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AQUEDUC


dition juive. Josèphe, Ant. jud., VIII, vil, 3 ; Talmud, Jorna, ꝟ. 31 a ; Zebachim, t. 54 b. Les piscines, qui sont au nombre de trois, déversent leurs edux l’une dans l’autre, et sont surtout remarquables par leurs dimensions. La première, à l’est, est précédée d’un contrefort qui sert à retenir les eaux, et au milieu duquel une petite porte de fer peut leur donner passage. Cette piscine a 177 mètres de long, 64 mètres de large et 15 mètres de profondeur ; la seconde, distante de la première de 48 mètres, a 129 mètres de long, 70 de large et 12 de profondeur ; enfin le bassin supérieur, à 49 mètres de distance du précédent, mesure 116 mètres de long, 70 de large, et de 7 à 8 de profondeur. Chacun des bassins est élevé de quelques mètres au-dessus du précédent (fig. -190). Tous trois sont

jusqu'à Bethléhem, n'était pas horizontal ; mais en certains endroits il formait siphon, et, à raison de cette disposition, se composait de tuyaux en pierre emboîtés les uns dans les autres. Il devait amener les eaux dans les parties les plus élevées de la capitale. Son trop-plein, se déchargeait dans les étangs ; aujourd’hui qu’il est en ruines, toutes ses eaux s’y jettent. L’aqueduc inférieur subsiste encore de nos jours, et sert à amener les eaux à Jérusalem ; mais il ne reste guère plus de deux ou trois ans sans avoir besoin de réparations, à cause de l’affluencedes eaux qui s’y pressent pendant l’hiver. Il est maçonné à la chaux, et, grâce à des jours ménagés de distance en distance, on peut voir couler l’eau et y puiser. Parti d’Etham, il suit les courbes de niveau de manière à con Vasques de Salomon. D’après une photographie.

en partie creusés dans le roc, et en partie construits en maçonnerie. À cent trente pas du bassin supérieur, et tout près de la ligne de partage des eaux entre les versants de la mer Morte et de la Méditerranée, se trouve la source qui fut la première à alimenter les étangs. C’est la fontaine appelée Ras el-Aïn (tète de la source), ou Aîn-Saléh (bonne source). Ce serait la « fontaine scellée » de Salomon. Cant., iv, 12. Guérin, Description de la Judée, t. iii, p. 112. Souterraine et de difficile accès, elle est encore à 60 mètres au-dessus de l’ancienne plate-forme du temple, qui est elle-même à 754 mètres d’altitude. 11 était donc possible d’en conduire les eaux jusqu'à Jérusalem.

La fontaine se déverse d’abord dans un couloir voûté, qui amène ses eaux jusqu'à un réservoir également voûté, surmonté d’une construction circulaire, près du vieux Qala’at el-Bourak (château des bassins), à quelques mètres au nord de l'étang supérieur. De là les eaux se partagent pour être dirigées les unes vers les étangs, les autres vers Bethléhem et Jérusalem. Trois aqueducs prenaient autrefois cette dernière direction, selon 'Warren, qui n’a pu retrouver les traces que du plus élevé et du plus bas. L’aqueduc le plus élevé, dont on peut suivre les tronçons

server une faible pente. Il contourne l’Ouadi Sahhine au nord, redescend ensuite au sud de Bethléhem, qu’il alimente d’eau, reprend la direction du nord à l’est de la ville, passe près du tombeau de Rachel et de Mar Elias, atteint Jérusalem près de la porte de Jaffa, un peu audessus du Birket es-Sultan, redescend brusquement pour contourner l’ancien mur méridional de Sion, longe la pente occidentale de la vallée du Tyropœon, et enfirr pénètre dans le Haram par le Bab es-Silséleh (fig. 191). Mais, avant de franchir cette porte, l’aqueduc alimente la belle fontaine appelée Aïn-Sébil, et, de l’autre côté de la rue, celle qui jaillit à l’intérieur du méhkémeh (tribunal civil). Cet aqueduc fournissait autrefois, conjointement avec les deux autres, l’eau nécessaire au service du temple, comme il le fait encore pour le Haram ech-Chérif. C'était vraisemblablement la fontaine intarissable, fons aqua ? perennis, que Tacite mentionne dans sa description du temple. Hist., V, xii. Bien qu’il soit impossible de déterminer quelle part Salomon prit à ce travail, on peut admettre qu’il y a mis la main le premier. « S’il a construit des piscines destinées à arroser les superbes jardins qu’il avait plantés, notamment dans la vallée d’Etham, n’a-t-il pas du en mémo temps songer à approvisionner