première apparition de l’espèce humaine, M. de Quatrefages la déclare incompétente pour préciser davantage la solution du point de départ des Noachides. Enfin l’archéologie préhistorique, en faisant connaître les premiers foyers de l’industrie métallique, nous laisse complètement libres d’attribuer les plus anciennes exploitations de l'étain pour la fabrication du bronze, soit aux filons métallifères de l’Ibérie caucasique, soit à ceux du Paropamise. Or, en arrêtant son choix sur les premiers, on se trouve précisément dans les limites tracées par l’opinion traditionnelle. Et les plus récents travaux de l’archéologie autorisent pleinement ce choix en faveur des régions arméniennes. Cf. E. d’Acy, L’origine dubronze, dans le Compte rendu du Congrès scientifique international des catholiques, Paris, 1891. Section d’anthropologie, p. 200-206.

En résumé, si l’on ne peut établir avec une entière certitude que l’arche s’est arrêtée au sommet du montMassis, le moderne Ararat, il est cependant plus probable que le premier séjour des Noachides, sauvés du déluge, doit être placé en Arménie. L’hypothèse qui fait aborder Noé sur les hauteurs de l’Hindou-Kousch est inadmissible, et les essais qui tendent à reculer si considérablement à l’est le théâtre de l’ancienne histoire génésiaque doivent être rejetés. J. van den Gheyn.

    1. ARARI##

ARARI, ARARITE (hébreu : harâri, ou, avec l’article, hâharâri), surnom signifiant « le montagnard », donné à trois guerriers de David : à Semma ( Septante : ô 'ApouX<x « k ; Vulgate : de Arari, II Rois, xxiii, 11, et de Orori, ꝟ. 33 ; à Sage (Septante : 'AptoSÎTric ; Vulgate : Ararites. I Par., xi, 33 ; à Sachar, ou plutôt à Ahiam, son fils (Septante : ô 'Apapo ; Vulgate : Ararites). IPar., xi, 34. Voir Arorite 1. Cependant ce nom désigne plus vraisemblablement le lieu d’origine de ces guerriers, Harar, localité inconnue.

    1. ARATOR##

ARATOR, poète chrétien, né au VIe siècle dans la Ligurie, et officier de la cour de l’empereur, avait quitté le monde et était devenu, eu 541, sous-diacre de l'Église romaine, sous le pape Vigile. On a de lui une Historia apostolica ex Luca expressa, poème en vers hexamètres, divisé en deux livres. Il fut d’abord présenté au souverain pontife dans l'église vaticane, le 6 avril 544, puis lu en lecture publique à Saint-Pierre-aux-Liens, à la demande de tous les amis des belles-lettres, tant ecclésiastiques que laïques, de la ville de Rome. Cette lecture dura quatre jours, et le poème fut ensuite envoyé, avec une lettre, à un ami dans les Gaules, où il reçut une nouvelle publicité. Les Actes des Apôtres y sont assez bien rendus, et Arator y a ajouté quelques circonstances tirées principalement du Nouveau Testament. Il fait mourir saint Pierre et saint Paul le même jour, mais non la même année. Ce poème a été imprimé à Milan, in-8°, 1469. Voir Migne, Patr. lat., t. lxviii, col. 45-252 ; Ceillier, Histoire des auteurs ecclésiastiques, l re édit., t. xvii, p. 356.

C. Rigault.

    1. ARATUS##

ARATUS ("ApaTo ; ). Poète grec, né àSoli, en Gilicie.