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ARABES (VERSIONS)


Tence. P. de Lagarde a aussi publié dans ses Materialien, il, une version paraphraslique de la Genèse, d’après le manuscrit arabe 230, de la Bibliothèque de Leyde ; le manuscrit est écrit en caractères syriaques, et date de l’an 1528. Cette version, dit simplement M. de Lagarde, est à peu près la même que celle d’un manuscrit d’Oxford dont Paulus s’est occupé dans ses Specimina versionum Pentateuchi seplem arabicarum, § 7 et 12.

Quelques savants, entre autres Tychsen dans le Repertorium d’Eichhorn, t. xi, p. 82 et suiv., avaient contesté l’identité de la version de Gonstantinople et de la version imprimée dans les Polyglottes de Paris et de Londres. Pococke, dans la préface à son Arabica versio, démontra que cette identité est certaine, et Silv. de Sacy, Mémoire sur la version arabe des Livres de Mo’ise (dans les Mémoires de l’académie des Inscriptions, t. xlix, 1808, p. 67), s’est rallié à Pococke.

B) Les Juifs possèdent encore une autre version arabe du Pentateuque, faite par un Juif de Mauritanie, au XIIIe siècle. Elle suit l’hébreu massorétique de très près, servilement quelquefois. On ne lui reconnaît presque aucune valeur exégétique ni critique. Walton, Proleg., § 14, 16, dit pourtant qu’elle offre « des exemples d’une rare habileté, d’un esprit judicieux et d’un grand respect de la divine Majesté ». On n’en connaît qu’un manuscrit, qui appartint à Jos. Scaliger et qui est maintenant à la bibliothèque de Leyde (Cod. arab., 33). Il est en caractères hébreux. Erpenius l’a publié, assez imparfaitement, en caractères arabes, Pentateuchus Mosis arabice, in-4o, Liège, 1622. On appelle pour cela cette version Arabs Erpenii.

Il faut encore citer parmi les versions arabes faites sur l’hébreu : — C) Celle du livre de Josué qui a été imprimée, d’après le manuscrit arabe 1 de la Bibliothèque nationale, dans la Polyglotte de Paris, et réimprimée dans celle de Londres. Nous n’en connaissons ni l’auteur ni la date. — D) La version de III Reg., xii-IV Reg., xii, 16, qui, d’après Rédiger, De origine et indole arabicse librorum V. T. historicorum interprelationis libri II, Halle, 1829, serait d’un Juif de Damas du XIe siècle. Elle a été publiée, d’après le même manuscrit que la précédente, dans les Polyglottes de Paris et de Londres. — E) La version du passage II Esdr., i-ix, 27 ; imprimée aussi dans les deux mêmes Polyglottes, d’après le même manuscrit que les deux précédentes, ressemble beaucoup à la version du livre de Josué ; mais on croit qu’elle a été interpolée par un chrétien de Syrie. — F) Nous avons aussi des portions importantes d’une version arabe faite sur l’hébreu au x » siècle par un juif Karaïte, Yapheth ben-Heli. Les Psaumes ont été publiés en entier par l’abbé Barges, d’après le manuscrit de la Bibliothèque nationale, Libri Psalmorum David, Régis et Prophètes versio a R.Yapheth ben-Heli, Paris, 1861. — G) Une version (Genèse, Psaumes et Daniel) contenue dans le manuscrit Harl. 5505 du Musée Britannique. Voir Doderlein, dans le Repertorium d’Eichhorn, t. ii, p. 153.

H) Mais, de toutes les versions arabes faites sur l’hébreu, la plus célèbre, après celle de Saadias, est celle du Pentateuque par un Samaritain, Abou Saïd. Il la fit pour l’usage de ses coreligionnaires, qui en étaient réduits à se servir d’exemplaires plus ou moins corrompus de la version de Saadias. L’auteur n’a pas travaillé sur la version samaritaine, comme on pourrait le supposer, mais bien sur le texte hébreu original, écrit en caractères samaritains. Il montre pourtant que la version de Saadias lui était familière ; il s’en est servi plusieurs fois. Il a aussi fait usage de la version samaritaine, telle qu’elle a été imprimée plus tard dans la Polyglotte de Paris. La date précise de cette version est incertaine. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’elle est postérieure au Xe siècle et antérieure au xme. D’après Silv. de Sacy, Mémoire sur la version arabe, p. 104, cette version serait fort utile pour la critique du texte samaritain. Voir Abou -Saïd.

a) Manuscrits. — Voici les principaux : i. Celui de la bibliothèque Barberini, à Rome. C’est un manuscrit tritaple (hébreu, version samaritaine et version arabe), écrit tout entier en caractères samaritains. Il est daté de l’hégire 624. — 2. Le manuscrit Usher à la bibliothèque Bodléienne d’Oxford ; il est bilingue ( version samaritaine et version arabe), et fut écrit en l’an 1525 de notre ère. — 3. Le manuscrit Taylor, à la même bibliothèque ; il est en caractères arabes. — 4. Le manuscrit arabe 5 (ancien fonds 2) de la Bibliothèque nationale, xve siècle. — 5. Le manuscrit arabe 6 (ancien fonds 4), même Bibliothèque et même date.— 6. Le manuscrit arabe 8 (ancien fonds 12), même Bibliothèque, XVIe siècle. Ce manuscrit, qui a appartenu à Melchisédech Thévenot, a cela de particulier que le copiste ayant un exemplaire de Saadias sous les yeux l’a complété par cette version. — 7. La Bibliothèque de Leyde possède aussi un manuscrit de cette version, que Sacy appelle Codex Damascenus. Avant d’entrer à la Bibliothèque de Leyde, il avait appartenu successivement à Van Tyl et à Schultens. — 8. Un autre manuscrit est mentionné dans la Bibliotheca Wittiana, 1701 ; on ignore ce qu’il est devenu. — Tous ces manuscrits représentent une seule et même version, malgré des variantes assez nombreuses surtout dans les passages obscurs. Ils ont été décrits par Silv. de Sacy, Mémoire sur la version arabe, p. 105 et suiv.

b) Éditions. — La version d’Abou Saïd n’a jamais été publiée en entier. Voici ce que nous en avons. — 1. Hottinger, dans son Prompluarium, sive bibliotheca orienlalis, Heidelberg, 1658, a publié Gen., xi, 1-23, d’après un fragment qui lui appartenait. — 2. Blanchini, dans le t. n de son Evangeliarium quadruplex latinse versionis anliquæ, 1749, fit graver une page du manuscrit Barberini contenant Num., v, 30-vi, 9. — 3. Durell, The Hebrew text ; of the parallel prophecies of Jacob and Moses relating to the twelve tribes to which are added 1° the Samaritan Arabie version, etc., 1763, publia Gen., xlix, 6, 28 ; Deutér., xxxiii, 1-29, d’après le manuscrit d’Usher ; et Gen., xlix, 1-4, d’après le manuscrit de Taylor. — 4. Ch. Hwiid publia à Rome, en 1780, Gen., xlix, d’après le manuscrit Barberini, dans son Spécimen inédits, versionis arabico - samaritanse Pentateuchie codice samaritano bibliolhecee Barberinse, in-8°. — 5. Adler, Biblisch-kritische Reise, a publié Num., xxiv, 7-9, d’après le manuscrit Barberini et le manuscrit arabe 6 de la Bibliothèque nationale. Il a aussi fait connaître d’autres passages du manuscrit Barberini dans le Liter. Briefwechsel, de J. D. Michaëlis. — 6. Paulus, dans sa Commentatio critica exhibense biblioth. oxon. Bodlejana specimina verss. Pentateuchi seplem arabicarum nondum editarum, léna, 1789, a donné divers extraits du livre de la Genèse, d’après le manuscrit de Taylor. — 7. Van Vlpten publia en 1803 quelques fragments, d’après le manuscrit de Leyde, dans son Spécimen philologicum continens descriptionem codicis MS. Bibliothecse Lugdun. Batavorum partemque inde excerptam versionis samaritano-arabicx Pentateuchi, Leyde, 1803. — 8. Silv. de Sacy, dans son Mémoire, p. 150-196, en a publié plusieurs fragments. Ils sont pris de différents manuscrits, quoique plus généralement du manuscrit arabe 6 delà Bibliothèque nationale ; les variantes de tous les manuscrits ont été soigneusement recueillies pour chaque passage. — 9. En 1851, Abr. Kuenen publia la Genèse d’après trois manuscrits et, en 1854, l’Exode et le Lévitique. Cf. Keil, Manual of hislorico-critical Introduction, Edimbourg, 1870, t. ii, p. 279-80.

2° Versions arabes basées sur la version syriaque. — A moins d’indication contraire, il s’agira de la version Simple ou Peschito.

A) Rédiger, De origine et indole arabicse interprétationis, donne comme faites sur la Peschito les versions arabes des livres suivants : Juges, Ruth, I et II Rois ; III Rois, i-xi ; IV Rois, xii, 17-xxv ; Paralipoménes,