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ANQUETIN — ANSELME (SAINT)

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cœur de Marthe, et la femme pécheresse sont trois femmes différentes, in-8o, Rouen, 1699 ; Réflexions sur l’interprétation que le P. Lami donne au mot Pécheresse, in- 12, Rouen, 1699 ; Réplique à la réponse du P. Lami, in-12, Rouen, 1700 (d’après le sous-titre, ce dernier opuscule semblerait n'être qu’une nouvelle édition du précédent) ; Lettres écrites au P. Lami sur le sujet de la femme pécheresse de l'Évangile, in-12, Rouen, 1699. Ces lettres sont au nombre de trois. Anquetin, après avoir exposé sa tbèse de la distinction des trois Marie, dans sa Dissertation de 1099, s’occupe, dans les ouvrages suivants, delà défendre contre les attaques du P. Lami. Celui-ci, pour soutenir son système de l’unité des trois Marie, avait dit que le mot de « pécheresse » doit s’entendre d’une personne souillée seulement d’impureté légale. Anquetin s’attache à démontrer que les Pères grecs et les Pères de l’Eglise latine, Tertullien, en particulier, ont entendu ce mot « pécheresse » d’une femme de mauvaise vie. Tel est aussi le sens donné à ce mot, dit-il, par la presque unanimité des commentateurs. Cette thèse n'était pas d’ailleurs difficile à défendre : l'Église honore sainte Marie Madeleine comme la « pécheresse » convertie. Voir Moreri, Dictionnaire, Paris, 1759, IIe partie, t. i, p. 132 ; Migne, Dictionnaire de bibliographie, Paris, 1859, 1. 1, col. 225, 282, 333. 0. Rey.

ANSALD1 Gasto Innocente, né à Plaisance, le 7 mai 1710, mort en 1779. Il entra dans l’ordre de Saint-Dominique à J > ", ine, le 6 septembre 1720, passa la plus grande partie de s « vie à enseigner les sciences sacrées soit dans les couvents de son ordre, soit dans les universités de Naples, de Ferrare et de Turin. À Rrescia, il enseigna l'Écriture Sainte et l’hébreu. Parmi les nombreux ouvrages qu’il a laissés et dont on trouve le détail dans le mémoire rédigé par le P. G. Fabricy, du même ordre, théologien de Casanate, pour la Bibliothèque sacrée des P.P. Richard et Giraud, nous signalerons seulement ici les dissertations qui intéressent à divers titres l’archéologie et la critique bibliques : 1° Patriarches Josephi, JEgypli olim pro-reyis, religio a crtminalionibtts Basnaijii vindicata, in-8o, Naples, 1738 ; la discussion amène l’auteur à utiliser toutes les données que l’on pouvait avoir en ce temps sur la religion des Égyptiens. 2° De forensi Judseorum buccina commenlarius, in-4o, Rrescia, 1715. 3° Herodiani infanlicidii v’uidicix, in-4o, Rrescia, 1710 : importante dissertation où, pour montrer que le silence de Josèphe ne prouve rien contre le massacre des Innocents, il ouvre à l’apologétique une voie nouvelle ; à rencontre des traditions populaires, il montre que, vu la minime importance de Bethléhein, le massacre, sans être pour cela moins odieux, se réduit au meurtre d’un très petit nombre de victimes inconnues, intéressant peu l’histoire générale, ce qui explique le silence de Josèphe. 4° Disserlalio de loco Johannis aliter algue habet Vulgata a nonnullis Patribus lecto, Rrescia, 1740. Il s’agit de 1 Joa., i, 13. Saint Irénée trad. lat.), TertulKon et quelques autres lisent : sedex Deo nalus est, au lieu de natisun. Dans cet opuscule, Ansaldi nous parle des tentatives qui se faisaient alors en Italie, et spécialement dans son ordre, pour donner une plus large place aux études d'érudition, scripturaires ou historiques. Il déplore la décadence où ces études étaient tombées au cours des deux derniers siècles, et assigne comme cause un zèle trop servile et trop exclusif à imiter les docteurs scolastiques. 5° Une attaque dont cette dissertation fut l’objet donna occasion à Ansaldi de traiter dans un autre travail l’importante question : De authenlicis Sacrarum Scripturarum apud sanclos Patres lectionibus librill, in-4o, Vérone, 1747. 6° De futuro seculo ab Hebrseis ante captivitatetn cognito adversus J. Clerici cogitata commentarius, in-8°, Milan, 1748. 7° De baptismale in Spiritu sancto et igné commentarius sucer philologico-criticus, m-¥^lia.a, 1752. 8° De theurgia deque theurgicis ethnicorum mysteriis

a Divo Paulo memoratis commentarius, in-8o, Milan, 1761. Il essaye d’expliquer, par des allusions à certains mystères du paganisme, quelques passages très obscurs de l'Épître aux Colossiens, ii, 4, 8, 16, 18. — Mentionnons aussi l’ouvrage : De diis multarum gentium Romam evocatis, in-8°, Brescia, 1743, et Venise, 1753, 1761. Il y étudie la singulière cérémonie de Yevocatio, dans laquelle on s’adressait aux dieux tutélaires d’une ville assiégée pour les conjurer d’en sortir. Ce travail forme un chapitre curieux de l’histoire des religions, et rappelle certaines croyances auxquelles l'Écriture fait allusion. J. Thomas.

    1. ANSART André-Joseph##

ANSART André-Joseph (1723-1790 ?), originaire du diocèse d’Arras, passa vers 1774 de la Congrégation de Saint-Maurà l’Ordre de Malte, et devint prieur-curé de Villeconin, près d'Étampes. Un ouvrage où le Cantique des cantiques était « grossièrement parodié », ainsi qu’il le dit dans sa préface, lui donna occasion d’entreprendre l’explication du Cantique de Salomon : Expositio in Canlicurn canticorum Salomonis, in-16, Paris, 1771. L’auteur suit verset par verset le texte de la Vulgate. Selon lui, le Cantique n’est autre chose qu’un dialogue entre le Christ et l'âme fidèle ; et les formes de langage employées par l'écrivain sacré expriment uniquement l’amour de Dieu pour les hommes. Dans son Commentaire, Ansart fait appel à l'Écriture ; il cite saint Augustin, et s’inspire aussi, mais sans les nommer le plus souvent, d’Origène, de saint Jérôme et de saint Bernard. L’ouvrage n’est pas d’une grande valeur. J. Parisot.

ANSBERT. Voir Altpert.

    1. ANSCHEL Ascher ben Josef##

ANSCHEL Ascher ben Josef, rabbin juif du xvie siècle, né à Posen, en Pologne. Il enseigna à Cracovie et à Prague. Il est l’auteur d’un dictionnaire hébreu, intitulé Mirkébét hammisnéh, Le second char. Gen., xli, 43. Ce dictionnaire suit, non pas l’ordre des racines, mais l’ordre alphabétique des mots et même des formes qu’ils adoptent. Le sens des mots est donné dans le dialecte judéo-allemand. L’ouvrage est suivi d’une concordance verbale. Il a été imprimé plusieurs fois à Cracovie, in-4° 1534 ; in-f j, 1552 ; in-4o, 1584. E. Levesque.

1. ANSELME (Saint), archevêque de Cantorbéry, né à Aoste, en Piémont, en 1033, mort à Cantorbéry, le 21 avril 1109. Il fit proiession de la vie religieuse, en 1060, à l’abbaye du Bec en Normandie, dont Lanfranc était alors prieur. Quand Lantranc fut devenu abbé de l’abbaye de SaintEtienne de Cæn, Anselme lui succéda comme prieur, en 1063 ; il fut élu abbé du Bec en 1078. Quelquesannées plus tard, Guillaume le Roux, roi d’Angleterre, le nomma archevêque de Cantorbéry ; il lut sacré le 4 décembre 1093. Pendant tout son épiscopat, il eut avec les rois d’Angleterre des démêlés qui l’obligèrent presque constamment à vivre en Italie et en France.

Saint Anselme doit surtout sa célébrité à ses œuvres théologiques et philosophiques. Il est considéré comme le père de la scolastique. Ce n’est pas un commentateur de l'Écriture dans le sens ordinaire du mot, mais il a appris à ses contemporains à étudier l'Écriture d’une manière nouvelle, en y cherchant la doctrine qu’elle renferme pour montrer combien elle s’accorde avec la raison la plus haute. Par une méthode peu commune de son temps, il établit dans ses écrits, par la force du raisonnement, les vérités révélées qu’enseignent les Livres Saints : Fides quasrens intelleclum, selon le titre qu’il avait d’abord donné à l’un de ses opuscules, celui qu’il appela ensuite le Proslogion (t. clviii, col. 223), ou, comme il le dit encore : Neque enim qusero intelligere, ut credam ; sed credo ut intelligam. Proslog., i, t. clviii, col. 227. A l’abbaye du Rec, où l'étude des Écritures était en grand honneur, il aimait à montrer aux moines comment lez vérité élevées que son esprit pénétrant lui taisait aper-