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ARABE (LANGUE) — ARABES (VERSIONS)


français en Orient, in-12, Beyrouth, 1862 ; Caussin de Perceval, Grammaire arabe vulgaire pour les dialectes d’Orient et de Barbarie, in-4°, Paris, 1824 ; in-8o, 1833 ; in-8% 1858 ; in-8o, 1880 ; A. Bellemare, Grammaire arabe (idiome d’Algérie), Paris, Alger, 1850. — 2° Dictionnaires : J. Golius, Lexicon arabico-latinum, in-f°, Leyde, 1653 ; Freytag, lœxicon arabico-latinum, 4 in-4o, Halle, 1830-1837 ; édition abrégée, in-4°, Halle, 1857 ; A. Handjéri, Dictionnaire français, arabe, persan et turc, 3 in-4o, Moscou, 1840-1841 ; Kazimirski, Dictionnaire arabe - français, 2 gr. in - 8°, Paris, 1860 ; Lane, Arabic-English Dicticmary, 5 in-4o, Londres, 1863-1875 ; Cuche (R. P.), Dictionnaire arabefrançais, gr. in-8o, Beyrouth, 1862 ; nouv. édit., 1883, pratique ; Vocabulaire français-arabe, par un missionnaire de la compagnie de Jésus en Syrie, in-8°, Beyrouth, 1867 ; A. Cherbonneau, Dictionnaire français-arabe pour la conversation en Algérie, in-12, Paris, 1872. — 3° Chrestomathies : Silvestre de Sacy, Chrestomathie arabe, Paris, 1806 ; 2e édit., 3 in-8o, Paris, 1826 ; G. L. Kosegarten, Chrestomathia arabica, in-8°, Leipzig, 1828 ; A. Oberleitner, Chrestomathia arabica una cum glossario arabico-latino, 2 in-8°, Vienne ; Chrestomathie arabe, publiée par les PP. Jésuites, 2 in-8°, Beyrouth, 1879-1881.

A. Legendre.

3. ARABES (VERSIONS) des Écritures. Il est difficile d'établir à quelle époque la Bible fut traduite pour la première fois en langue arabe. On rapporte qu’un certain Warka Ibn - Naufel avait traduit l’Ecriture en arabe dès le commencement du vne siècle, et que c’est dans cette version que Mahomet puisa sa connaissance de la Bible. Cela est assez problématique. En tout cas, il ne reste rien de cette prétendue version, non plus que de celle que Jean, évêque de Séville, avait fait exécuter en 717. Les versions arabes que nous possédons sont toutes de date relativement récente. De fait, le besoin de ces versions ne dut se faire sentir que lorsque les différentes contrées soumises à l’islamisme eurent abandonné leurs langues respectives pour adopter celle de leurs conquérants, c’est-à-dire entre le vme et le xe siècle de notre ère. Les versions arabes furent alors entreprises par les juifs et par les chrétiens. Les manuscrits sur lesquels elles furent faites étaient ceux dont on se servait dans les synagogues et dans les églises. Ils représentaient les recensions les plus diverses, et, comme on peut le supposer, ils n'étaient pas toujours des meilleurs. Les traducteurs se préoccupèrent moins de reproduire le texte le plus pur que de mettre la Bible à la portée des fidèles, en la débarrassant de toutes ses obscurités. Le cardinal Wiseman, dans ses Essays (t. i, Miracles of the New Testament), a décrit d’une manière fort ingénieuse la façon dont ces traducteurs ont dû procéder. Tous les livres de l’Ecriture Sainte n'étaient pas également lus dans les synagogues ni dans les églises. Les Juifs lisaient surtout la Loi, c’est-à-dire le Pentateuque. Les chrétiens, en dehors du Nouveau Testament, qui était leur principale Écriture, ne lisaient guère, dans leur entier, que le Psautier et les Prophètes. On se borna, tout d’abord, à traduire ces livres ; quant aux autres, on n’en traduisit que les parties qui étaient disséminées dans les livres liturgiques. C’est ainsi qu’aucune des versions arabes les plus anciennes ne s'étend à toute la Bible. Plus tard, quand on voulut avoir l’ensemble des Saintes Écritures, pour l’usage du clergé, qui lui-même n’entendait plus suffisamment les langues anciennes, on se contenta de réunir les versions déjà faites des différents livres ou portions de livres, et on combla les nombreuses lacunes par de nouvelles traductions faites sur les exemplaires complets des anciennes versions coptes ou syriaques. Il en résulta de véritables mosaïques, dont le fameux manuscrit de Brèves est un exemple frappant, comme on le verra plus bas. Les versions arabes n’ont donc pas beaucoup d’autorité. Cependant la critique y trouve parfois

des variantes qui jettent une lumière inespérée sur la version syriaque, et surtout sur la version alexandrine. En tout cas, elles occupent une place importante dans l’histoire de la Bible.

I. Versions arabes de l’Ancien Testament. — Nous les grouperons en cinq catégories. Les quatre premières comprendront celles qui sont basées sur l’hébreu, sur les versions syriaques, sur les Septante, ou sur d’autres textes ; dans la cinquième, nous traiterons de quelques éditions que l’on ne peut pas encore classer avec certitude.

1° Versions arabes basées sur le texte hébreu. — A) La plus célèbre est celle de Saadias Haggàon (891 -941), juif originaire du Fayoum, en Egypte, directeur de l'école talmudique de Sora. Elle se rapproche beaucoup des Paraphrases Targumiques, en sorte qu’elle est plus utile pour l’exégèse que pour la critique du texte. L’examen des différents manuscrits que nous en avons montre qu’elle a subi de nombreuses et importantes interpolations. La question de savoir si cette version s'étendait à toute la Bible est encore fort débattue. Il est certain qu’elle comprenait le Pentateuque et Isaïe ; on admet généralement que Job, les petits Prophètes et les Psaumes avaient aussi été traduits par Saadias.

a) Manuscrits. — Parmi les manuscrits qui contiennent des parties de la version de Saadias, on peut nommer les suivants : 1. Le manuscrit arabe de la Bibliothèque nationale. Ce manuscrit avait appartenu au célèbre Savari de Brèves ; il est d’origine égyptienne et date du XIVe siècle ; Pentateuque. — 2. Un manuscrit de la bibliothèque Bodr léienne à Oxford ; il a été écrit à Hamath, sur l’Oronte, en Syrie, et date aussi du xrve siècle ; Pentateuque. — 3. Le manuscrit oriental xxi de la bibliothèque Palatine Médicis, à Florence, xme siècle ; Pentateuque. — 4. Manuscrit arabe 377, de la bibliothèque de Leyde ; écrit à Mardin, au xive siècle ; Genèse et Exode. — 5. Un manuscrit (Cod. Bodl., xl) de la bibliothèque Bodléienne contient le livre de Job et les petits Prophètes. — 6. Deux autres manuscrits de la même bibliothèque contiennent les Psaumes. Cf. Bleek, Einleitung in das aile Testament, édit. de 1860, p. 795. — 7. Le Codex Bodl. clvi (Pococke, 32) de la même bibliothèque, écrit en caractères hébreux et daté de 1244, contient Isaïe.

b) Éditions. — Les principales éditions sont les suivantes : 1. Le Pentateuque tétraglotte de Constantinople, 1546. Cette édition contient, en outre du texte original et du Targum d’Onkelos, la version arabe de Saadias et la version persane de Jacob Tùsi, le tout eu caractères hébreux. — 2. La seconde édition fut faite à Paris, par Gabriel Sionite, dans la Polyglotte de Le Jay, d’après le manuscrit arabe 1 de la Bibliothèque nationale, dont nous avons parlé plus haut. — 3. Pococke réimprima cette deuxième édition dans le premier volume de la Polyglotte de Walton, et il publia ensuite, dans le cinquième volume du même ouvrage, les variantes de l'édition de Constantinople et du manuscrit d’Oxford (voir plus haut : Manuscrits 2). — 4. P. de Lagarde a publié la Genèse et l’Exode, d’après le manuscrit de la bibliothèque de Leyde, Materialien zur Kritik und Geschichte des Pentateuchs, Leipzig, 1867. — 5. Les prophéties d’Isaïe. avaient été publiées dès 1790, par Paulus, d’après le manuscrit d’Oxford, B. Saadise Phiumensis versio Isaise arabica cum aliis speciminibus, in-8o, Iéna, 1790-1791. — 6. Ewald, dans ses Beilrâge zur Geschichte der ait. Auslegung und Spracherklârung des A. T., Stuttgart, 1844, a donné des extraits du livre de Job d’après le manuscrit d’Oxford. — 7. Schnurrer a publié des fragments de la version des Psaumes, d’après le manuscrit d’Oxford, Pococke 281, dans YAllgemeine Bibliothek der biblischen Literalur d’Eichhorn, t. iii, p. 425. — 8. Osée et Joël ont été édités, d’après le manuscrit d’Oxford, par R. Schroter dans Archiv fur wissensch. Erforschung des A. T., i et n. — 9. Enfin, Adler a donné dans Y Einleitung in das A. und N. Tes 1 tament, d’Eichhorn, des variantes du manuscrit de Flo-