Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/377

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
623
624
ANIMAUX IMPURS — ANIS

Quadrupèdes impurs. — Moïse en signale quatre. Lev., xi, 4-8 ; Deut., xiv, 7-8.

1. gâmâl ; Septante : κάμηλος, Vulgate : camelus ; le chameau.

2. šâfân ; Septante : χοιρογρύλλος ; Vulgate : chærogryllus. Identification douteuse : porc-épic ou hérisson ; lapin ; mus jaculus ; plutôt le daman.

3. ʾarnébéṭ ; Septante : δασύπους ; Vulgate : lepus ; le lièvre.

4. ḥǎzîr ; Septante : ὗς ; Vulgate : sus ; le porc. Deuxième catégorie : animaux aquatiques. — Ici Moïse se contente de donner la règle générale et ne fait aucune application particulière. D’après Lev. xi, 9-12, sont purs les animaux aquatiques qui ont tout à la fois des nageoires et des écailles. Sont impurs ceux qui manquent des unes ou des autres. Ces conditions s’appliquent également aux poissons d’eau douce, et aux poissons d’eau salée. On peut donc regarder comme impurs tous les cétacés, puis les anguilles, les raies, etc.

Troisième catégorie : animaux aériens. — Moïse divise cette catégorie en deux sections : les bipèdes ou oiseaux proprement dits, et ceux qui ont quatre pieds ou plus.

Première section : oiseaux. — Pour cette section, Moïse ne donne aucune règle générale ; il signale vingt et un oiseaux comme impurs, laissant entendre que les autres sont purs. Il en dresse deux listes : Lev., xi, 13-19 ; Deut., xiv, 12-18. Ces deux listes sont identiques, sauf un oiseau de plus que renferme la liste du Deutéronome, et qu’ainsi Moïse a ajouté à la première liste. Voici les vingt et un oiseaux impurs, en suivant l’ordre du Lévitique :

1. néšer ; Septante : ἀετός ; Vulgate : aquila ; l’aigle ; d’après quelques auteurs, ce serait le griffon, espèce de vautour. En réalité, le mot néšer désigne quelquefois le griffon.

2. pérés ; Septante : γρύψ ; Vulgate : gryps. Identification douteuse : aigle pêcheur ; griffon.

3.ʿoznîyâh ; Septante : ἀλιαίετός ; Vulgate : haliæetus ; l’aigle de mer ou aigle-pêcheur.

4. dâʾâh ; Septante : γύψ Vulgate : milvus ; le milan.

5.ʾayyâh ; Septante : ἴκτιν : Vulgate : vultur. Identification douteuse : faucon ; épervier.

6.ʿôréb ; Septante : κόραξ ; Vulgate : corvus ; le corbeau.

7. baṭ hayyaʿanâh (littéralement : « la fille des cris » ) ; Septante : στρουθός ; Vulgate : struthio ; l’autruche.

8. ṭaḥmȧs ; Septante : γλαύξ ; Vulgate : noctua. Identification douteuse : coucou ; hirondelle ; plutôt le hibou.

9. šâḥaf ; Septante : λάρος ; Vulgate : larus. Identification douteuse : probablement la mouette.

10. néṣ ; Septante : ἱέραξ ; Vulgate : accipiter ; l’épervier ou le faucon.

11. kôs ; Septante : νuκτίκοραξ ; Vulgate : bubo. Identification douteuse : chathuant ; chevêche, etc.

12. šâlàk ; Septante : καταῤῥάκτης ; Vulgate : mergulus. Identification douteuse : plongeur ; plutôt le cormoran commun.

13. yanšuf ; Septante : ἴβις ; Vulgate : ibis. Identification douteuse : grand-duc ; ibis.

14. ṭinšéméṭ ; Septante : κύκνος ; Vulgate : cygnus. Identification douteuse : ibis ; cygne ; porphyrion.

15. qâʾȧṭ ; Septante : πελεκάν ; Vulgate : onocrotalus ; le pélican. |

16. râḥâm ; Septante : πορφυρίων ; Vulgate : porphyrio ; Identification douteuse : porphyrion ; vautour égyptien.

17. ḥǎsidȧh ; Septante : ἐρωδιός ; Vulgate : herodio. Identification douteuse : héron ; cigogne.

18. ʾǎnȧfâh ; Septante : χαραδριός ; Vulgate : charadrion. Identification douteuse : pluvier doré ; héron.

19. dûkifaṭ ; Septante : ἔπoψ ; Vulgate : upupa ; la huppe immonde.

20. ʿǎtallêf ; Septante : νuκτερις ; Vulgate : vespertilio ; la chauve-souris, rangée parmi les oiseaux, conformément au langage vulgaire, quoiqu’elle ait quatre pieds.

21. râʾȧh, Deut., xiv, 13 ; les Septante n’ont pas traduit ce mot ; Vulgate : ixion. identification douteuse : vautour ; milan.

Deuxième section : insectes ailés. — Il s’agit des insectes ayant au moins quatre pieds, mais munis d’ailes. Il en est question Lev., xi, 20-25. Moïse les déclare tous impurs, sauf les insectes sauteurs, vers. 21, c’est-à-dire en général les sauterelles. Ceux-là sont purs ; Moïse en signale quatre espèces :

1.ʾarbéh ; Septante : βροῦχος ; Vulgate : bruchus.

2. solʿâm ; Septante : ἀττάκης ; Vulgate : attacus.

3. ḥargôl ; Septante : ὀφιομάχης ; Vulgate : ophiomachus.

4. ḥâgàb ; Septante : ἀρχίς ; Vulgate : locusta. Malgré la différence des noms, il est bien probable qu’ils ne désignent que des espèces de sauterelles ; quelques auteurs croient que les quatre noms hébreux désignent plusieurs métamorphoses, par lesquelles passe la sauterelle, à l’instar des papillons.

Quatrième catégorie : reptiles. — Il en est question, Lev., xi, 29-38 et 41-42. Ce mot ne comprend pas seulement les animaux sans pattes qui rampent sur leur ventre, comme les serpents, mais encore ceux qui, ayant des pattes, les ont si petites, qu’ils paraissent ramper, comme les lézards. Les reptiles sont tous impurs ; Moïse le déclare expressément au ꝟ. 42, dont voici le sens exact, d’après l’hébreu : « Vous ne mangerez pas les reptiles, soit qu’ils se meuvent sur leur ventre, soit qu’ils se meuvent sur quatre pattes, soit qu’ils aient un plus grand nombre de pattes ; ils sont tous abominables. » Cette défense générale n’empêche pas Moïse de signaler spécialement huit espèces de reptiles qui étaient plus communes chez les Hébreux :

1. ḥôléd ; Septante : γαλή ; Vulgate : mustela. Identification douteuse : belette ; taupe.

2. ʿakbar ; Septante : μῦς ; Vulgate : mus. Identification douteuse : rat ou souris ; gerboise.

3. ṣab ; Septante : κροκοδειλος ὁ χερσαῖος ; Vulgate : crocodilus ; le crocodile terrestre, ou espèce de lézard très grand.

4. ʾanâqâh ; Septante : μυγάλη ; Vulgate : mygale. Identification douteuse : gecko (espèce de lézard) ; musaraigne.

5. kôâḥ ; Septante : χαμαιλέων ; Vulgate : chamæleon. Identification douteuse : caméléon ; mais plutôt grenouille ou lézard.

6. letȧʾâh ; Septante : χαλαβώτης ; Vulgate : stellio. Identification douteuse : stellion (espèce de lézard) ; salamandre.

7. ḥômét ; Septante : σαῦρα ; Vulgate : lacerta ; le lézard des sables. D’après le Talmud, ce serait la limace ou l’escargot.

8. ṭinšéméṭ ; Septante : ἀσπάλαξ ; Vulgate : talpa ; très probablement le caméléon, malgré l’autorité des Septante et de la Vulgate.

S. Many.

ANIS (Nouveau Testament : Ἄνεθον ; Vulgate : Anethum). Ce mot ne se lit qu’une fois dans l’Écriture. Notre-Seigneur dit en saint Matthieu, xxiii, 23 : « Malheur à vous, scribes et pharisiens, qui payez la dîme de la menthe, de l’anis et du cumin, et qui négligez les préceptes de la loi.»

« Anis » désigne en français deux plantes différentes, ayant d’ailleurs des propriétés analogues et appartenant toutes deux à la famille des Ombellifères. Ces deux plantes sont : 1° Le Pimpinella Anisum, de Candolle ; l’ἆνισον, de Dioscoride, iii, 65. C’est une plante annuelle originaire du Levant et cultivée dans beaucoup de pays (fig. 149). Les fruits, appelés anis vert, donnent, à la distillation, de l’essence d’anis employée dans la médecine et dans la parfumerie. Les fruits eux-mêmes servent à faire des infusions carminatives.

2° l’Anethum graveolens de Linné (ἆνεθον de Dioscoride, iii, 67), rangé par les botanistes actuels dans le genre Peucedanum. C’est une plante annuelle dressée, glauque, à feuilles finement divisées, à fleurs jaunes, à fruit d’une odeur aromatique et agréable. Native de la région médi-