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ARABES (VERSIONS)


par les soins de MM. Lee, Fares et Jarrett, une édition de la Bible d’après la Version anglaise autorisée ; mais leur manuscrit fut ensuite revisé sur les textes originaux. 5° Voici enfin quelques éditions qui ne peuvent pas encore être classées avec certitude :

A) Édition de toute la Bible faite à Bucharest, 1700, par les soins du patriarche melchite d’Antioche. — B) Le premier Psaume en copte et en arabe, avec traduction latine par Petrseus, Leyde, 1663. — G) Le Cantique des cantiques en éthiopien et en arabe, avec traduction latine par Nisselius, à Leyde, 1656. — D) Deux éditions des Psaumes, par la Propagande, Rome, 1744 et 1749, in-4

— E) L’édition faite par Carlyle pour la société Biblique, Newcastle, 1811, in-4o. — F) L’édition protestante de Londres, 1831, in-8o. — G) L’édition protestante de Van Dyck, Beyrouth, 1865, in-8o. (Cf. Journal of the American oriental Society, t. xi, p. 276-86.)

Voir Rôdiger, De origine et indole arabicse librorum V. T. historicorum interprétations librill, Halle, 1829 ; Pococke, Arabica versio Pentateuchi cum R. Saadix versione tam quse in codd. mss. quam quse in Bibliis constantinopolitanis extat, collata. Prœfatio (dans la Polygl. de "Walton, t. v) ; Hottinger, Dissertatio historicotheologica de Heptaplis parisiensibus ex Pentateucho instituta, in-4o, Zurich, 1649 ; Schnurrer, De Pentateucho arabico polyijlotto, Tubingue, 1780 ; Dissertationes philologico-criticæ, Tubingue, 1790 ; Paulus, Commentatio critica exhibense bibliolh. Oxon. Bodlejana specimina verss. Pentateuchi septem ardbicarurn nondam editarum, îéna, 1789 ; Durell, The Hebrevi text of the parallel prophecies of Jacob and Moses relating to the twelve tribes, ., . to which are added 1° the Samaritan Arabie version, etc., 1763 ; Hvviid, Spécimen ineditse versionis arabico - samaritanse Pentateuchie cod. samaritano bibliolh. Barberinse, in-8°, Rome, 1780 ; Van Vloten, Spécimen philologicum continens descriptionem codicis ms. Lugduno-Batavæ, parternque inde excerptam versionis samaritano-arabicas Pentateuchi mosaici, in-4°, Liège, 1803 ; Silv. de Sacy, Mémoire sur la version arabe des livres de Moïse, à l’usage des Samaritains, et sur les manuscrits de cette version, dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions, t. xux, 1810 ; White, Letter to the bishop of London, Oxford, 1779 (spécialement pour les versions laites sur la version syrohexaplaire ) ; Doderlein, sur les versions des Psaumes, dans Eichhorn, Bepertorium, IIe part., p. 151 et suiv. ; IVe part., p. 57 et suiv.

IL Versions arabes du Nouveau Testament. — Les versions arabes des Évangiles nous étant (depuis quelques années surtout) beaucoup mieux connues que celles des autres livres du Nouveau Testament, nous devrons traiter séparément : 1° des versions des Évangiles ; 2° des versions des Actes, des Épttres et de l’Apocalypse.

1° Versions arabes des Evangiles. — Ce sujet a été traité tout récemment dans un mémoire de la Reale Accademia dei Lincei, 1888, par M. Ignace Guidi, Le traduzioni deyli Evangeli in araboe in etiopico. En voici le résumé. Les Évangiles furent peut-être traduits en arabe avant Mahomet. Sprenger, Das Leben und die Lehre des Mohammad, 3 in-8°, Berlin, 1861-1865, t. i, p. 131-132 ; cf. Gildemeistcr, De Evang. in arabic, p. 35. D’après un texte de Bar-Hébræus, une autre traduction aurait été faite entre 631 et 649 de notre ère. Bar-Hébrceus, Chronic. eccles., édit. Abbeloos et Lamy, t. i, p. 275 ; Assemani, Biblioth. orient., t. ii, p. 335 ; cf. Gildemeister, De Evang. in arabic, p. 30, note 1. Mais ces premières traductions ne constituent que des faits isolés et discutables. En revanche, les manuscrits sont là pour nous attester que dès le vme siècle les versions arabes des Évangiles étaient déjà assez communes chez les chrétiens de la Syrie. M. Guidi divise les textes des nombreux manuscrits des Évangiles en arabe en cinq classes. — A) Textes traduits directement du grec. — B) Textes traduits sur la Peschito,

ou tout au moins retouchés sur cette version. — C) Textes traduits sur la version copte - memphitique, ou modifiés d’après elle. — D) Textes de recensions éclectiques faites au xine siècle dans le patriarcat d’Alexandrie. — E) Textes se distinguant par leur forme plus spécialement littéraire.

— À ces cinq classes nous en ajouterons une sixième, qui comprendra F) les versions arabes d’origine occidentale.

A) Textes traduits directement du grec. — C’est au couvent de Saint-Sabas ou dans ses environs qu’il faut chercher les origines de la littérature arabo-chrétienne ; car c’est là qu’ont été trouvés les plus anciens manuscrits se rapportant à cette littérature. On voit par leur contenu que la traduction des Évangiles fut un des premiers soucis de l’école littéraire de Saint-Sabas ; on la trouve dans un grand nombre de manuscrits, dont quelques-uns sont les plus anciens représentants de la littérature arabochrétienne. La plupart de ces manuscrits sont encore au couvent de Saint-Sabas, ou à celui de Sainte-Croix, à Jérusalem. Plusieurs ont été transportés en Europe, notamment à Leipzig (mss. Tischendorf). Rome en possède quelques-uns, dont deux (Vatic. arab., 13, vme siècle, et mus. Borg., k. ii, 31, vme ou ixe siècle) sont les plus anciens que nous connaissions. On n’a pas de données positives sur l’origine de ces deux manuscrits, mais l’examen de leur texte ne laisse aucun doute sur leur provenance. Le manuscrit du musée jjorgia contient absolument le même texte qu’un fragment (Matth., x, 19-xi, 4 ; xiv, 13-xv, 2) de lectionnaire de Leipzig, qui a été apporté de Saint-Sabas (cod. Tischendorf, xxxi, À ; cf. Tischendorf, Anecdota, etc., p. 70, et Flcischer, dans la Zeitschrift der deutschen morgenlàndisclien Gesellscha/ 1, t. viii, p. 586) ; et le manuscrit du Vatican, pour être paraphrastique, ne laisse pas que de se rattacher à la même famille. On a dit que ce dernier manuscrit venait d’Émèse, en se fondant sans doute sur une certaine note en vers grecs, inscrite au verso du dernier folio ; mais cette note n’est pas du même copiste que le manuscrit.

— La version contenue dans les manuscrits provenant de Saint-Sabas a été faite sur une version grecque de recension syro-antiochienne ou mixte. Elle est due à l’initiative privée, et n’a jamais été eanoniquement approuvée. Le manuscrit Borgia, k. ii, 31, dont nous avons déjà parlé, la contient dans sa forme primitive. On la retrouve corrigée au point de vue de la grammaire dans les manuscrits Borgia, k. ii, li, xie ou xiie siècle ; Leyd., 2376, A. D., 1179, et Leyd., 2377, A. D., 1331 ; et, sous le rapport du style, dans les manuscrits Bodl., xv (catal. Nicoll), A. D., 1564, et xxix (catal. Uri), A. D., 1256.

B) D’autres manuscrits assez anciens offrent des versions qui suivent assez bien la Peschito ; elles sont d’époques différentes. 1. La plus ancienne est celle d’un manuscrit Tischendorf, de Leipzig, que Gildemeister place entre 750 et 850. Mais on ne saurait dire si cette version a été faite directement sur la Peschito, ou si elle a été simplement revisée sur elle. — 2. Le Codex Vaticanus 13, contient aussi quelques feuillets (1-15, 47-55) dont le texte suit également la Peschito. — 3. La version du Diatessaron de Tatien, publiée par le P. Ciasca, a été faite au xie siècle par Ibn-at-Tayyib, dont nous avons parlé, col. 849, à propos des versions de l’Ancien Testament basées sur le syriaque ; elle est fort différente de la version du manuscrit de Leipzig. — 4. Le même Ibn-at-Tayyib, dans ses commentaires sur saint Matthieu, suit une traduction différente des deux premières, et de celle même de son Diatessaron, comme on peut le voir par l’examen des deux manuscrits, qui se trouvent l’un au musée Borgia (Diatessaron), l’autre à Leyde (Comment., 2375). — Enfin quelques manuscrits, par exemple, Vatic. syr., 19 (A. D., 1420 ; cf. Guidi, oui’)', cit., p. 15, n. 2) et 197 (A. D., 1488), contiennent des versions syriennes d’origine, mais fortement influencées par la recension alexandrine.

C) De même que les Syriens accommodèrent plusieurs fois le texte grec à leur version nationale, ainsi les Coptes