Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/463

Cette page n’a pas encore été corrigée

795

    1. APPIUS##

APPIUS (FORUM D') — AQUARO

796

canaux. C’est ce que nous appiend Strabon, v, 3, 6, et aussi Horace, dans la belle description du voyage qu’il fit à Brindisi, l’an 713 de Rome. Le poète indique le Forum Appii sur la voie consulaire, non loin d’Aricie, au milieu

L.Thuillier, detf Zes chiffies rvmjzùis i

Us : Mulia Dassuorn. ab’urbe. ' 188. — Forum d’Appius et ses environs.

des marais, si bien qu’il était entouré de barques qui transportaient les voyageurs au milieu de l’eau : Egressum magna me excepit Aricia Roma Hospitio modico ; rhetor cornes Heliodorus, Grcecorum longe doctissimus ; inde Forum Appt Diflertum nautis, cauponibus atque malignis.

(Salir., 1. 1, v, 1-4). Le poète continue à raconter son voyage en bateau jusqu’au temple de Féronia, dans le voisinage de Terrarine, où il se lave les mains et le visage dans les eaux sacrées de cette déesse ; puis il monte sur un char, et arrive ainsi à Anxur :

Ora manusque tua lavimus, Feronia, lympha. Millia’tum pransi tria repimus, atque subimus Impositum saxis late candentibus Anxur.

(Ibid., 24-26.) Pour supprimer cette navigation incommode, Tqajan fit exhausser la voie Appienne dans la partie où elle traversait les marais, et il la fit paver avec de grandes pierres, comme l’atteste Dion Cassius, lxviii, 15. Galien dit la même chose, Melhod. med., ix, 8. Les inscriptions confirment leur témoignage, et nous apprennent de plus que le pavage de cette partie de la via Appia fut commencé par Nerva et achevé par Trajan. Il suffira de citer une seule de ces inscriptions, qui fut trouvée pendant les travaux exécutés par Pie VI, et qu’on voit encore aujourd’hui sur la voie Appienne au Forum d’Appius. Cf. Nicolai, De' bonificamenli délie terre pontine, Rome, 1800, p. 94.

IMP. CAESAR

NERVA. AVG. GERM

PONT1F. MAX. TRIB.

POTEST. III. COS. IIII. P. P.

VIAM. A. TRfPONTIO. AD FORVM. APPI. EX. GLAREA

SILICE. STERNENDAM

SVA. PECVNIA. INCHOAVIT

IMP. CAESAR

NERVA. DIVI. NERV ». ꝟ.

TRAIANVS. AVG

GERM. Vont. mAX

TRIB. POTEST. COS. III. P. p

CONSVMMAV1T

(Corpus inscripiionum latinarum, t. x, n° 6824.)

De tout cela, on peut conclure avec certitude que la station du Forum d’Appius fut toujours dans les marais, là même où fut trouvée, avec plusieurs autres, pendant les travaux d’assainissement, près du 43e mille de Rome, l’inscription qui vient d'être rapportée, et où l’on découvrit aussi des restes de constructions antiques. Quand saint Paul alla à Rome, en l’an 60 de notre ère, cette partie de la route était donc encore dans l'état où la décrivent Strabon et Horace, c’est-à-dire noyée en grande partie dans les eaux stagnantes ; par conséquent, il est très probable que l’Apôtre, lui aussi, fît ce trajet en barque comme le poète, et cet état de choses peut nous expliquer pourquoi les fidèles vinrent à sa rencontre au Forum d’Appius et n’allèrent pas plus loin. H. Marucchi.

    1. APPONIUS##

APPONIUS, auteur ecclésiastique du VIe siècle, qui composa un Commentaire sur le Cantique des cantiques. On croit qu’il était moine et italien : il adresse son travail à un prêtre du nom d’Arménius, le même probablement auquel écrivit Agnel, évêque de Ravenne en 558. D’après le cardinal Mai, Classici scriptores, t. v, p. 367, il fut contemporain du pape Vigile et de Justinien. Son commentaire, divisé en douze livres, est un ouvrage de beaucoup de science, solide et bien écrit ; aussi fut-il souvent cité, en particulier par le vénérable Bède. Patr. lat., t. xci, col. 1162. Pour l’auteur, le Cantique des cantiques est une allégorie de l’alliance de Jésus-Christ avec son Église. On voit qu’il suit les Septante ; il se sert cependant, comme il le dit du reste, du texte hébreu. Ce commentaire est encore précieux pour la confirmation qu’on y trouve de plusieurs vérités traditionnelles, par exemple, du pouvoir des clefs confié à l'Église. Il a été imprimé à Fribourg en 1538. On trouve les six premiers livres dans le tome xiv de la Maxima Bibliotheca veterum Patrum, in-f°, Lyon, 1677, p. 98-128. Le cardinal Mai a publié les livres vii, vin et une partie du ix°, dans le Spicilegium romanum, in-8°, Rome, 1839-1844, t. v, p. 1-85. Le commentaire d’Apponius a été abrégé par Luc du Mont-Cornillon. Voir Ceillier, Histoire des auteurs sacrés, 1862, t. xi, p. 807. E. Levesquë.

    1. APRIÈS##

APRIÈS, pharaon de la xxvi* dynastie égyptienne, ainsi nommé par les Grecs, mais appelé Éphrée dans la Vulgate. Jer., xiiv, 30. On l’appelle aujourd’hui communément Hophra. Voir Éphrée.

    1. APROSIO Angelico##

APROSIO Angelico, polygraphe italien, dont les critiques vantent à juste titre l'érudition et le goût littéraire, né à Vintimille, en 1607, mort en 1681. Tout jeune encore, il revêtit l’habit des ermites de Saint-Augustin, et se livra avec une sorte de passion aux études tant sacrées que profanes. Celles-ci toutefois eurent la préférence et nous ont valu plusieurs ouvrages, dont quelques-uns sont encore consultés avec fruit, mais qui ne sont pas de notre sujet. Le seul de ses écrits qui intéresse directement les études bibliques est une série de leçons qu’il fit sur le prophète Jonas, dans l'église Notre - Dame - de laConsolation, à Gènes, Prselectiones in prophetam Jonam, Gènes, 1649 et 1650. VoirSoprani, Scrittori délia Liguria, p. 23 ; Bayle, Dictionnaire historique et critique, 5e édition, p. 396, note c. M. Férotin.

    1. APTHORP East##

APTHORP East, théologien anglican, né à Boston en 1733, mort en Angleterre, le 7 avril 1816. Il exerça le ministère pastoral aux États-Unis. En 1765, il alla en Angleterre, où il reçut diverses dignités dans l'église établie. Vers 1793, il se retira à Cambridge et y passa les dernières années de sa vie. On a de lui À Lelter on the Prevalence of Christianily before its civil Establishment, Londres, 1778 ; Discourses on Prophecy, 2 in-8°, Londres, 1786. Voir Gentleman' s Magazine, année 1810.

    1. AQUARO##

AQUARO (Malhias de), ou plus exactement Mathius