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ANCRE — ANDRÉ (APOTRE)


leur ; on l’appelait l’ancre sacrée, au point que la locution « jeter l’ancre sacrée » était prise dans le sens de « recourir aux moyens suprêmes ». Cf. Pollux, i, 93 ; Lucien, Jup. traq., .51 ; Plutarque, Sol., 19, 25 ; S. Jean Chrysostome, Hom. in red. Flaviani, 2, t. xlix, col. 213. Mais, chez les chrétiens, la signification de l’ancre comme symbole de l’espérance est beaucoup plus déterminée, comme le montre sa fréquence sur les pierres tombales de défunts qui portent les noms de Spes, Elpis, ou de leurs iérivés,

140. — Ancre dans les catacombes. De Rossi, Borna sotterranea, t. i, pi. xviii, n » S,

ou bien la lettre E, sigle d’elpis, gravée à l’extrémité de la traverse, ou bien encore sa présence à côté du divin poisson servant ainsi à écrire, comme en idéogramme, la formule spes in Christo. Or ce n’est que dans l'Épître aux Hébreux qu’on a puisé une signification si précise du symbole de l’ancre ; dès lors sa présence, spécialement fréquente sur les monuments de l'Église romaine aux IIe et IIIe siècles, peut servir à montrer que l'Épître auxjffébreux y était bien connue, comme il résulte du reste d’autres témoignages, et, bien qu’elle n’y fût pas encore lue publiquement, qu’on la tenait déjà en grand honneur, puisque le symbole qu’on lui empruntait était à la fois si vénéré et si populaire. J. Thomas.

    1. ANDALA Ruard##

ANDALA Ruard, théologien hollandais, né près de Bools ward, dans la Frise, en 1665, mort à Franeker, le 12 septembre 1727. Il avait fait ses études dans cette dernière ville et y était devenu professeur de théologie. C'était un ardent cartésien. Il publia un grand nombre d’ouvrages théologiques et philosophiques. Ses écrits exégétiques sont les suivants : Exegesis illustrium locorum Sacras Scripturee ; accedit clavis apocalyptica, Franeker, 1720 ; Dissertationes in prsecipua Zachariæ dicta, Franeker, 1720 ; Verklaaring van de Openbaringe van Joannes, in-4o, Leeuwarden, 1726. Ce commentaire de l’Apocalypse est fort estimé par les protestants. Voir Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon, au mot Andala ; Vriemoet, Athense Frisiacse, p. 728-737 ; Chalmot, Biographisch. Woordenboek der Nederlanden, t. i, p. 241 - 243 ; Ypeij et Dermout, Geschiedenis der Nederlandsche hervorrnde Kerk, t. ii, p. 458.

    1. ANDERSEN LARS##

ANDERSEN LARS (Andréa Laurentius), traducteur de la Bible en suédois, né probablement à Strengnàs, en Suède, en 1480, mort dans cette ville, le 29 avril 1552. Il exerça d’abord le ministère sacerdotal à Strengnàs, et devint ensuite archidiacre d’Upsal. Étant passé à Wittenberg au retour d’un voyage à Rome, il y fut gagné aux idées de Luther, et, à son arrivée en Suède, il fut nommé chancelier par le roi Gustave Wasa, qui le soutint de toute sa puissance pour introduire l’hérésie dans son royaume. Elle fut établie officiellement par la diète de Westeraasen (1527). Andersen contribua beaucoup à la propagation des idées protestantes par sa célèbre traduction du Nouveau Testament en suédois, faite avec le concours d’Olaûs Pétri (Olof Person). Elle parut in-folio, en 1526. Quinze ans plus tard, en 1541, Andersen publia la Bible suédoise complète, connue sous le nom de « version gustavienne ». Le traducteur s’aida dans son travail de la Vulgate latine et des anciennes traductions allemandes, en particulier de celle de Luther. Cette version joua en

partie, en Suède, le rôle de celle du père du protestantisme en Allemagne : non seulement elle rendit l’hérésie populaire, mais elle exerça la plus grande influence sur le développement de la langue suédoise, qui se rendit indépendante de la langue danoise. Andersen jouit de la plus haute faveur jusqu’en 1540. Il fut alors accusé de n’avoir pas dénoncé au roi une conspiration dont il avait eu connaissance, et condamné à mort. La sentence ne fut pourtant pas exécutée ; il obtint sa grâce en payant une forte somme d’argent, et se retira à Strengnàs, où il mourut en 1552. Voir J. Magnus, Historia de omnibus Gothorum regibus, Rome, 1553, p. 477 ; A. Michelsen, dans Herzog et Plitt, Beal-Encyklopâdie, 2e édit., t. i, p. 375-383.

1. ANDERSON Christopher, ministre baptiste, né à Edimbourg, en Ecosse, le 19 février 1782, mort dans la même ville, le 18 février 1852. Élevé au collège baptiste à Bristol, il devint ministre de sa secte à Edimbourg. Il fut l’un des principaux fondateurs de la Société biblique établie dans cette ville en 1809. On a de lui, entre autres ouvrages, Annals of the English Bible, 2 in-8°, Londres, 1845. C’est une histoire complète de la « Version autorisée » anglaise et des autres traductions en cette langue, antérieures à Jacques I er, roi d’Angleterre. Voir Jamieson, Relig. Biogr., p. 16.

2. ANDERSON Robert, pasteur anglican à Brighton, né en 1793, mort le 22 mars 1853. Il a publié À practical Exposition of St. Paul’s Epistles to the Banians, exposition homilétique, mais sans importance exégétique et critique.

    1. ANDRADA##

ANDRADA (Thomas d'), plus connu sous le nom de Thomas de Jésus, augustin portugais, mort le 17 avril 1582. Issu d’une famille illustre du Portugal, il avait fait profession au monastère de Coïmbre. En 1578, il commença la réforme des « Déchaussés ». Peu après, il suivit en Afrique le roi don Sébastien dans sa guerre contre les Maures, et il fut fait prisonnier à la bataille d’Alcacer, le 4 août 1578. Vendu à un marabout, son maître le jeta au fond d’une prison, où il n’avait pas d’autre lumière que celle qui lui arrivait par le soupirail de son cachot. Il se consola de sa captivité en composant en portugais l’admirable livre des Trabalhos de Jésus, qui fut imprimé à Lisbonne, en deux volumes, en 1602 et 1607. Thomas avait laissé son œuvre inachevée. Elle fut complétée par Jérôme Romain, du même ordre que lui. Le P. Alleaume, jésuite, a traduit les Trabalhos en français sous le titre de Souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Cette traduction a été souvent réimprimée, ordinairement en 2 volumes in-12. Les Trabalhos de Jésus ne sont pas seulement une œuvre de piété, ils sont aussi une étude détaillée des souffrances, et en particulier de la passion du Sauveur, d’après le récit des quatre Évangiles. Quoique l’auteur n’eût aucun livre sous la main, sa mémoire l’a bien servi. On peut seulement lui reprocher de se laisser aller quelquefois trop facilement aux conjectures. D’Andrada mourut au Maroc ; quoique sa rançon eût été envoyée par sa sœur, la comtesse de Linhares, il préféra demeurer chez les Maures pour consoler, pendant le reste de ses jours, les prisonniers chrétiens qui souffraient avec lui. Sa vie a été écrite par le P. Alexis de Meneses et imprimée, en 1631, en tête des Souffrances de Notre-Seigneur. Les éditions françaises contiennent aussi une biographie abrégée d’Andrada.

1. ANDRÉ ('AvSpéaç, « le vaillant » ), nom dérivé de àvSpefa ou àvSpi’a, et usité dans Hérodote, Plutarque, Pausanias, fut, comme Philippe et Nicodème, un de ceux qui, avec l’influence grecque, devinrent très communs parmi les Juifs, dès le second siècle avant l'ère chrétienne. Dans le Talmud de Jérusalem, Migd. Perek., 4 ; Lightfoot, Harm. quat. Ev., in Luc, v, 10, t. i, p. 500, il estquestion d’un rabbin appelé André, et dans Dion Cassius, lxviii, 32,