Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/425

Cette page n’a pas encore été corrigée
719
720
APAMÈE


décrit en ces termes Apamée de Syrie : « C’est une ville très forte de presque tous les côtés. En effet, elle consiste en une colline parfaitement bien fortifiée, qui, s’élevant au milieu d’une plaine basse, est entourée presque entièrement par FOronte et par un grand lac, dont les débordements forment de vastes marais et d’immenses prairies qui nourrissent des boeufs et des chevaux : voilà ce qui rend la position d’Apamée si forte, et ce qui lui a valu le nom de Chersonèse (presqu’île). »

Cette description convient bien à Qala’at el-Moudiq, localité regardée généralement comme l’emplacement de l’ancienne Apamée, et située à quelque distance au nord petite cour rectangulaire. Des fûts brisés et d’une grande variété jonchent le sol. La forteresse ou acropole est située sur une colline isolée, dans la ligne occidentale des murailles ; elle contient un petit hameau dans son enceinte (fig. 181). Cf. Ed. Sachau, Reise in Syrien und Mesopotamien, Leipzig, 1883, p. 71-82.

Primitivement appelée Phamakë, cette ville reçut de Séleucus Nicator, qui la fortifia et l’agrandit, le nom d’Apamée, en l’honneur de sa femme À pâme. « Elle reçut aussi dés premiers Macédoniens le nom de Pella, parce qu’un grand nombre de ceux qui faisaient partie de l’expédition s’y fixèrent. » Strabon, xvi, 10. Séleucus Nicator

-,

L

    • V, J

^ïi-#’, ^ài^ « ^^i^ s *^^

l-V i. À _-’h’Ji*HÙrJàP

— -. i

….t. V « f"4* ; » 1* r d

[[File: [Image à insérer] |300px]]
181. — Vue d’Apamée de Syrie.

ouest de Hamah. Elle occupe le bord occidental de la grande plaine qui s’étend entre les pentes méridionales du massif montagneux où se trouve ElBarak, et les hauteurs que domine Qala’at Seïdjar. La colline sur laquelle elle est assise descend, à l’ouest, vers la vallée de l’Oronte (Nahr el-Aci) ; au sud et à l’est, elle est séparée du plateau voisin par une tranchée naturelle qui a dû servir de fossé à la ville ; vers le nord, ce fossé est en grande partie comblé. De la forteresse et de différents points environnants, la vue embrasse toutes les parties de l’horizon ; mais le plus beau panorama est du côté de l’ouest, où, par-dessus le fleuve, l’on aperçoit les flancs élevés et massifs des monts Ansariyéh.

Ce large plateau, élevé de cent mètres au-dessus de l’Oronte, est recouvert de ruines, qui rappellent l’antique importance d’Apamée. On y voit les restes d’une enceinte presque entièrement détruite, sauf la porte du nord, enfouie sous les décombres d’une tour. De cette porte partait la rue principale, longue d’environ quinze cents mètres, et bordée de chaque côté par une colonnade corinthienne, qui, de distance en distance, formait une

en fit une sorte d’entrepôt de la vallée de l’Oronte, où l’on gardait ses éléphants, ses chevaux et les trésors de guerre. Tryphon Diodote, compétiteur des Séleucides, assiégé par Antiochus dans Dor (aujourd’hui Tantoura, sur la cote palestinienne, entre Césarée et le Carmel), parvint à s’échapper par mer et à se rendre à Orthosia, port de la Phénicie, entre Tripoli et l’embouchure de î’Eleuthère (Nahr el-Kébîr). I Mach., xv, 37. Josèphe, complétant le récit sacré, nous apprend que de là il gagna Apamée, sa patrie, où il fut ensuite pris et mis à mort. Ant. jud., XIII, vii, 2. Pompée, quittant ses quartiers d’hiver, probablement auprès d’Antioche, et se dirigeant vers Damas, rasa la forteresse d’Apamée. Ant. jud., XIV, m, 2. Les habitants de cette ville, comme ceux d’Antioche et de Sidon, montrèrent à l’égard des Juifs, pendant la guerre, des sentiments d’humanité que leur refusèrent d’autres cités, où ils furent jetés eu prison et massacrés. Bell, jud., II, xviii, 5. Apamée est YAspamia du Talmud. Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1808. p. 304. Au temps des croisades, elle portait le nom de Fâmiéh. ou Fémie. A. Legekdre.