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ANATHOTH — ANGESSI

et des oliviers épars çà et là couvrent le sommet et les flancs de la colline. De ce point, la vue s'étend sur tout le versant oriental du district montagneux de Benjamin, jusqu'à la vallée du Jourdain et la pointe septentrionale de la mer Morte. C’est toute la région mentionnée par Isaïe, x, 28-32, quand il décrit la marche des Assyriens vers Jérusalem, c’est-à-dire une suite de profondes vallées courant, vers l’est, entre les larges sommets de plateaux inégaux. Cf. E. Robinson, Biblical researches in Palestine, Londres, 1856, t. i, p. 437-438.

Anathoth doit surtout sa célébrité au nom de Jérémie, dont elle fut le berceau. Jer., i, 1. Avant lui, elle avait vu naître Abiézer, l’un des trente héros (gibbôrîm) de David, II Reg., xxiii, 27, 1 Par., XI, 28, et Jéhu, l’un des vaillants hommes qui s’attachèrent à ce prince fuyant devant Saül, et qui contribuèrent à ses succès militaires. I Par., xii, 3.


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135. — Anathoth, d’aprèa une photographie.

Le grand prêtre Abiathar était de la même ville, et c’est là, dans le domaine de sa famille, que Salomon le relégua, après l’avoir déposé, pour le punir d’avoir favorisé le parti d’Adonias. III Reg., ii, 26, 27. Isaïe, décrivant la marche des armées assyriennes sur Jérusalem, mentionne Anathoth, qu’il appelle « la pauvre » dans un sentiment de commisération pour le sort qui l’attend. Is., x, 30. Jérémie fut en butte à la haine de ses compatriotes : comme ils ne voulaient pas croire à ses prédictions, il les menaça de la colère divine, qui devait les visiter au jour de sa fureur, annonçant que les jeunes gens périraient par le glaive ; que leurs fils et leurs filles mourraient de faim. Jer., xi, 21-23. Pendant le siège de Jérusalem, le prophète reçut de Dieu l’ordre de racheter, conformément à la loi mosaïque, le champ de son cousin Hanaméel, à Anathoth. Après avoir rédigé le contrat de vente, qui fut scellé en présence de témoins, il le remit à Baruch en lui disant : a Voici ce que dit le Seigneur des armées, Dieu d’Israël : Prends ces actes, ce contrat d’acquisition qui est cacheté, et cet autre qui est ouvert, et dépose-les dans un vase de terre, afin qu’ils puissent se conserver longtemps. » Ayant ainsi prédit la longue durée de l’exil, il ajoute, pour annoncer le retour certain de la captivité : « Car voici ce que dit le Seigneur des armées, Dieu d’Israël : On possédera encore des maisons, des champs et des vignes en cette terre, » Jer., xxxir, 6-15. Et en effet, à la fin de l’exil, la ville fut repeuplée par « les hommes d’Anathoth, au nombre de cent vingt-huit ». I Esdr., ii, 23 ; II Esdr., vii, 27.

ANATHOTHIA (hébreu : ʿAnṭoṭiyàh, « prières exaucées de Jéhovah ; » Septante : Ἀναθώθ ϰαὶ Ἰαθίν), Benjamite, fils de Sésac. I Par., viii, 24.

ANATHOTHITE (hébreu : Hâʿanṭoṭi ; Septante : ὁ Ἀναθωθί, ὁ έξ Ἀναθώθ), habitant d’Anathoth. I Par., xi, 28 ; xii, 3 ; xxvii, 12 ; Jer., xxix, 27.

ANCESSI Victor Antoine, orientaliste français, né à Saint-Affrique (Aveyron), le 16 août 1844, mort dans cette ville, le 12 décembre 1878. Issu d’une famille très chrétienne, après avoir fait ses études au collège des jésuites, dans sa ville natale, il résolut de suivre l’exemple de trois de ses oncles qui étaient prêtres, et d’embrasser l'état ecclésiastique. Il entra au séminaire de Saint-Sulpice, en 1863, et s’y livra bientôt avec ardeur à l'étude des langues orientales, sous la direction de M. Le Hir. Quand il eut reçu l’ordination sacerdotale, il partit, en 1869, pour l’Égypte, où il passa une année, étudiant sur place les monuments égyptiens dans leurs rapports avec la Bible. De retour à Paris, il fut d’abord vicaire à Saint-Etienne-du-Mont ; puis, à la fin de 1874, chapelain de Sainte-Geneviève. Il se livra au travail avec une ardeur infatigable. Malheureusement ses forces le trahirent ; il fut obligé, en 1877, de se retirer dans sa famille, et il y mourut l’année suivante. La vivacité de son esprit, l’originalité de ses vues, l'étendue de ses connaissances linguistiques et archéologiques sont attestées par plusieurs publications de valeur, qui font vivement regretter sa fin prématurée : L’Égypte et Moïse. Les vêtements du grand prêtre et des lévites, le sacrifice des colombes, d’après les peintures et les monuments égyptiens contemporains de Moïse, in-8 ii, Paris, 1873 ; Atlas biblique pour l'étude de l’Ancien et du Nouveau Testament, vingt cartes en plusieurs couleurs, et vingt planches archéologiques avec dictionnaire spécial pour chaque partie, in-4°, Paris, 1876 ; Job et l’Égypte, le Rédempteur et la vie future dans les civilisations primitives, in-8°, Paris, 1877. M. l’abbé Ancessi a aussi publié des études remarquables de lin-