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ANAN BEN DAVID — ANANIE, ÉPOUX DE SAPHIRE

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thode régnaient en maîtres dans la Babylonie, il y eut peu de succès. Accompagné de son fils Saûl, il alla à Jérusalem, où le rabbinisme était alors moins florissant. Il sut y acquérir une grande influence : il s'éleva contre les traditions des rabbins et leurs interprétations artificielles, ramena à l'étude trop oubliée du texte de la Bible, et imprima à l’exégèse de Palestine une direction plus rationnelle. Voir Caraïtes. Cf. Wogue, Histoire de la Bible et de l’exégèse, p. 196-197. E. Levesque.

    1. ANANI##

ANANI, hébreu : 'Ânâni, abréviation pour 'Ânanyâh, « Jéhovah couvre, protège ; » Septante : 'Avâv.

1. ANANI, septième lils d'Éliœnaï, descendant par Zorobabel de la famille de David. I Par., iii, 24.

2. ANANI. Voir' Hanan.

    1. ANANI À##

ANANI À (hébreu : 'Ananyâh ; Septante : 'Av ! a), ville de la tribu de Benjamin, mentionnée, avec Anathoth et Nob, comme ayant été réhabitée après le retour de la captivité. Il Esdr., xi, 32. Le nom et la position nous permettent de l’identifier avec Beit-Hanina (Hanina généralement écrit avec ha, quelquefois aussi avec aïn), village situé à une petite distance au nord de Jérusalem, entre Anata (Anathoth) au sud-est, et El-Djib (Gabaon) au nord-ouest. Voir la carte de la tribu de Benjamin. Assis sur une colline qui court du nord au sud, il possède quelques maisons fort anciennes et intérieurement voûtées. Près d’une mosquée, sous le vocable de Sidi Ibrahim, est un chapiteau de colonne, probablement antique, et creusé en forme de mortier. On trouve dans les environs de superbes plantations d’oliviers, où des essaims de tourterelles voltigent d’arbre en arbre. L’an 1334 de notre ère, les Juifs vénéraient en cet endroit le tombeau d’un ancien rabbin, appelé Chemina ben-Dosa, dont le nom, identique avec celui du village actuel, aura pu faire oublier, en l’altérant un peu, l’antique dénomination de 'Ananiah. Cf. V. Guérin, Description de la Palestine,

Judée, t. i, p. 394.

A. Legendre.

ANANIAS. Voir Ananie.

    1. ANANIE##

ANANIE, ANANIAS, hébreu : 'Ânanyâh, « Jéhovah couvre, protège, » ou Ijânanydh, « Jéhovah traite avec miséricorde ; » Septante : 'Avacci ; . Voir Hanani, Ha.na.nias.

1. ANANIE (hébreu : If ânanyâh), prêtre, un de ceux qui faisaient les parfums sacrés. 1 Par., ix, 30. Il rebâtit une partie des murs de Jérusalem à l'époque de Néhérnie. II Esdr., iii, 8.

2. ANANIE, prêtre, ancêtre d’Azarias, qui rebâtit une partie des murs de Jérusalem après la captivité. II Esdr., m, 23.

3. ANANIE, père d’Azarias, dont le nom fut pris par l’ange Raphaël lorsqu’il s’offrit pour accompagner le jeune ïobie à Rages. ïobie le père, ayant demandé à l’ange, qu’il ne connaissait pas, de quelle famille et de quelle tribu il était, Raphaël lui répondit : « Je suis Azarias, fils du grand Ananias. » Tobie le père lui répondit : « Vous êtes d’une race illustre. » Tob., v, 16-19. Nous ne savons rien de plus sur cet Ananie. Le texte grec ajoute seulement ces paroles placées dans la bouche de Tobie le père : « J’ai connu Ananie et Jonathas, fils du grand Sëméi, quand nous allions ensemble adorer à Jérusalem. » Tob. (Septante), v, 13.

4. ANANIE, nom d’un ancêtre de Judith dans le Codex Sinaïticus. Judith, viii, 1. Il no se lit pas dans l'édition ordinaire des Septante, non plus que dans la Vulgate.

5. ANANIE, compagnon de Daniel, qui reçut à Babylone le nom chaldéo - assyrien de Sidrach. Dan., i, 6-7. Voir Sidrach. Il était de la famille royale de David, comme le montre le choix que fit de lui Asphenez, le chef des eunuques de Nabuchodonosor, pour le faire élever dans l'école du palais avec Daniel, Misaël et Azarias. Dan., i, 3. Ananie est toujours nommé après Daniel et avant Misaël et Azarias, Dan., i, 6, 7, 11, 19 ; ii, 17, etc., sans doute comme étant un personnage moins important que Daniel, mais plus important que ses deux autres compagnons.

C'était l’usage, à Ninive et à Babylone, de faire élever à la cour des enfants appartenant aux familles principales des peuples vaincus, afin de les attacher ainsi aux vainqueurs et de s’en servir ensuite pour gouverner les nouveaux sujets de l’empire qui étaient de même race. Ananie reçut ainsi, avec Daniel, Misaël et Azarias, une éducation babylonienne, et apprit des maîtres chaldéens tout ce qui constituait la science d’alors. Dan., i, 4. Avec ses compagnons, pour observer strictement la loi mosaïque qui défendait l’usage de viandes impures, il ne se nourrit dans le palais que de légumes, et Dieu bénit cette fidélité. Dan., i, 12, 16. Après avoir fait les plus grands progrès dans les sciences chaldcennes, Ananie fut investi de fonctions élevées à la cour de Nabuchodonosor. Dan., i, 19-20. Sur la demande de Daniel, lorsque le jeune prophète eut expliqué le premier songe du roi de Babylone, Ananie fut placé, avec Misaël et Azarias, à la tête des affaires ou des travaux publics de la province de Babylone. Une si grande faveur excita contre lui et ses compagnons une vive jalousie. Nabuchodonosor ayant fait élever une statue d’or dans la plaine de Dura, près de Babylone, et ayant ordonné à tous ses officiers de l’adorer, les trois jeunes Hébreux refusèrent d’exécuter un ordre qui blessait leur conscience. Les Chaldéens saisirent aussitôt cette occasion de satisfaire leur haine contre eux, et les dénoncèrent au roi, qui, n’ayant pu les déterminer à commettre un acte d’idolâtrie, les fit jeter dans une fournaise ardente. Dan., iii, 1-23. Dieu récompensa la foi d’Ananie, de Misaël et d’Azarias, en les conservant vivants au milieu des flammes, et ils le remercièrent de ce grand miracle par le cantique connu sous le nom de Benedicite, omnia opéra Domini, Domino, qui nous a été conservé dans la partie deutérocanonique du livre de Daniel, iii, 52-90. Nabuchodonosor, frappé de ce prodige, maintint Ananie, Misaël et Azarias dans le gouvernement de la province de Babylone. Dan., iii, 97 (30). Nous ne savons plus rien de l’histoire d’Ananie ; mais son exemple devait être fécond. Plus tard, le vieux Mathathias mourant rappelait à Judas Machabée et à ses frères la fermeté des compagnons de Daniel, pour exhorter ses enfants à être eux-même fidèles à leur Dieu et braver la persécution d’Antiochus Épiphane. I Mach., ii, 59. Les premiers chrétiens les représentaient aussi, souvent, au milieu des flammes de la fournaise, dans les catacombes, afin de s’exciter par leur exemple à confesser généreusement leur foi devant les tribunaux romains.

6. ANANIE, époux de Saphire. — Ananie était un chrétien de la communauté primitive de Jérusalem, qui, de concert avec sa femme Saphire, essaya de tromper saint Pierre sur le prix d’un champ qu’il avait vendu. Act., v, 2. Il aurait pu, ainsi que le lui fait remarquer l’apôtre, ne pas vendre son champ, et même après l’avoir vendu en garder le prix tout entier ; mais en feignant d’apporter à la communauté tout le prix de vente, lorsque, au contraire, il en retenait une partie pour son propre usage, il mentait non pas tant aux hommes qu'à Dieu. À l’audition des reproches de saint Pierre, Ananie tomba et expira. Des jeunes gens (vsutïpoi, ceux qui probablement étaient chargés des besognes matérielles de la communauté par opposition aux ivpîcrg’JTSfoi, chargés des fonctions spirituelles) se levèrent, enveloppèrent le corps, et allèrent l’ensevelir. Trois heures après, le même sort atteignit sa femme Saphire, complice de son crime, et convaincue do