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687 ANTIOCHE (ÉCOLE EXÉGÉTIQUE D’) — ANTIOCHUS III LE GRAND 688

VI. Bibliographie. — Voir Frd. Chr. Mûnter, Commentatio de schola Antiochena, Copenhague, 1811 ; Id, Ueber die Anliochenische Schule, dans YArchiv fur alte und neue Kirchengeschichte von Stàudlin und Tzschirner, t. i, 1813 (Mûnter a eu le premier le mérite de faire ressortir l’importance de l’école d’Antioche) ; Dubois, Études sur les principaux travaux de l’école d’Antioche, Genève, 1858 ; li. Hornung, Schola Antiochena de Scripturse interpretatione quonam modo sit mérita, Neustadt am Saal, 1864 ; Kuhn, Die antiochenische Schule, lngolstadt, 1866 ; Ph. Hergenrôther, Die antiochenische Schule und ihre Bedeutung auf exegetischen Gebiete, in-8°, Wurzbourg, 1866 ; celui qui a le mieux et le plus complètement étudié l’école d’Antioche est H. Kihn, Die Bedeutung der antiochenischen Schule auf dem exegetischen Gebiete, Weissenburg, 1867 ; Id., Theodor von Mopsuestia und Junilius Africanus als Exegeten, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1880 ; F. A. Specht, Der exegetische Standpunkt des Theodor von Mopsuestia und Theodoret von Kyros, Munich, 1871 ; L. Diestel, Geschichte des Alten Testaments in der christlichen Kirche, in-8°, Iéna, 1869, p. 126-141 ; cardinal Hergenrôther, Histoire de l’Église, trad. Belet, t. ii, 1880, p. 131-140. F. Vigouroux.

    1. ANTIOCHIDE##

ANTIOCHIDE (’Avrtozî ; , forme féminine du nom d’'A’mo-/o ; ), femme illégitime d’Antiochus IV Épiphane. C’était la coutume des rois d’Orient de donner aux reines pour leur entretien des villes ou même des provinces dont elles percevaient les revenus. Cf. Cicéron, In Verrern, act. ii, 1. iii, 33. Antiochus Épiphane donna pour ce motif à Antiochide les villes de Tarse et de Mallo, en Cilicie. Les habitants de ces deux cités, soit qu’ils fussent indignés de devenir ainsi les tributaires d’une concubine, soit qu’ils craignissent d’être trop pressurés par elle, se révoltèrent, et le roi fut obligé de marcher contre eux, en personne, pour les remettre sous son obéissance (171 avant J.-C). IIMach., iv, 30.

ANTIOCHUS.’Avt£o-/o ; , « adversaire. » Nom de plusieurs rois séleucides et de quelques autres personnages. Pour 1 histoire générale des rois grécomacédoniens de Syrie, voir Séleucides.

1. ANTIOCHUS II THÉOS, troisième roi de Syrie (261246 avant J.-C. ; de l’ère des Séleucides, 51-66). Il succéda à son père, Antiochus I er Soter, et reçut des Milésiens

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172. — Antiochus II Théos.

Tête diadémée d’Antiochus II. - tt, . B ASIAEQ2 ANTIOXOT. Pallas, casquée, debout, tenant une Victoire de la main droite et une palme de la main gauche. À ses pieds, un bouclier.

le surnom de Théos ou « dieu », parce qu’il les délivra de leur tyran Timarque. Appien, Syr., 65 (fig. 172). Il n’est pas nommé par son nom dans l’Écriture, mais il est question de lui dans les prophéties de Daniel. Son père, Antiochus I « Soter (281-261 avant J.-C), fils de Séleucus I" Nicator (312-280), fondateur du royaume de Syrie, était en guerre au moment de sa mort, en 261, avec Ptolémée II Thiladelphe, roi d’Egypte. Aniiochus II continua la lutte. Après huit ans de combats, comme une grande partie de ses possessions d’Asie Mineure étaient tombées au pouvoir des Égyptiens, le roi d’Antioche, pour acheter la paix, consentit, en 249, à répudier sa femme Laodice, afin d’épouser Bérénice, fille de son vainqueur, et s’engagea à laisser

le trône, non aux fils de sa première femme, mais aux descendants de Bérénice (Polybe, dans Athénée, Deipnos., n, 45). Antiochus avait fait ce mariage par pure politique et contrairement à ses inclinations, aussi Ptolémée II Philadelphe étant mort deux ans plus tard (247), le roi de Syrie rappela-t-il sa première femme Laodice. Cependant celle-ci ne put lui pardonner l’affront quelle avait subi ; elle empoisonna son mari, et fit mettre à mort, à Daphné, sa rivale Bérénice et son fils. C’est ainsi qu’Antiochus II périt, à l’âge de quarante ans (Porphyre, dans Eusébe, Chron. arm., i, t. xix, col. 259). Le frère de Bérénice, Ptolémée III Évergète, qui avait succédé à son père Philadelphe sur le trône d’Egypte, marcha avec une armée au secours de sa sœur ; mais il arriva trop tard, et il ne put que venger sa mort par le supplice de Laodice et le pillage de la Syrie. Appien, Syr., 65 ; Valère Maxime, ix, 14, 1 ; Justin, xxvii, 1 ; S. Jérôme, In Dan., xi, 6, t. xxv, col. 560.

Daniel avait prophétisé les événements tragiques qui devaient résulter du mariage de Bérénice avec Antiochus IL « À la fin de plusieurs années [de guerre], ils [le roi d’Egypte et le roi de Syrie ] feront alliance, et [Bérénice ] la fille du roi du midi [Ptolémée II Philadelphe, roi d’Egypte] viendra auprès du roi du nord [Antiochus II Théos, roi de Syrie] pour faire l’union [entre les deux rois par son mariage ] ; mais elle n’obtiendra pas la force du bras [Laodice l’emportera sur elle après la mort de Ptolémée II Philadelphe], et elle ne subsistera pas elle et sa race [son fils périra avec elle], et elle sera livrée [à ses ennemis] et ceux qui sont venus avec elle [d’Egypte en Syrie] et son enfant et celui qui la soutenait en ces temps. Mais il s’élèvera un rejeton de ses racines [Ptolémée III Évergète, frère de Bérénice] et il viendra avec une armée et il entrera dans les places fortes du roi du nord [en Syrie], et il les prendra et s’en rendra maître. Et leurs dieux, avec leurs statues, avec leurs vases précieux d’argent et d’or, il les emmènera captifs en Egypte [il emportera dans son royaume les richesses du royaume de Syrie après l’avoir pillé] et pendant des années il prévaudra contre le roi du nord [Lorsque Ptolémée III Évergète eut fait périr Laodice, meurtrière de sa sœur, le fils de Laodice, Séleucus II Callinicus, fut écarté quelque temps du trône d’Antioche ; les hostilités se prolongèrent entre les Syriens et les Égyptiens, à l’avantage de ces derniers, et ce ne fut qu’après la mort de Séleucus II que ses fils menacèrent sérieusement l’Egypte ]. » Dan., xi, 6-9. Pour la suite de l’histoire de la guerre entre l’Egypte et la Syrie, voir Séleucus II Callinicus, Séleucus III Céraunus, Antiochus III le Grand. Antiochus II avait été bienveillant pour les Juifs, et il paraît leur avoir conféré le droit de cité à Éphèse. Josèphe, Ant. jud., XII, m, 2. Cf. E. Schûrer, Geschichte des jûdischen Volkes, 2e édit., 1. 1, part, ii, 1890, p. 745. F. Vigouroux.

2. ANTIOCHUS III LE GRAND, sixième roi de Syrie (223-187 avant J.-C ; de l’ère des Séleucides, 90-126). Antiochus III, fils de Séleucus II Callinicus, succéda à son frère Séleucus III Céraunus sur le trône d’Antioche (fig. 173). Il régna trente-six ans (Eusèbe, Chron. arm., n, 35, t. xix, col. 261), et son règne fut une suite presque ininterrompue de guerres entreprises au sud, au nord, à l’est et à l’ouest de ses États. Le premier livre des Machabées, i, 10 (Vulgate, 11) ; viii, 6-8, nomme ce prince et fait allusion à ses armées d’éléphants, ainsi qu’à l’échec que lui infligèrent les Bomains. Daniel, sans le nommer, prophétise ses exploits et sa défaite finale. Dan., xi, 10-19.

Héritier des haines de sa famille contre les Lagides, il fit surtout la guerre a l’Egypte. Irrité de ce que Ptolémée 111 Évergète avait arraché la Cœlésyrie, la Phénicie et la Palestine à ses prédécesseurs, il chercha, après la mort de ce roi, sous le gouvernement de son faible successeur Ptolémée IV Philopator, à reprendre possession de ces provinces. Après de longs préparatifs, il commença,