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ANGE DE ANGELIS - ANGE (MONT)

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custode. II mourut au couvent de Venise, en 1694. Il a publié : Lux desiderata ad intellig endos Psalmos et Cantica, in-4o, Venise, 1684. P. Apollinaire.

4. ANGE DE L’ABÎME (5 ayY £ ^°î t5jc àêiaaov). Un des chefs des démons, appelé Abaddon ou Exterminateur. Apoc, ix, 11. Voir Abaddon.

5. ANGE DEL PAS. Voir Pas (ange del).

6. ANGE DE LUMIÈRE ( « yysXoç ipcoT<5 ; ), nom par lequel saint Paul, II Cor., xi, 14, désigne les bons anges. Parlant de Satan, qui est un ange de ténèbres, parce qu’il habite l’enfer, le royaume des ténèbres, et qu’il cherche à faire le mal, l’Apôtre dit que le chef des démons se transforme quelquefois en « ange de lumière », c’est-à-dire veut paraître un ange bon, pour tromper les justes. Cf. Matth., vii, 15.

7. ANGE DE SATAN ("A^eXoc Ec « t5v). II Cor., XII, 7. Satan est considéré dans l'Écriture comme un prince qui domine sur le royaume de l’enfer et commande à des démons qui lui sont soumis. Cf. Matth., xii, 16. Ces démons sont appelés « ses anges », Matth., xxv, 41 ; Apoc, xii, 7, parce qu’ils exécutent ses messages et accomplissent les ordres qu’il leur donne. « L’ange de Satan soufflette » saint Paul, c’est-à-dire le traite d’une manière cruelle et humiliante. Voir Aiguillon, col. 309-310.

8. ANGES DES ÉGLISES. Saint Jean, dans l’Apocalypse, I, 20 ; ii, 1, 8, 12, 18 ; iii, 1, 7, 14, parle des anges des sept Eglises d’Asie et leur adresse des messages. On entend communément par le mot « ange » de ces Eglises, dans ces passages, l'évêque qui les gouvernait et qui était « l’envoyé » de Dieu auprès d’elles, selon la signification du mot ïyyeaoç, « ange s en grec. L’usage de désigner les évoques par ce nom ne prévalut point dans le langage ecclésiastique. On trouve cependant quelques exemples de cette dénomination dans les anciens historiens. Ainsi Socrate, H. E., iv, 23, t. lxvii, col. 520, appelle « ange » Sérapion, évêque de Thmuis. — Des exégètes protestants ont entendu : les uns, des anges gardiens des sept Églises, les anges dont parle saint Jean ; les autres, des messagers envoyés à saint Jean par les sept Églises. Ces explications sont inadmissibles. — 1° Les esprits célestes ne pouvaient être blâmés par l’Apôtre, comme le sont quelques-uns de ceux à qui il écrit. Apoc, il, 4, 14, 20, etc. — 2° On n'écrit pas aux messagers, mais à ceux qui les ont envoyés.

9. ANGE EXTERMINATEUR. 1° Nom donné communément à l’ange qui frappe les sujets de David de la plaie de la peste, II Reg., xxiv, 16-17, et qui extermine l’armée de Sennachérib. IV Reg., xix, 35 ; Is., xxxvii, 36 ; Eccli., Xi. viii, 24 ; I Mach., vii, 41. Cet ange est surnommé Exterminateur, à cause de la mission qu’il remplit ; mais ce titre, adopté dans la langue usuelle, ne se lit pas dans l'Écriture, qui appelle simplement « ange de Jéhovah » ce ministre des vengeances célestes. Voir David et Sennachérib. — 2° Le nom d’exterminateur (Exterminans) n’est donné dans la Vulgate qu'à un mauvais ange, Abaddon, un des chefs des démons. Apoc, ix, 11. Voir Abaddon.

10. ANGE ou ANGELÔ ROCCA. Voir ROCCA.

ANGE, montagne de la Cappadoce, mentionnée seulement dans la Vulgate à propos d’une campagne d’Holopherne contre l’Asie Mineure. Judith, ii, 12. Le généralissime d’Assurbanipal. nous dit le texte latin. « ayant franchi les frontières de l’Assyrie, vint aux grandes montagnes d’Ange, qui sont à gauche (c’est-à-dire, d’après le langage oriental, au nord i de la Cilicie ; et il entra dans toutes les forteresses, et il s’empara de toutes lus places

fortes. Il emporta d’assaut la ville fameuse de Mélothi (Mélite ou Mélitène de Cappadoce), et il pilla tous les habitants de Tharsis (Tarse en Cilicie), etc. » Laissant ainsi au sud l’Amanus et le Taurus oriental, Holopherne se dirigea tout de suite vers le centre ou l’ouest de l’Asie Mineure, l’un des principaux foyers de la révolte. Le mont Ange, qui se trouvait sur sa route, ne peut être que le mont Argée des auteurs classiques, 1' 'Apyctro ; de Strabon, xii, p. 533, le pic principal du massif central de la Cappa l=r

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148. — Mont Argde.

doce. Cf. Calmet, Commentaire sur le livre de Judith, Paris, 1712, p. 381.

Le mont Argée, aujourd’hui Ardjéh-dagh (fig. 148), appartient à la région volcanique qui s'étend au nord du Taurus cilieien et à l’ouest de l’Anti-Taurus. C’est avec raison que la Vulgate le qualifie de « grand » ; ce cône puissant, en effet, dépasse toutes les autres cimes de l’Anatolie, et son altitude, selon les différents voyageurs, va de 3 962 à 4008 mètres. Strabon, né à quelques journées de marche au nord du volcan, dit de son côté, loc. cit. : « C’est la plus haute de toutes les montagnes de cette contrée ; son sommet est toujours couvert de neige. Ceux qui l’ont escaladé (et ils sont peu nombreux) assurent que, par un ciel clair, le regard découvre à la fois les deux mers, le Pont-Euxin et la mer d’Issus. » Cette assertion est démentie par les explorateurs modernes. Elisée Reclus, dont la description s’appuie sur les données de P. de Tchihateheif, d’IIamilton et de Tozer, dit que du sommet on contemple, il est vrai, un immense horizon ; mais, au sud, les remparts du Boulgar-dagh et de l’Aludagh cachent la Méditerranée, et c’est à peine si au nordest on aperçoit les vagues linéaments des montagnes pontiques. Asie antérieure, Paris, 1881, p. 476.

<t Le mont Argée, continue le même géographe, repose sur un socle très élevé : au nord, la plaine de Kaïsariéh (Césaréei, la plus basse du pourtour, a plus de mille mètres d’altitude, tandis qu'à l’ouest un col, qui sépare le massif central d’un autre groupe volcanique, dépasse la hauteur de quinze cents mètres. Des contreforts, des cônes