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ARABE

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sion générale de bené-Qédém, « fils de l’Orient, » Jud., vi, 3, 33 ; vii, 12 ; viii, 10 ; Job, i, 3 ; III Reg., v, 10 ; Is., xi, 14 ; Jer., xux, 28 ; Ezech., xxv, 4, correspondant au mot Sarrasin, arabe : ï-y-H, scharqi, « oriental. » Aussi Josèphe, Ant. jud., V, vi, 3, rend-il par "Apa61 ; les bené-Qédém de Jud., vi, 3.

II. Histoire. — Laissant de côté l’histoire particulière de chacun des peuples arabes (voir Ismaélites, Nabatéexs, Déuan, etc.), nous n’avons qu'à indiquer ici les faits qui se rapportent au nom ethnique, au seul point de vue de l'Écriture Sainte. Voir, à l’article Arabie, l’ensemble des événements qui se rattachent à l’histoire générale de ce pays, aux différentes époques babylonienne, assyrienne, perse et gréco-romaine.

Les relations des Arabes avec les Israélites sont celles d’une perpétuelle hostilité. Trop faibles pour soutenir seuls la lutte, ils eurent toujours le rôle d’auxiliaires. Nous les trouvons, au début, tributaires de Josaphat eu même temps que les Philistins ; et, tandis que ceux-ci font leurs présents en argent, ils apportent la contribution du nomade, c’est-à-dire des troupeaux, « sept mille sept cents béliers et autant de boucs. » II Par., xvii, 11. Bientôt après, révoltés contre Joram, avec les mêmes alliés, « ils entrèrent dans la terre de Juda, la dévastèrent, et s’emparèrent de tous les biens qui appartenaient à la maison du roi, ainsi que de ses fils et de ses femmes, et il ne lui resta plus que Joachaz, qui était le plus jeune. » II Par., xxi, 16-17. Ozias eut à combattre les mêmes ennemis ; c'étaient des « habitants de Gurbaal ». II Par., xxvi, 7.

Après la captivité, les Juifs, de retour à Jérusalem, rencontrèrent parmi leurs adversaires les plus acharnés certaines tribus arabes ayant à leur tête un chef nommé Gosem, qui s’unit à Sanaballat l’Horonite et à Tobie l’Ammonite. Les princes ligués commencèrent par tourner en dérision et par accabler de leur mépris Néhémie, qui voulait relever les murailles de la ville sainte. II Esdr., ii, 19. Quand ils virent les travaux poussés avec activité, et « la plaie du mur cicatrisée », ils passèrent du dédain à la colère, et se rassemblèrent pour combattre contre Jérusalem, en dressant des embûches. Mais, voyant leurs projets découverts et les dispositions que prenaient les Juifs pour la résistance, ils renoncèrent momentanément à leur entreprise. II Esdr., iv, 7-15. Après avoir jugé la violence inutile, ils employèrent la ruse, en proposant à Néhémie, à cinq reprises différentes, une entrevue qui n'était qu’un guet-apens. Celui-ci, justement défiant, refusa, résistant même à la peur que cherchait à lui inspirer un faux prophète, Sémaias, payé par Sanaballat. Enfin, apprenant que la restauration, objet de leur jalousie et de leur fureur, était accomplie, ils se prirent à trembler et « reconnurent que cette œuvre avait été faite par Dieu. » II Esdr., vi, 1-16.

La grande lutte des Machabées devait réveiller leurs sentiments d’hostilité. Judas, après avoir tiré vengeance des habitants de Joppé et de Jamnia, fut attaqué, non loin de cette dernière ville, par une troupe d’Arabes, composée de cinq mille fantassins et de cinq cents cavaliers. Après un rude combat, où Dieu donna la victoire à son peuple, les assaillants, que l'Écriture appelle ici NojjiâSeç, demandèrent à Judas de leur tendre la main, promettant de l’indemniser avec les ressources dont ils disposaient, c’est-à-dire leurs troupeaux, et de lui prêter leur concours. Celui-ci, sachant quel parti il pourrait tirer de ces nouveaux alliés, accéda à leur demande, et ils s’en retournèrent dans leurs tentes. II Mach., xii, 10-12. Cependant Judas, combattant contre Timothée, au delà du Jourdain, trouva encore dans l’armée ennemie des Arabes salariés comme troupes auxiliaires. I Mach., v, 39-43.

Alexandre Balas, vaincu par son beau-père Ptolémée VI Philométor d’Egypte, alla se réfugier chez les Arabes, croyant trouver auprès d’eux abri et protection ; mais leur dynasle, nommé Zabdiel, pour faire sa cour à Ptolémée

et à Démétrius, viola les lois de l’hospitalité, fit décapiter son malheureux hôte et envoya sa tête au roi d’Egypte. I Mach., xi, 16-17. Alexandre laissait un jeune fils, Antiochus, dont l'éducation fut confiée à un chef arabe, nommé Émalchuel, E ! |ia)./.ovia ! , ou Malchus, suivant certains textes. I Mach., xi, 39. Voir Émalchuel.

Jonathas, après avoir mis en fuite, dans les environs d'Émath, les troupes de Démétrius, « marcha vers les Arabes appelés Zabadéens, et les frappa et prit leurs dépouilles. » I Mach., xii, 31. Le nom et le contexte font supposer que ces Zabadéens étaient une tribu qui habitait la contrée où se trouve actuellement Zebdani, gros village de l' Anti-Liban, au nord-ouest de Damas, non loin de la source du Barada, l’ancien Abana.

III. Type physique, caractère, mœurs. — À ces données historiques répondent exactement et la physionomie

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203. — Soheik bédouin. D’après une photographie.

et les coutumes des tribus nomades qui vivent encore aujourd’hui à l’est du Jourdain et de la mer Morle, dans le désert de Syrie et l’Arabie centrale.

1° Les deux grandes fractions du peuple arabe, sédentaires et nomades, ont un type commun (fig. 203), mais avec des différences qui proviennent naturellement du climat, du genre de vie, du mélange de sang. Les habitants du désert se vantent avec raison d'être la race la plus pure et la mieux conservée : n’ayant jamais été conquis, jamais un élément étranger n’a pénétré parmi eux. « Les vrais Bédouins sont, pour la plupart, de taille moyenne et bien prise, d’une singulière maigreur, ainsi que l’explique leur genre de vie, mais très agiles et beaucoup plus forts qu’on ne le croirait en voyant leurs membres grêles. Presque noirs ou d’un gris cendré, ils ont les traits réguliers, la figure d’un bel ovale, le crâne souvent irrégulier et pointu, le front haut, des yeux noirs et perçants ; mais l’habitude de froncer le sourcil et de cligner des yeux, pour s’abriter du soleil en regardant au loin vers l’horizon, donne un éclat inquiétant à leur pupille : comme las Peaux-Rouges, ils ont l'œil du loup, dit-on fréquemment, et l’on est tenté de leur attribuer une férocité qui n’est point dans leur caractère. Les Bédouins vieillissent rapidement ; leur peau se ride et se