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ANIS — ANNALISTE


terranéenne et du Caucase, elle se rencontre à l’état sauvage dans beaucoup de contrées, et elle est aussi cultivée dans les jardins. Les fruits sont composés de deux graines accolées, brunâtres, ovales, striées, un peu convexes d’un côté et entourées d’un disque membraneux (fîg. 150). Par la distillation on en obtient l’eau et l’huile d’aneth, qu’on

ibid., p. 258. Comme ce n’était pas seulement la graine, mais aussi la tige et les feuilles qui servaient à l’alimentation, Rabbi Éliézer décide qu’il faut payer la dime poulie tout, et les pharisiens zélés se conformaient rigoureusement à cet usage, justifiant ainsi le reproche que leur fait Notre-Seigneur d’attacher beaucoup d’importance aux petites choses et de négliger les grandes. Ce n’était, en effet, que par un zèle affecté pour l’observation de la loi

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149. — Pimpinella Ânisum,

emploie avec succès contre les coliques. C’est de cette seconde plante qu’il s’agit ici, d’après l’opinion commune. C’est en effet celle-ci que les rabbins appellent sâbât, et que la traduction arabe des œuvres de Pline appelle sabit. Les anciens, comme on peut le voir dans Dioscoride, iii, et dans Pline, xx, 74, ont connu cette plante et s’en servaient comme condiment, comme parfum et comme remède. Ces deux auteurs lui attribuent en outre plusieurs autres propriétés fabuleuses. Les fleurs mêmes en étaient assez estimées, si nous en jugeons par les vers de Virgile, qui loue fîoreni… bene olentis anethi. (Egl., ii, 48.) En Palestine, l’anis était d’un usage tellement commun parmi le peuple, qu’il en est fait spécialement mention dans le Talmud. La loi telle qu’elle est énoncée dans le Deutéronome, xiv, 22-23, n’obligeait d’offrir la dîme que des fruits du sol et des troupeaux, froment, viii, huile, boeufs, moutons. Les rabbins avaient étendu cette obligation à tous les légumes. La Mischna donne, en effet, cette règle au commencement du traité consacré aux dîmes. « Voici la règle générale concernant les dîmes : Tout ce qui peut être mangé et se conserve, tout ce que produit la terre est soumis à la dime. » Maasarolh, i, 1, édit. Surenhusius, Mischna, t. i, p. 245. Dans le même traité, Rabbi Éliézer applique expressément cette règle à l’unis. Nous y lisons en effet : « La semence, la plante et les fleurs de l’anis sont soumis à la dîme. » Maasuroth, iv, 5,

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150. — Anethum graveolens.

que l’on s’astreignait à donner la dime d’une récolte aussi insignifiante que celle de l’anis. La Mischna elle-même semble reconnaître l’exagération de Rabbi Éliézer en ajoutant immédiatement, après avoir rapporté sa décision : « Les sages disent : La semence et la plante ne sont pas assujetties à la dime. » Ibid. Cf. Le Talmud de Jérusalem, traduct. M. Schwab, t. iii, in-8°, Paris, 1879, p. 182. A. Orban.

    1. ANIWA##

ANIWA (VERSION) DE LA BIBLE. Les Évangiles de saint Matthieu et de saint Luc ont été traduits en ce dialecte, parlé dans l’île d’Aniwa, en Australie, par un ministre protestant, J. G. Paton. Ils ont été imprimés à Melbourne, en 1877.

ANNA. Voir Anne.

    1. ANNALISTE##

ANNALISTE, historiographe officiel chargé d’écrire les annales des rois et de les conserver. Il s’appelait en hébreu mazkir. II Sam. (II Reg.), xx, 24 ; II (IV) Reg., xviii, 18 (Septante : àvapitpivifjirxidy ; Vulgate : a commentants). La coutume de faire écrire l’histoire des rois, soit dans des inscriptions gravées, soit dans des livres, existait chez les Égyptiens, les Chaldéens, les Assyriens, les Perses, etc. Cf. Esther, vi, 1. Nous voyons apparaître un annaliste, en Israël, dès le règne de David, qui se créa une cour complète à la manière orientale. II Reg., xx, 21. Diverses allusions contenues dans le récit de l’histoire de ses successeurs nous montrent que ses descendants, ainsi