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APHARSATACHÉENS — APHEC


par leurs intrigues, de sorte que l’entreprise ne put s’achever que sous le règne de Darius.

E. Pannier.
    1. APHARSÉENS##

APHARSÉENS (chaldéen : 'Àfarsâïê' ; Septante : 'Açœpoaîoi ; Vulgate : Apharsssi), tribus transplantées dans le royaume d’Israël, avec les Apharsatachéens, etc., lors de la seconde colonisation opérée par Asénaphar, c’est-à-dire Asarhaddon, ou même, suivant quelques auteurs comme Fr. Delitzsch, Wo lag das Paradies, p. 329 ; Schrader-Whitehouse, The cuneiforni Inscriptions and the Old Testament, t. ii, p. G5, par son fils et successeur Assurbanipal. Voir Asarhaddon, Assurbanipal. Tous ces déportés tâchèrent d’empêcher la reconstruction du temple de Jérusalem. I Esdr., lv, 9, 10. — La plupart des commentateurs, trompés par la ressemblance des noms, ont fait des Apharséens une tribu perse : ainsi dom Calmet, Conim. litt. in IV Reg., xvii, 24 ; Smith, Dictionary of the Bible, Apharsathchites, t. i, p. 78 ; Rœdiger, dans le supplément à Gesenius, Thésaurus linguse hebrsese, Addenda, p. 107. Il est certain que la patrie de ces tribus était, non pas la Perse, située au sud de la Médic et au sud-est de l'Élam, mais un district du nord de la Médie correspondant à l’Atropatène méridionale et à la Sagartie Médique, jusque vers les Champs Niséens, et nommé Parsua ou Parsuas dans les inscriptions cunéiformes. Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire, t. ii, p. i, p. 526 ; Eb. Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschung, p. 173 ; Fr. Delitzsch, dans Schrader-Whitehouse, The cuneiforni Inscriptions and the Old Testament, et note (où Schrader se rangerait peut-être à l’opinion de Delitzsch, s’il n’en était empêché par l’identification d’Asénaphar avec Assurbanipal ; mais de graves raisons empruntées aux textes soit bibliques, soit assyriens, nous paraissent justement établir qu’Asénaphar est Asarhaddon, et non Assurbanipal). Les monarques assyriens, loin d’avoir conquis la Perse, ne la mentionnent même pas dans leurs inscriptions. Au contraire, le pays de Parsoua fut souvent ravagé et conquis par les prédécesseurs d’Asarhaddon ; Sennachérib, son père, défit même à l.Ialoulê (vers 090) toute une armée de Babyloniens et d’Elamites, auxquels étaient venues se joindre les troupes du Parsoua. The cuneiforni Inscriptions of Western Asia, t. i, pi. 41, 1. 5-85 ; pi. 43, 1. 44 ; pi. 44, 1. 55 ; Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 222 et 232 ; Eb. Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. ii, p. 106-107. Dans le peu d’inscriptions qui nous restent de lui, Asarhaddon ne mentionne pas le Parsoua, mais le Patousarra et d’autres districts voisins en Médie, dont il déporta les habitants. The cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. i, pi. 46, col. iv, 1. 8-37 ; Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 244 ; Eb. Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. ii, p. 132-135. H est possible qu’une partie des régions environnantes ait éprouvé le même sort sans que les inscriptions en parlent explicitement ; ou bien le roi de Ninive aura joint aux convois de déportés provenant de ses propres conquêtes ceux qui provenaient des campagnes de son père, pour les faire conduire ensemble en Samarie. — D’après Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire, t. ii, p. 527 ; A. Amiaud, Cyrus, roi de Perse, p. 255, dans les Mélanges Renier, 73e fascicule de la Bibliothèque de l’Ecole des Hautes Études, sect. philol. et histor. ; H. H. Howorth dans Thevcademy, 5 mars 1892, p. 231, les Parsua, épargnés par les rois assyriens, auraient commencé à émigrer vers le sud et donné aux régions par eux conquises leur appellation nationale, Parsu des textes achéménides, la Perse.

La transcription du nom assyrien en chaldéen ne souffre aucune difficulté, lep des caractères syllabiques assyriens correspond au double emploi du plié hébreu (p et f) ; quant à l’addition de Yaleph prosthétique, les inscriptions cunéiformes elles-mêmes nous donnent pour la Médie les formes Madà et Arnadâ, Eb. Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschung, p. 173, note ; Stra bon nous a conservé côte à côte les deux noms MâpS^i et "Au.apSoi, XV, 3 et viii, 8, édit. Didot, p. 619 et 440.

Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire, t. ii, part, i, p. 487, note, préfère voir dans les Apharséens les îlabirti ou Hapirtip des inscriptions médiques, élamites et susiennes. Mais dans les textes médiques ce mot a une signification trop étendue, car il est transcrit en babylonien dans l’inscription trilingue de Béhistoun (perse, mède, babylonien) par le terme Num-a ou 'Elam-a, ou même phonétiquement 'E-lam-mat ( The cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. iii, pi. 39, 1. 30 et 41), c’està-dire l'Élam y compris la Susiane. J. Oppert, Le peuple et la langue des Mcdes, p. 120-121, et ibid-, lexique, p. 236. Or les Élamites et les Susiens sont précisément nommés plus loin dans l'énumération de I Esdr., iv, 9 ; on ne peut pas supposer qu’ils y prennent place deux fois sous des noms différents. Au sens restreint, il désigne une portion de l'Élam voisine de la Médie, habitée par les Mardes ou Amardes de Strabon, d’Arrien et d’Hérodote, la région actuelle de Mal-amir. À la vérité, il pouvait y avoir de ces Mardes d'Élam parmi les déportés en Samarie ; car Sennachérib, père d’Asarhaddon, avait vaincu à plusieurs reprises les troupes élamites. Voir Apharsatachéens. Mais la forme originale de ce nom, telle qu’elle ressort précisément des inscriptions cunéiformes de Malamir, est Aipir ou Aibir, d’où il paraît difficile d’obtenir la forme chaldéenne d’Esdras 'Afarsâïê. J. Oppert, ibid., p. 15, 16, 236 ; A. H. Sayce, The language of the cuneiform Inscriptions of Elam and Media, p. 468, 472 et passim, dans les Transactions of the Society of Biblical Archseology, t. viii, part. u.

Les captifs provenant des régions orientales, telles que l'Élam et la Médie, furent ensuite déportés en Syrie, y compris Chanaan et la Phénicie ; voir col. 724. The cuneiforni Inscriptions of Western Asia, t. i, pi. 45, col. 1, 1. 24-34 ; Menant, Annales des rois d’Assyrie, p. 241 ; Eb. Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. ii, p. 124-127 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 5e édit., t. IV, p. 258-261 ; Schrader-Whitehouse, The cuneiform Inscriptions and the Old Testament, t. ii, p. 61-62. Dans d’autres inscriptions déjà citées, il mentionne tout spécialement des tribus mèdes, comme ayant été par lui arrachées à leur pays. La suite de leur histoire est la même que celle des Apharsatachéens, col. 724-725. E. Paumer.

    1. APHEC##

APHEC, APHÉCA, hébreu : 'Âfêq, 'Âfêqàh, 'Âfiq, « place forte ; » Septante : 'qiv., 'Atpsxi, 'Oçp£x, « xoui, nom de plusieurs villes de Palestine, dont les unes sont rendues dans la Vulgate par Aphec, les autres par Aphéca.

1. APHEC (hébreu : 'Âfêq ; Septante : '0?èx t ? ; 'Apux), cité chananéenne, dont le roi fut vaincu par Josué. Jos., xii, 18. Il est difficile d’en déterminer exactement la situation, parce que, dans l'énumération de l’auteur sacré, les villes qui la précèdent, Taphua et Opher, aussi bien que celle qui la suit, Saron, se refusent elles-mêmes à toute identification certaine. Une première question se présente à nous : Appartenait-elle au midi ou au nord de Chanaan ? La réponse est dans cette remarque de Keil, basée sur le contexte, et très juste, à notre avis : à partir du ꝟ. 10, Josué énumère les villes royales dont la conquête est spécialement racontée au chap. x, et il y joint, ꝟ. 13, 15, 16, celles dont il se rendit maître pendant la guerre contre les Chananéens du sud, x, 28-43. Suivant le même ordre dans la seconde partie de l'énumération, il donne en première ligne, ^. 19-20, les villes capitales des rois alliés du nord, conformément au récit du chap. xi ; puis il y rattache celles qui furent prises dans cette guerre, et qui ne sont pas expressément nommées. Les deux parties de l'énumération correspondent ainsi au double récit qui vient d'être fait dans les chapitres précédents. Nous sommes donc en droit de conclure que les quatre villes