Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/334

Cette page n’a pas encore été corrigée

541

    1. ANANIE##

ANANIE, ÉPOUX DE SAPHIRE — ANANIE LE GRAND PRÊTRE

542

mensonge par saint Pierre. — L’apôtre a-t-il voulu la mort des deux coupables ? C’est probable pour celle d’Ananie, et certain pour celle de Saphire.

Le péché d’Ananie et de Saphire a été double. Dans la communauté primitive de Jérusalem les biens étaient communs, Act., IV, 32 ; tous vendaient ce qu’ils possédaient et en livraient le prix aux Apôtres, puis on distribuait à chacun selon ses besoins. Act., v, 34, 35. Ananie et Saphire voulurent participer aux biens de tous, sans livrer le leur en entier ; c'était une injustice. En outre ils essayèrent de tromper les Apôtres, et mentirent ainsi à Dieu, qui inspirait ceux-ci.

Quelques rationalistes (Heinrichs, Neander) ont expliqué

mun parmi les Juifs, et les derniers mots du ꝟ. 12, Act., xxii, prouvent qu’il était de race israélite. Observateur zélé de la loi, ivi, p e-j a-së-rj ç xatà tôv vojiov, il avait l’estime de ses compatriotes établis comme lui à Damas (fîg. 134). Saint Paul observe, en effet, que tous rendaient témoignage à sa haute vertu. Act., xxii, 12. On ne voit pas cependant qu’il ait eu rang parmi les chefs de l’Eglise naissante, et saint Chrysostome suppose qu’en recourant ainsi à un simple disciple, nouveau-né dans la foi, pour introduire Paul dans l'Église, Dieu voulut faire entendre que l’Apôtre des Gentils tenait, comme les Douze, sa mission de Jésus lui-même, et non d’un des chefs officiels de la religion nouvelle. Dans une vision, Ananie reçut l’ordre d’aller


[[File: [Image à insérer] |300px]]
134. — Maison bâtie à Damas sur l’emplacement traditionnel de la maison d’Ananie.

cette double mort par des causes naturelles : apoplexie, congestion cérébrale, émotion causée par la vénération dont était entouré saint Pierre, simple évanouissement suivi d’un ensevelissement précipité. Rien n’autorise de pareilles suppositions ; de l’ensemble du récit il ressort clairement que l'événement a été miraculeux. Comment admettre d’ailleurs que cette double mort ait été causée naturellement à quelques heures de distance par un reproche de saint Pierre ?

D’autres (Baur, Holtzmann) croient que le récit a un fondement historique, mais qu’il a été arrangé. Ananie et Saphire auraient péri d’une façon inusitée, et comme on avait à leu-r reprocher des actes d’indélicatesse envers la communauté, on aurait supposé que cette mort en était le châtiment. Les faits se seraient précisés dans la suite des temps. À une hypothèse aussi gratuite on ne peut répondre que par une fin de non-recevoir. Saint Luc a certainement voulu raconter un événement miraculeux. Rien dans son récit n’est contradictoire ou impossible, si l’on admet le surnaturel. Cela doit suffire.

E. Jacquier.

7. ANANIE de Damas devint de très bonne heure disciple de l'Évangile. Act., ix, 10. Son nom était fort com trouver Paul chez Judas, un Juif qui habitait la rue Droite de Damas, pour lui rendre la vue et lui communiquer le Saint-Esprit. Act., ix, 11-17. Après un premier mouvement de frayeur, dont il fuit naïvement l’aveu, en rappelant qui était Paul et ce qu’il avait fait jusqu'à ce jour, le disciple alla vers celui qui n'était plus à craindre pour l'Église, mais à utiliser. Il le salua du nom de frère, lui révéla ce que Dieu attendait de sa générosité, et, lui ayant imposé les mains, commença par lui rendre miraculeusement la lumière du jour. Après quoi il le baptisa, ayant ainsi la gloire d’attacher à Jésus-Christ un disciple qui allait devenir son plus vaillant champion. Josèphe parle d’un Juif, appelé Ananie, qui faisait du prosélytisme à la courd’Izate, roi d’Adiabène. U ne serait pas impossible que ce prédicateur fût un chrétien, et peut-être l’Ananie qui avait baptisé Paul. Voir Le Camus, L'œuvre des Apôtres, t. i, p. 342. La tradition de l'Église d’Orient fait d’Ananie le premier évêque de Damas et un martyr, mais elle n’est fondée sur rien de certain. E. Le Camus.

8. ANANIE ('Avorta ; ou 'Avavia chez Josèphe, Jonathan dans le Talmud), grand prêtre juif. Ananie était de l’illustre famille de Hanan et fils de Nébédée ; il