un commentaire homilétique et philosophique du Pentateuque et des cinq Megilloth. Cet ouvrage, imprimé à Salonique, in-f », 1522, obtint un grand succès parmi ses coreligionnaires et eut de nombreuses éditions. S’il y a d’heureuses explications, il faut avouer qu’on y trouve trop de subtilités. Sa philosophie cependant ne l'égaré jamais loin de la voie de l’orthodoxie ; il est du reste l’ennemi du rationalisme, qu’il combat dans son opuscule intitulé : Ifàzût qâsâh, « Dure vision. » Is., xxi, 2. On a encore de lui un commentaire des Proverbes de Salomon, Yad 'Absâlôm, « Stèle d’Absalom, » II Reg., xviii, 18, in-4°, Constantinople, sans date, et un commentaire sur le livre d’Esther, publié avec le texte, in-4o, Constantinople, 1518. E. Levesque.
4. 'ARÂMA Méir, ben Isaac, appelé aussi Méïri, fils du précédent, né à Saragosse, suivit son père dans son exil à Naples. Après la mort de ce dernier, il alla à Salonique, où il finit ses jours en 1556. Outre des ouvrages talmudistes, il composa des commentaires philosophiques sur Isaïe et Jérémie, 'Urim vetummîm, in-4°, Venise, 1608 ; sur le Cantique des cantiques, dans la Bible de Moïse Frankfurter, in-f°, Amsterdam, 1724-1727 ; sur Job, avec le texte ponctué, in-f°, Salonique, 1517 ; in-4o, Venise, 1567 ; et sur les Psaumes, in-4°, Venise, 1590.
E. Levesque.
ARAMAISMES. On donne ce nom, soit à certaines expressions, soit à des tournures araméennes ou syriaques qui ont été employées par quelques écrivains hébreux, parce qu’ils affectionnaient les termes étrangers ou exotiques, ou bien parce qu’ils étaient en contact avec des populations qui parlaient araméen, et auxquelles ils empruntaient quelque chose de leur langage. Ainsi le mot araméen 'âtàh est employé dans Job, iii, 25, au lieu de l’hébreu bâ', « venir. » Les aramaïsmes se rencontrent surtout dans les auteurs les moins anciens, comme Jérémie, Ézéchiel, etc. Ils ont une importance réelle pour l'étude critique et l’histoire littéraire de l’Ancien Testament et seront signalés dans les articles consacrés aux auteurs sacrés qui en ont fait usage.
- ARAMÉEN##
ARAMÉEN, langue parlée par les Araméens qui habitaient le pays d’Aram en Syrie. Dans la Vulgate elle est appelée syriaque. Cf. IV Reg., xviii, 26 ; Dan., H, 4 ; I Esd., iv, 7 ; II Mach., xv, 37. L’araméen biblique est souvent appelé chaldéen. Voir Ciialdéenne (Langue) et Syriaque (Langue).
1. ARAN (hébreu : Ilârân, « le montagnard ; » Septante : 'Appàv), le troisième fils de Tharé, le second frère d’Abraham, le père de Lot, de Melcha qui épousa son oncle Nachor, et de Jescha. Aran mourut avant Tharé, son père, dans son pays natal, Ur de Chaldée. Tharé, à partir de sa soixante-dixième année, engendra successivement Abram, Nachor et Aran, puis il mourut à deux cent cinq ans. Aran naquit donc au plus tôt quand son père avait soixante-treize ans, et mourut avant qu’il n’en eût deux cent cinq, par conséquent vécut moins de cent trentedeux ans. Comme d’autre part la mort d’Aran est rapportée avant le départ d' Abram, et que celui-ci quitta la Chaldée à l'âge de soixante-quinze ans, on peut en conclure qu’Aran n’atteignit pas sa soixante-douzième année. L'Écriture mentionne d’ailleurs sa mort comme prématurée, et ce fut parce que Lot était devenu orphelin qu’Abram l’emmena avec lui. Gen., xi, 26-xii, 4. Les anciens Juifs avaient imaginé toute une légende sur la mort d’Aran : il aurait péri par le feu en Chaldée, sur son refus d’adorer le feu, comme les Ghaldéens. S. Jérôme, Quxst. in Genesim, t. xxiii, col. 956. Cette fable repose uniquement sur une traduction fausse d’Pr Kasdim. Le Targum de Jonathan, Gen., xi, 28, donne à 'ûr le sens de « feu », quoique ce mot signifie, en hébreu, « lumière, » et qu"il ait le sens de s ville a c’est-à-dire « ville des Chaldéens, » dans le
nom d’Ur Kasdim ; le Targum traduit donc à tort : « Aran mourut, à la vue de Tharé, son père, dans la fournaise de feu des Chaldéens, » au lieu de : « Aran mourut à Ur
des Chaldéens. »
2. ARAN (hébreu : 'Arân, « chèvre sauvage. ; » Septante : 'Apiv), fils de Disan, de la race de Séir. I Par., I, 42 ; Gen., xxxvi, 38. Dans ce dernier passage, la Vulgate l’appelle Aram.
3. ARAN (hébreu : Ilârân, « montagnard ; » Septante : 'Aav ; Codex Alexandrinus : 'Apiv), un des fils de Séméi. lévite de la famille de Gerson. Il fut établi chantre pa*. David. I Par., xxiii, 9.
- ARANEO Clément##
ARANEO Clément, théologien italien, né à Raguse, en Dalmatie, mérite d'être compté parmi les Dominicains les plus éminents du xvie siècle, par son savoir théologique, par sa sobre érudition et aussi par sa rare éloquence. Outre les ouvrages dont nous n’avons pas à nous occuper ici, il a écrit un commentaire de VÊpître aux Romains, destiné principalement à réfuter les erreurs de Luther. En voici le titre : Expositio cum resolutionibus occurrentiurn dubiorum, etiam Lutheranorum errores validissime confutantium, secundum subjectam materiam super Epistolam Pauli ad Romanos, in-4°, Venise, 1547. Voir Quétif-Échard, Scriptores ord. Prsedicalorum, t. ii, p. 131. M. Férotin,
ARAPHA. Ce mot se lit quatre fois comme nom propre. II Reg., xxi, 16, 18, 21, 22. Dans le premier livre des Paralipomènes, xx, 6, 7, il est écrit Rapha. Cette différence d’orthographe provient de ce que l’article hébreu, hà, qui se lit dans le texte original, hâràfâh, a été conservé dans la version des Rois et ne l’a pas été dans celle des Paralipomènes. Les Septante ont toujours supprimé l’article et transcrit Pacpâ. II Reg., xxi, 16, 18 ; 20, 22 ; I Par., xx, 8. Dans le passage I Par., xx, 6, les traducteurs grecs n’ont pas conservé le mot hébreu, mais en ont rendu le sens en mettant : à7tôyovoç yivôvrav, « de la race des géants » ou « d’une race de géants ». C’est, en effet, ce que signifie le texte hébreu, qui indique seulement de plus par le mot râfâh que les quatre géants de Geth dont parle l’historien sacré, Jesbibenob, Saph, Goliath (différent de celui qui fut tué par David), et un quatrième, dont le nom n’a pas été conservé, étaient tous de la race des géants qui était connue sous le nom de Raphaïm. Voir Raphaïm. La Vulgate a voulu exprimer cette double idée par une répétition qui n’est pas dans l’original, quand elle a traduit II Reg., xxi, 18 : Saph, de stirpe Arapha de génère gigantum. « Saph, de la race d’Arapha (ou des Raphaïm), de la race des géants. »
- ARARAT##
ARARAT (hébreu : 'Âràrât ; Septante : 'Apapât, 'Apapà8, 'ApjiEvia). On désigne sous ce nom un groupe de montagnes, d’origine volcanique, situé en grande partie dans l’Arménie russe, gouvernement d'Érivan, aux confins méridionaux de la Russie, de la Turquie et de ta Perse. L’Ararat présente l’aspect d’une masse conique blanche de neige, rayée de noir par les scories et les laves. Du côté de Nakhidehevan on dirait un seul pic avec collines et plateaux accidentés, s'étendant en plaines à la base. Mais d’ailleurs, on distingue parfaitement deux montagnes ; elles sont alignées suivant la direction du Caucase (fig. 213). L’une, qui s’appelle le grand Ararat, s'élève au nord-ouest avec double pointe ; les calculs hypsométriques auxquels on s’est livré pour évaluer la hauteur du grand Ararat varient de cinq mille cent soixante à cinq mille quatre cents mètres. À sa gauche, au sud-est, se dresse le petit Ararat, qui a un peu moins de quatre mille mètres. La cime en est arrondie, il est séparé du grand Ararat par une dépression profonde, qui s'étend à une distance de onze ou douze kilomètres. L’ensemble