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ARABES (VERSIONS)


Job, qui ont été imprimées dans les Polyglottes de Paris et de Londres, d’après le manuscrit arabe 1 de la Bibliothèque nationale. Ces versions ont été faites par des chrétiens au xiii 9 ou au XIVe siècle. Elles ont peu de valeur. P. de Lagarde a publié une nouvelle édition du livre de Job d’après la Polyglotte de Paris, ainsi qu’une autre version du même livre, mais de recension égyptienne, d’après un manuscrit de Berlin, dans son ouvrage intitulé : Psalterium, Job, Proverbia arabice, Gœttingue, 1876. B) Deux versions des Psaumes faites par des chrétiens du mont Liban. L’une a été éditée en 1585 et en 1610, au monastère maronite de Saint -Antoine, à Kouzheyya (au nord d’Ehden), dans le Bescherréh, mont Liban. Cette édition, dont les exemplaires sont très rares en Europe, est en carschouni. P. de Lagarde a réimprimé l'édition de 1610 d’après l’exemplaire de la bibliothèque de Nuremberg, Psaller., Job, Prov. L’autre est contenue dans le manuscrit 5469, in-12, du Musée Britannique (Cureton, Catalogue, n° vi). Cf. Ddderlein, dans leRepertorium d’Eichhorn, t. ii, p. 156 et suiv.

C) P. de Lagarde a publié, dans le même ouvrage, les Nombres, le Lévitique et le Deutéronome, d’après le manuscrit arabe 377 de la Bibliothèque de Leyde, dont nous avons déjà parlé à propos de la version de Saadias.

D) Enfin plusieurs manuscrits contenant des versions arabes faites sur la Peschito se trouvent dans les différentes bibliothèques d’Europe, pour la plupart inconnus, ou tout au moins inédits, comme on peut s’en assurer en parcourant les catalogues de ces bibliothèques. Tels sont, par exemple, les manuscrits arabes 17-21 de la Bibliothèque nationale. Paulus, dans sa Commentatio crilica, a donné quelques spécimens de versions du Pentateuque d’après des manuscrits de la bibliothèque Bodléienne.

E) Il existe aussi une version arabe faite au xve siècle par Hàreth ben-Sinàn sur la version syro-hexaplaire. Cette dernière ayant été faite sur le grec des Hexaples d’Origène, on pourrait compter cette version arabe avec celles qui sont basées sur les Septante. On en connaît plusieurs manuscrits : deux à la Bibliothèque nationale, manuscrits arabes 13 et 14 ; deux à la bibliothèque Bodléienne, à Oxford ; un à la bibliothèque Vaticane (Cod. arab., 1) ; un à la bibliothèque Palatine Médicis, à Florence (Cod. palat., or. xviii). Les cinq premiers manuscrits contiennent le Pentateuque, le sixième contient la Sagesse, l’Ecelésiaste, les Proverbes, l’Ecclésiastique, et le Cantique des cantiques. D’après Et. Ev. Assemani, Catalog. codd. arable, biblioth. Vatic, p. 2, dans la Scriptorum veterum nova Collectio, de Mai, t. iv, le manuscrit du Vatican serait de l’an 1329 de notre ère. L’auteur de la version serait donc antérieur au xve siècle, comme Assemani le déclare lui-même, ouvr. cilé, bien que dans son Catalogue de la bibliothèque Laurent, et Palat. Médicis, p. 61, il eût positivement dit que les deux Hàreth (car il en distingue deux) avaient vécu vers la fin du xve siècle. De Slane, Catalogue des manuscrits arabes de la Bibliothèque nationale, p. 4, dit aussi que l’auteur de notre version vivait vers la fin du xve siècle. — Quelques fragments de cette version ont été seuls publiés dans le t. vi de la Polyglotte de Londres et dans AVhite : Letter to the bishop of London, Oxford, 1779. — Plusieurs savants comptent la version de Hàreth avec celles qui ont été traduites directement sur les Septante des Hexaples.

F) Assemani, Bibliotheca orientalis, t. ii, p. 309, cite un texte de Bar-Hébræus d’où il ressort qu’un nestorien nommé Aboul-Faradj ben at-Tayyib avait traduit toute la Bible eu arabe. Cette version, qui jusqu’ici n’a pas été retrouvée, pour l’Ancien Testament au moins, était sans doute faite sur le syriaque.

3° Versions arabes basées sur les Septante. — Parmi les principales on peut citer :

A) La version des Prophètes (Daniel excepté, qui est Taduit sur Théodotion), imprimée dans la Polyglotte de tParis, d’après le manuscrit arabe 1 de la Bibliothèque

nationale, et réimprimée dans la Polyglotte de Londres. Elle a été faite par un prêtre d’Alexandrie, comme l’indique une note du copiste placée à la fin des petits Prophètes. Cornill, qui, dans son Buch des Proph. Ezechiël, Leipzig, 1886, p. 49-57, a étudié en détail cette version pour le livre d’Ezéchiel, dit qu’elle a été faite directement sur le grec. Le manuscrit dont s’est servi le traducteur était en lettres onciales, sans esprits ni accents, et les mots n'étaient pas séparés. Comme le Codex Alexandrinus, ce manuscrit contenait la recension égyptienne des Septante ; on y voit des traces de l’influence des Hexaples, mais moins que dans le Codex Alexandrinus. Le manuscrit de Paris offrait quelques lacunes auxquelles les éditeurs de la Polyglotte de Londres ont suppléé par les passages correspondants d’un manuscrit d’Oxford de recension syrienne.

B) Les versions des livres de Tcbie, Judith, Esther, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des cantiques, Sagesse, Ecclésiastique, et des deux livres des Machabées, imprimées dans la Polyglotte de Paris (excepté les deux premiers et l’avant-dernier) et dans celle de Londres.

C) La version des Psaumes, imprimée dans les deux Polyglottes. Elle est aussi faite sur une recension égyptienne des Septante. P. de Lagarde l’a réimprimée, ainsi que la version des Proverbes dont nous venons de parler, Psalterium, Job, Proverbia, etc. Mais nous avons deux autres versions des Psaumes :

D) L’une est basée sur une recension syrienne des Septante. Il y en a deux éditions. La première a été publiée en 1516 par Giustiniani, évêque de Nebbio, August. Justiniani Psalterium Octaplum, in-f°, Gênes, 1516 ; la seconde a été publiée une première fois, en arabe seulement, par Gabriel Sionite et Victor Scialak, à Rome, en 1614, Psalmi arabici ex grseco ; une deuxième fois, avec la traduction latine, même année, Liber Psalmorum Davidis régis, et une troisième fois en arabe et en latin, en 1619, Davidis régis et Prophetse Psalmi. Ces deux dernières réimpressions (si tant est que ce soient des réimpressions) ne diffèrent que par le titre. P. de Lagarde a réimprimé cette version dans son Psalterium, Job, Proverbia. Le manuscrit de Gabriel Sionite, qui a servi aux éditions de 1614, est conservé à la bibliothèque Laurentienne à Florence, Biblioth. Palat. Méd., cod. x ; il fut terminé en 1612. Voir le catalogue d' Assemani, p. 56.

E) L’autre est d’après une recension spéciale qui est en usage chez les grecs Melchites. Son auteur, 'Abdallah 'Ibn-'El-Fadl, vivait au xiie siècle environ. Elle a été publiée à Padoue, en 1709, in-8° ; et aussi à Alep, en 1706, in-4o ; au monastère melchite de Saint-Jean-Baptiste (Màr yochanna e3-souaïr), dans le Chesrouan, mont Liban, en 1735, 1739, 1753 et 1764, in-8°. La Sociehj for promoting Christian knowledge fit imprimer la même version à Londres, en 1725, in-8o, d’après un manuscrit envoyé d’Alep ; l’impression fut surveillée par Salomon Negri de Damas. P. de Lagarde, Psalter., Job, Prov., a fait réimprimer l'édition de 1706 sur l’exemplaire de la bibliothèque de Dresde. La même version avait encore été publiée à Vienne avec un commentaire arabe.

4° Les catholiques ont publié, à l’usage des chrétiens d’Orient, quelques versions qui sont fondées principalement sur la Vulgate. Voici les plus remarquables :

A) L'édition de la Propagande, 3 in-f°, 1671. Lee et Mac Bride (aux frais de la société Biblique) l’ont réimprimée à Londres en 1822, in-8°, après avoir retranché la Préface, les Livres deutérocanoniques et la traduction latine. — B) L'édition de Mgr Tuki, vicaire apostolique de l'Église copte. Une partie seulement a paru : le Pentateuque, Josué, les Juges, Ruth, les Rois, les Paralipomènes, Esdras et Tobie. — C) L'édition des PP. Dominicains deMossoul, 4 gr. in-8o, 1875-78. — D) L'édition des PP. Jésuites de Beyrouth, 3 gr. in-8°, 1876-78. — E) Les protestants ont aussi une version particulière. En 1856, la Society for promoting Christian knowledge publiât,