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APOCALYPSE

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1. Introduction. — Saint Jean raconte où et comment il a reçu ces révélations. Ravi au ciel, il voit le trône de Dieu entouré de vingt-quatre vieillards et de quatre animaux qui chantent ses louanges, iv, 1-11.

2. Vision des sept sceaux. — Celui qui occupe le trône tient en mains un livre scellé de sept sceaux ; il le donne à l’Agneau divin, qui seul peut les ouvrir, v, 1 - 14. — a) Ouverture des quatre premiers sceaux. Le prophète voit apparaître successivement quatre chevaux : un blanc, qui va à la victoire, un roux, un noir, un de couleur pâle ; les cavaliers des trois derniers reçoivent l’ordre d’affliger la terre de diverses calamités, vi, 1-8. — 6) Ouverture du cinquième sceau. Les martyrs demandent à Dieu vengeance de leurs persécuteurs, vi, 9-11. — c) Ouverture du sixième sceau. La terre tremble, des prodiges effrayants apparaissent dans le ciel, et les habitants de la terre sont frappés de terreur à l’approche du grand jour de la colère de Dieu et de l’Agneau, vi, 12-17. Un ange imprime ensuite sur le front des élus le signe du Dieu vivant, vu. — d) Ouverture du septième sceau. Elle est suivie d’une demi-heure de silence dans le ciel, et amène la vision des sept trompettes, viii, 1-2.

3. Vision des sept trompettes. — Sept anges reçoivent de Dieu autant de trompettes, pour annoncer au monde les secrets renfermés sous le septième sceau, viii, 2. Un autre ange offre à Dieu, dans un encensoir d’or, les prières des saints ; ayant ensuite rempli cet encensoir du feu de l’autel, il répand ce feu sur la terre, et y produit aussitôt des phénomènes terrifiants, viii, 3-5. Les sept anges se disposent à sonner de la trompette, viii, 6. — a) Les quatre premières trompettes. Destruction du tiers de la terre, de la mer, des cours d’eau, des étoiles, viii, 6-12.

— b) Un triple cri de : « Malheur » se fait entendre. Il annonce aux habitants de la terre la triple calamité qui va fondre sur eux au son des trois dernières trompettes, vm, 13. — c) La cinquième trompette. Le puits de l’abîme est ouvert, et il en sort des sauterelles prodigieuses ; il leur est permis de tourmenter pendant cinq mois tous les hommes non marqués du signe de Dieu. C’est le premier « malheur ». ix, 1-12. — d) La sixième trompette. Quatre anges à la tête d’une troupe nombreuse et formidable de guerriers montés sur des chevaux prodigieux font périr le tiers des hommes ; néanmoins ceux qui restent ne font point pénitence, ix, 13-21. Un ange apparaît, tenant en main un volume ouvert. À sa voix éclatent sept coups de tonnerre dont la signification doit rester secrète. Après avoir juré « qu’il n’y aura plus de temps », l’ange ordonne au Voyant de dévorer le volume, pour qu’il fasse de nouveau entendre aux Gentils sa voix prophétique, x, 1-11. Ensuite celui-ci reçoit l’ordre de mesurer le temple, excepté le parvis extérieur, abandonné aux Gentils pour qu’ils le foulent aux pieds pendant quarante-deux mois. Durant ce temps, les deux témoins du Seigneur prêcheront et feront des prodiges, xi, 1-6. Tués par « la Bête » sortie de l’abîme, ils ressusciteront et monteront au ciel, xi, 7-12. Alors un tremblement de terre détruit le dixième de la ville, et fait périr sept mille hommes ; les autres, terrifiés, rendent gloire à Dieu, xi, 13. C’est le second « malheur ». xi, 14. — e) La septième trompette. Les vingt-quatre vieillards célèbrent la victoire de Dieu, xi, 15-19. Une femme apparaît, elle va enfanter un fils qui régnera sur les nations ; en même temps se montre un dragon roux, prêt à dévorer l’enfant, xii, 1-4. Celui-ci est enlevé au ciel ; sa mère s’enfuit au désert ; le dragon, vaincu par saint Michel, est précipité du haut du ciel, xii, 5-12. Alors le dragon (le troisième « malheur » ) poursuit la femme et fait la guerre aux justes qui sont sur la terre, xii, 13-18. Deux bètes montent, l’une de la mer, l’autre de la terre. Celle-là se fait adorer avec le dragon, dont elle partage la puissance ; l’autre séduit les hommes par des prestiges, et les amène violemment à adorer l’image de la première bête. Le nombre de la Bête est 666. xiii, 1-18. L’Agneau, entoure des élus marqués du signe de Dieu, se tient debout sur le

mont Sion. Les élus chantent ses louanges, xiv, 1-5. Trois anges annoncent successivement la ruine de la grande Babylone et de tous ceux qui portent la marque de la Bête ; bienheureux, au contraire, sont ceux qui meurent dans le Seigneur, xiv, 6-13. Quelqu’un semblable à un « fils de l’homme » et un ange s’en vont, armés d’une faux tranchante, pour couper les rameaux des vignes ; ils les jettent dans le puits de la colère de Dieu, xiv, 14-23.

4. Vision des sept coupes. — Sept anges reçoivent d’un des quatre animaux sept coupes contenant les sept « plaies dernières ». xv, 1-8. Ils en répandent le contenu sur la terre, sur la mer, sur les cours d’eau, sur le soleil, sur la demeure de la Bète, sur l’Euphrate, sur l’air. De là des calamités nouvelles, xvi, 1-21.

5. Annonce de la ruine de la grande Babylone. — a) Un de ces sept anges montre à l’Apôtre la ruine de la grande Babylone. Saint Jean en donne la description : c’est la grande prostituée, assise sur les grandes eaux, portée par une bête à sept têtes et à sept cornes ; elle est ivre du sang des saints, xvii, 1-18. — 6) Un second ange proclame la chute de Babylone, xviii, 1-3 ; une voix céleste avertit les justes d’en sortir, xviii, 4-8. Lamentations sur sa ruine, xviii, 9-20. — c) Un troisième ange déclare que cette ruine sera éternelle, xviii, 21-24. Joie et jubilation dans" le ciel, xix, 1-10.

6. Lutte dernière du Verbe divin avec le dragon. — a) Le Verbe de Dieu s’avance à la tête d’une armée céleste pour combattre la Bête et son armée, xix, 11-18. La Bête est vaincue ainsi que son faux prophète ; ils sont tous deux jetés dans l’abîme, xix, 19-21. — b) Un ange saisit le dragon, le précipite dans l’abîme, où il le tient enchaîné pendant mille ans. xx, 1-3. — c) Les justes ressuscitent et régnent avec le Christ pendant mille ans. xx, 4-6. — d) Cette période écoulée, Satan, le dragon, sera délié. Il séduira les nations et fera par elles la guerre aux saints ; mais, vaincu de nouveau, il sera précipité avec la Bète et le faux prophète dans l’enfer, pour y subir des tourments éternels, xx, 7-10. — e) Résurrection générale des morts, jugement universel : l’enfer, la mort et quiconque n’est pas inscrit dans le livre de vie sont jetés dans l’étang de feu. xx, 11-15.

7. Renouvellement du ciel, de la terre et de la ville sainte. — Saint Jean voit un ciel nouveau et une nouvelle terre ; du ciel descend la Jérusalem nouvelle, pleine de splendeur ; Dieu vient y habiter parmi les hommes, xxi, 1-8. Un des sept anges la montre au voyant, xxi, 9-xxii, 5.

4° Épilogue. — Le Christ lui-même, par la bouche d’un ange, confirme la vérité de toute la prophétie apocalyptique ; il assure que les choses qui y sont prédites s’accompliront bientôt, et il défend qu’on ajoute ou qu’on retranche quoi que ce soit à cette prophétie, xxii, 6-20. Le prophète souhaite à tous la grâce du Seigneur, xxii, 21.

VI. Interprétation de l’Apocalypse. — Toute prophétie est difficile à expliquer. Mais la difficulté augmente singulièrement quand les choses qui font l’objet de la prophétie sont présentées sous des images symboliques. Il en est ainsi de l’Apocalypse. Dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, on a tenté de déterminer le vrai sens de ce livre ; mais son obscurité a donné lieu aux interprétations les plus diverses. Ce serait un travail aussi long que fastidieux de vouloir se rendre compte de tous les systèmes d’explication qui ont été proposés. Ces systèmes peuvent se réduire à trois classes, que nous allons exposer brièvement, sans nous arrêter aux détails de chacun des systèmes en particulier.

La première classe rapporte les prophéties apocalyptiques aux âges successifs de l’Église, à commencer par l’âge apostolique jusqu’au dernier âge, qui se termine à la venue glorieuse du Christ. La seconde classe met l’accomplissement de la plupart des prédictions du voyant de Patmos dans la chute du judaïsme et du polythéisme ; les derniers chapitres seuls parlent sommairement, de la fin