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ANTOINE DE LA MÈRE DE DIEU — ANTOINE DE RAMPEGOLO


eonim auctoribus secundariis, de linguis quibus scripti et in quas translati et de cujusque translationis auctore et auctoritate agitur. Accessit tractalus appendix de notifia et usu eruditionis profanx ubi stabïlitur ex Scriptura et Patribus talem notitiam et usum licitum esse ac decenlem, in-f°, Lyon, 1669 ; in-4°, Mayence, 1670 ; Apis Libani, sive commentarius in Proverbia Salomonis, 3 in-f>, 1685-1700. Voir Bibliotheca Hispana nova, t. i, p. 144 ; Bibliotheca Carniel., t. i, p. 182.

B. Heurtebise.

9. ANTOINE DE LEBRIJA (en latin Antonius Nebrissensis), ainsi appelé de Lebrija, lieu de sa naissance, en Andalousie, théologien et orientaliste espagnol, né en 1444, mort en 1522. Cet homme éminent, également versé dans la théologie, le droit, la médecine, le latin, le grec et l’hébreu, fut le restaurateur des sciences et des lettres en Espagne. Après avoir étudié à Salainanque d’abord, puis à Bologne, en Italie, il ouvrit dans sa patrie, en 1473, la première école d’humanités et de rhétorique. Le cardinal Ximénès le nomma professeur d'éloquence latine à l’université d’Alcala de Hénarès, et le fit travailler à l'édition de la Polyglotte de Complute. Il écrivit la vie de Ferdinand le Catholique. Parmi ses nombreux ouvrages, le plus remarquable au point de vue exégétique est son Quinquagena locorum Sacres Scripturx non vulgariter enarratorum, in-4o, Paris, 1520 ; in-8o, Bâle, 1543 ; in-8o, Anvers, 1600, et dans les Crilici sacri, Londres, 1660, t. xiii, p. 1165 ; ouvrage digne de mention, parce que l’auteur prend pour base de ses explications le texte original. Voir "W. H. Prescott, Ferdinand and Isabella of Spain, 8e édit., t. i, p. 450.

10. ANTOINE DE PADOUE (Saint), né à Lisbonne en 1195, mort en 1231. Issu d’une illustre famille qu’on dit être celle du chef de la première croisade, il se nommait Fernandez de Bouillon avant d’entrer dans l’ordre de SaintFrançois. Il était chanoine régulier de Saint-Augustin au monastère de Sainte-Croix, à Coïmbre, lorsque l’attrait de la grâce et le désir du martyre le décidèrent, à l'âge de vingt-cinq ans (1220), à embrasser le genre de vie des frères mineurs. Il prit le nom d’Antoine, et s’embarqua pour le Maroc ; mais la divine Providence le conduisit en Italie (1221). Ce fut le premier mineur auquel saint François confia le soin d’enseigner à ses frères les sciences sacrées. Pour étudier à fond la théologie mystique, il alla à Verceil, où il trouva Thomas Gallo, un des plus célèbres maîtres de cette école. Ce grand mystique, comme aussi l’auteur de l’Imitation, 1. III, en. xliii, font de la science de notre saint le plus bel éloge : « Quidam amando me intime, didicit divina et loquebatur mirabilia. « Après avoir professé la théologie à Bologne, à Toulouse, à Montpellier, à Limoges, saint Antoine se livra exclusivement à la prédication. Les succès de son éloquence apostolique, appuyée par ses vertus et ses miracles, furent vraiment prodigieux en France et en Italie. Il mourut à Padoue, le 13 juin 1231, à làge de trente-six ans. Sa science de l'Écriture le fit appeler par Grégoire IX : « Arca Testamenti et divinarum armarium Scripturarum. » Il faut le dire cependant, le sens littéral est trop souvent sacrifié par lui à des applications mystiques parfois un peu subtiles ; c'était, il est vrai, le goût du siècle. Ses œuvres scripturaires sont : ° lnterpretalio myslicain Sacram Scripturam, imprimée dans ses Œuvres complètes ; 2° Concordantix morales SS. Bibliorum eu m annotalionibus, imprimées pour la première fois, in-4o, à Rome, 1623, et aussi dans les Œuvres complètes publiées à Paris, par les soins de Jean de la Haye : Opéra omnia S. Antonii Paduani, in-f°, Paris, 1641. L' Interprétatif) mystica in Sacram Scripturam n’est pas à proprement parler une œuvre originale de saint Antoine. C’est un recueil d’extraits de ses écrits. Tous les passages de la Bible expliqués dans ses sermons ont été recueillis et réunis sous les titres des différents Livres Saints. Ils se rapportent à la

plupart de ces livres ; pour quelques-uns, Y Interprétatif) ne contient qu’un ou deux versets commentés. Cette collection a été faite sans doute par quelque frère mineur, grand admirateur de notre saint. Il en est autrement des Concordances morales. Dans leur état actuel, elles sont bien l'œuvre de saint Antoine. Elles sont divisées en cinq livres : le premier concerne l’homme dépravé par le péché ; le deuxième, la conversion ; le troisième, le combat spirituel ; le quatrième, l’homme perfectionné par les vertus ; le cinquième, les différentes conditions. Dans chacun de ces livres, les textes de l'Écriture qui ont trait aux matières indiquées sont rangés sous de nombreuses subdivisions. Ces divisions et subdivisions forment comme le canevas d’une Somme morale ou théologie ascétique avec des textes d'Écriture Sainte tout préparés pour chaque article. Le P. A. Azzoguido a publié à part : S. Antonii Vlyssiponensis cognomenlo Patavini Sermones in Psalmos, 21n-4°, Bologne, 1757. Cf. Acta Sanctorum, 13 juin ; Puyol, La doctrine de l’Imitation, in-8°, Paris, 1881, p. 380 ; Dirks, Life of St Anthony of Padua, in-8°, NewYork, 1666 ; P. Hilaire, Saint Antoine de Padoue, sa légende primitive, in-8o, Montreuil-sur-Mer, 1890.

E. Levesque.

11. ANTOINE DE RAMPEGOLO, religieux augustin de la province d’Italie, naquit à Gênes. La seconde partie de son nom est écrite de manières fort diverses par les auteurs qui parlent de lui. Dans ses œuvres, il est appelé Anthonius de Rampengolis. Il fit son noviciat en Lombardie et devint profès du couvent de Gênes. En 1390, il était dans tout l'éclat de son talent et de sa réputation. Supérieur par l’intelligence, savant exégète, habile juriste, il enseigna avec éclat à Padoue, à Bologne et à Naples. En outre, prédicateur éloquent et renommé, il édifia l'Église par sa parole soutenue de ses exemples. Il représenta la république de Gênes au concile de Constance, et s’y fit remarquer par ses controverses avec les Hussites. On ignore l'époque de sa mort ; mais, au témoignage d’Ossinger, Bibliotheca Augustiniana, Ingolstadt, 1768, p. 732, il aurait assisté au concile de Bàle en 1433. Voici la liste des œuvres exégétiques d’Antoine de Rampegolo : Figure Biblie (sic) clarissimi viri fratris Anthonii de Rampengolis ordinis S. Augustini, in-8°, Paris, 1497. Caractère gothique. Bibliothèque Nationale. Réserve B 40532. — Biblia aurea, in-8°, Paris, 1510. Caractère gothique. Bibliothèque Nationale. Réserve D 9478. — Ossinger, loc. cit., cite un troisième ouvrage : Aureum Bibliorum repertorium, conlinens locos communes de titulis theologicis, Nuremberg, 1481. Ossinger ajoute que la bibliothèque du couvent de Munich, où il écrivait luimême, possédait un exemplaire de cette édition, dont le manuscrit se trouvait à la Bibliothèque Ambrosienne.

Possevin, Apparatus sacer, Cologne, 1008, t. i, p. 104, juge très sévèrement les Figurse Bibliorum. Dans ce livre dit-il, l’auteur développe le sens tropologique des faits racontés dans la Bible et montre leur relation avec une des vertus morales. Au point de vue de l’orthodoxie, on a de graves reproches à lui faire ; aussi le pape Clément VIII mit-il à l’index les Figurse Bibliorum. Cette défense ne fut levée qu’en 1628, lorsqu’on eut fait disparaître, dans les éditions nouvelles, les erreurs signalées dans les anciennes. « Dans ce livre, dit encore Possevin, l’auleui rapporte les faits autrement qu’ils se sont passés suivant le récit biblique ; dans ses citations de la Sainte Écriture, tantôt il altère le texte sacré, tantôt il le reproduit d’une manière imparfaite et sans indiquer les endroits de la Bible d’où il tire les passages allégués. Il manque de critique, citant comme canoniques des pièces ou des fragments de pièces apocryphes. Ses citations des Pères ont besoin d’un contrôle soigneux. Enfin, des solécismes, des barbarismes viennent encore déparer cette œuvre. Néanmoins, ajoute en terminant le savant critique, l’utilité de ce livre serait immense, après correction. Mais il paraît plus aisé de le refaire que de le corriger. » Le